Au Liban, un centre de recyclage mise sur le «drive-throw»

Un employé de Lebanon Waste Management (LWM), une installation de tri qui traite les déchets solides secs, reçoit un sac d'articles recyclables, au stand «Drive Throw» à Beyrouth, le 22 juin 2023.
Un employé de Lebanon Waste Management (LWM), une installation de tri qui traite les déchets solides secs, reçoit un sac d'articles recyclables, au stand «Drive Throw» à Beyrouth, le 22 juin 2023.
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Publié le Lundi 03 juillet 2023

Au Liban, un centre de recyclage mise sur le «drive-throw»

  • Une nouvelle habitude également adoptée par Rony Nachef, 38 ans, qui juge le recyclage "idéal pour régler le problème des déchets au Liban"
  • Dans ce pays en plein effondrement économique, où le recyclage demeure principalement l'apanage d'initiatives privées, Pierre Baaklini a lancé en juin 2022 "le premier drive-throw du monde" avec son entreprise Lebanon Waste Management (LWM), selon lui

BEYROUTH: Depuis sa voiture dans la banlieue de Beyrouth, Renata Rahmé remet au guichet d'un centre de tri ses vieux appareils électroménagers en échange d'une rétribution, une initiative privée inspirée des chaînes de restauration rapide américaines pour inciter au recyclage.

"La première fois que je suis venue, je ne savais pas qu'il fallait faire du tri en séparant tous les éléments, le métal d'un côté, le papier de l'autre", confie cette productrice de films de 47 ans, qui a récemment découvert cette pratique écologique.

Une nouvelle habitude également adoptée par Rony Nachef, 38 ans, qui juge le recyclage "idéal pour régler le problème des déchets au Liban".

Dans ce pays en plein effondrement économique, où le recyclage demeure principalement l'apanage d'initiatives privées, Pierre Baaklini a lancé en juin 2022 "le premier drive-throw du monde" avec son entreprise Lebanon Waste Management (LWM), selon lui.

Le succès du concept, contraction de "drive-through" (service au volant) et du verbe "to throw" (jeter, en anglais), a permis à cet entrepreneur dynamique de 32 ans d'en ouvrir un deuxième lieu de recyclage en février dans le quartier arménien de Bourj Hammoud, connu pour abriter une des plus grosses décharges de Beyrouth.

"Avant, le gouvernement s'occupait de ramasser les déchets, mais aujourd'hui il est en faillite et n'a plus les moyens d'assurer la logistique", déplore cet ancien agent immobilier.

Les automobilistes défilent dans ce centre de recyclage de LWM, apportant bouteilles en plastique, carton, métal et matériel informatique... Les déchets sont pesés puis triés. Un kilo de carton s'échange contre 2.000 livres libanaises (0,02 euro), tandis que le kilo de canettes en aluminium atteint 50.000 livres libanaises (0,54 euro).

Sensibilisation
Depuis l'ouverture du premier centre, 450 tonnes de déchets ont ainsi été récupérées.

"Nous avons également une usine de recyclage qui nous permet de revendre ensuite les matières transformées à différentes entreprises", explique M. Baaklini.

Dans les allées où pendent des lianes de câbles électriques, Bourj Hammoud a vu le nombre de collecteurs de déchets se multiplier.

Beaucoup d'entre eux sont des réfugiés syriens, souvent mineurs, qui s'affairent sur les monticules de poubelles jetés en pleine rue et sur les bennes à ordures à la recherche du moindre déchet revendable.

Dans son centre, Pierre Baaklini dit accueillir plutôt une "clientèle aisée et sensible aux thématiques écologiques", mais souhaite à terme inclure ces collecteurs dans un système de collecte des déchets organisé avec la municipalité.

Au Liban, où la population reste encore peu sensibilisée au recyclage, son concept a aussi "un objectif éducatif", insiste-t-il, ajoutant qu'il accueille régulièrement des groupes scolaires lors de journées de sensibilisation.

Négligence

Le recyclage est apparu au Liban dans les années 1960 mais "les autorités l'ont toujours négligé", affirme Ziad Abichaker, fondateur de Cedar Environmental, une organisation qui développe des projets écologiques "zéro déchets".

Avec les collecteurs de déchets, le taux de recyclage a augmenté mais "d'un autre côté, 90% des usines de tri construites avec l'argent de donateurs internationaux ces dernières années ont complètement arrêté de fonctionner", en raison de la corruption et de défauts de construction, explique-t-il.

Il n'existe pas de données précises sur le taux de recyclage au Liban mais "sur les 5.000 tonnes de déchets journaliers, environ 10% sont recyclées", estime l'ingénieur spécialisé dans les questions environnementales.

La destruction de deux centres de tri lors de l'explosion meurtrière survenue en août 2020 au port de Beyrouth n'a fait qu'aggraver le problème d'une gestion des déchets reléguée au second plan par les autorités.

L'incompétence et la corruption avaient déjà provoqué une crise spectaculaire des déchets en 2015, lorsque des montagnes d'ordures se sont déversées dans les rues et dans la mer, alimentant la colère de la population.

Selon Ziad Abichaker, un plan national de gestion des déchets est à l'étude par les autorités depuis plusieurs années. Mais vu la paralysie politique dans le pays, "tout finit dans l'impasse en ce moment et il n'y a pas de progrès sur le sujet".


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).