Dans les trains en Ukraine, des compartiments réservés aux femmes

Depuis le début de l'invasion russe, le rail ukrainien joue un rôle vital dans l’évacuation des civils, le transport des troupes et des marchandises (Photo, AFP).
Depuis le début de l'invasion russe, le rail ukrainien joue un rôle vital dans l’évacuation des civils, le transport des troupes et des marchandises (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 juillet 2023

Dans les trains en Ukraine, des compartiments réservés aux femmes

  • C'est une nouveauté pour la compagnie ukrainienne de chemins de fer Ukrzaliznytsia
  • L'expérimentation concerne pour l'instant quatre trains de nuit, dont deux au départ de la capitale.

KIEV: Le train de nuit quitte Kiev pour Oujgorod, dans l'ouest de l'Ukraine. Dans la voiture 5, Anastassia est rassurée. Avec ses filles de 7 et 10 ans, elles seront sans aucun homme dans leur compartiment.

C'est une nouveauté pour la compagnie ukrainienne de chemins de fer Ukrzaliznytsia. Elle a mis en service vendredi les premiers compartiments réservés aux femmes dans des trains de nuit, pour renforcer la sécurité des passagères.

"J'ai choisi cette option parce que je voyage seule avec mes deux filles pour la première fois", sans son mari, explique Anastassia.

"J'étais un peu anxieuse, mais j'ai vu qu'il était possible de prendre des billets dans le compartiment réservé aux femmes, alors j'en ai immédiatement acheté", poursuit la psychologue.

Pour elle, il s'agit à la fois d'une question de sécurité et de confort. "Vous pouvez vous changer, dormir la nuit. C'est un espace fermé et il n'est pas très agréable de s'y trouver avec des hommes".

L'expérimentation concerne pour l'instant quatre trains de nuit, dont deux au départ de la capitale.

Elle a été annoncée à la suite d'une pétition électronique qui a recueilli plus de 25.000 signatures depuis sa publication mi-mai sur le site du gouvernement.

Le texte demandait de réserver aux femmes "au moins un wagon" dans tous les trains dont les itinéraires dépassent six heures, évoquant notamment des cas "non isolés" de "harcèlement" et "touchers délibérés", voire de "viols dans des wagons".

«Nos intérêts ne coïncident pas»

Depuis le début de l'invasion russe, le rail ukrainien joue un rôle vital dans l’évacuation des civils, le transport des troupes et des marchandises.

Ce réseau, l’un des plus importants d’Europe avec plus de 20.000 km de voies, a toujours été très prisé. Désormais, de nombreuses femmes voyagent souvent seules à travers le pays, les hommes restant majoritairement au front.

Fiable et très bon marché, le rail était plus populaire avant la guerre que le transport aérien intérieur – interrompu depuis le début du conflit - plus cher et aux infrastructures insuffisantes.

Avec la route, le train est aujourd’hui le seul moyen d’entrer ou de sortir du pays.

Pour l'heure, les Russes n’ont quasiment pas ciblé les voies de chemin de fer ukrainiennes, à l’exception d’une frappe sur la gare de Kramatorsk (est) en avril 2022, qui avait fait 61 morts et plus de 160 blessés.

Dans le train pour Oujgorod, trois compartiments non-mixtes sont regroupés dans une seule voiture, mais à côté d'autres où se trouvent des hommes. Olena Vyacheslavivna, 60 ans, dit que c'est une "très bonne chose" de pouvoir choisir.

"Les hommes sont très gentils, mais parfois nos intérêts ne coïncident pas", estime-t-elle, précisant que c'est sa fille qui lui avait pris son billet.

"Dès la première minute, j'ai senti que j'avais de très bonnes voisines et que ce serait un plaisir de voyager. Je suis donc très heureuse d'être ici", dit-elle.

Ségrégation 

Tatiana, 26 ans, se sent aussi "plus à l'aise parmi les femmes. C'est encore plus vrai lorsque je voyage seule. De cette façon, je suis sûre que personne ne me harcèlera. Je me sens vraiment plus à l'aise, même moralement", explique-t-elle.

Oxana, 22 ans, juge l'expérimentation positive mais aurait préféré qu'un wagon soit entièrement réservé aux femmes, avec une vraie séparation, et non quelques compartiments au milieu d'autres, "pour éviter que les hommes ne passent constamment" devant ceux des femmes.

Elle relève cependant qu'une présence masculine peut parfois être utile dans certaines situations.

"J'ai vu des hommes ivres pendant un trajet entrer (dans le compartiment). Alors un autre homme dans le compartiment voisin peut s'approcher et dire quelque chose", explique-t-elle.

En fonction de son succès, le principe des places réservées aux femmes pourrait être élargie, selon la compagnie Ukrzaliznytsia, qui avait déjà tenté d'introduire l'idée en 2010 avant d'y renoncer faute de demande.

Elle a aussi annoncé d'autres mesures comme des patrouilles armées plus fréquentes dans les trains, des caméras de surveillance dans les wagons, et l'installation de boutons d'urgence dans les compartiments et d'alarmes sur leurs portes.

La pétition réclamant des compartiments réservés a provoqué de vives discussions sur les réseaux sociaux. De nombreuses femmes se sont prononcées pour, mais certains hommes ont dénoncé une forme de "ségrégation" ou se sont plaints d'être considérés par défaut comme des agresseurs potentiels.

Sur le quai de la gare de Kiev, Andriï vient d'accompagner sa mère, sa femme et leur fille qui partent dans un autre train.

Interrogé sur l'expérimentation, il juge l'idée "positive" mais plaide pour qu'il y ait aussi des compartiments réservés uniquement aux hommes.

"Comme ça on pourrait jouer aux échecs", plaisante-t-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.