Kiev dit progresser lentement, deux généraux ukrainiens tués selon Moscou

Des militaires ukrainiens tirent avec un mortier de 120 mm vers des positions russes à la périphérie de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le 30 décembre 2022 (Photo, AFP).
Des militaires ukrainiens tirent avec un mortier de 120 mm vers des positions russes à la périphérie de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le 30 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Kiev dit progresser lentement, deux généraux ukrainiens tués selon Moscou

  • L'Ukraine a affirmé jeudi progresser lentement dans l'Est, après bientôt un mois de contre-offensive
  • De son côté, la Russie a affirmé avoir tué deux généraux ukrainiens dans une frappe récente sur Kramatorsk (est), à 50 kilomètres du front

KIEV: L'Ukraine a affirmé jeudi progresser lentement dans l'Est, après bientôt un mois de contre-offensive, la Russie affirmant de son côté avoir tué deux généraux ukrainiens dans une frappe sur la ville de Kramatorsk, près du front.

"Nous avançons près de Bakhmout et ça continue", a déclaré sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky.

Depuis plusieurs semaines, l'armée ukrainienne est à l'attaque sur les flancs de Bakhmout, épicentre des combats dans le Donbass, progressant petit à petit, tandis que les Russes gardent pour le moment le contrôle de la ville qu'elle a conquise en mai.

"Nos troupes rongent chaque mètre de terrain de l'ennemi dans ce qui est une bataille féroce. Elles progressent", a indiqué la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, malgré les efforts des troupes de Moscou qui "s'accrochent de toutes leurs forces".

L'Ukraine, équipée par les Occidentaux, a revendiqué la reprise d'une dizaine de localités depuis le début de sa contre-offensive début juin, mais elle fait face à des défenses russes préparées pendant des mois, avec tranchées et champs de mines.

«Soutien des Russes»

De son côté, la Russie a affirmé avoir tué deux généraux ukrainiens dans une frappe récente sur Kramatorsk (est), à 50 kilomètres du front, deux jours après un bombardement sanglant sur un restaurant de cette ville qui a fait 12 morts et 65 blessés, selon les autorités ukrainiennes.

"A la suite d'une frappe de haute précision (...) deux généraux, jusqu'à 50 officiers des forces ukrainiennes et jusqu'à 20 mercenaires et instructeurs militaires étrangers ayant participé à une réunion (...) ont été éliminés", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Le ministère russe n'a pas précisé s'il s'agissait du même incident, alors que les autorités ukrainiennes avaient évoqué la présence "principalement de civils" dans le restaurant visé mardi, le Ria Pizza, établissement populaire auprès des journalistes, travailleurs humanitaires et militaires.

Jeudi, le Parquet ukrainien a annoncé l'arrestation d'un "agent ennemi" soupçonné d'avoir fourni des informations aux services de renseignement russes avant le bombardement.

Tandis que les combats se poursuivent, en Russie, les autorités s'efforcent elles de montrer un retour à la normale, quelques jours après la rébellion avortée du groupe paramilitaire Wagner qui a fait trembler le pouvoir de Vladimir Poutine.

Mercredi soir, le président russe est ainsi apparu allant à la rencontre de dizaines de personnes lors d'un déplacement dans le Caucase russe (sud), acceptant de se faire prendre en photo et distribuant des poignées de main.

Le Kremlin y a vu "une incroyable démonstration de soutien" des Russes, sans que l'AFP ne puisse vérifier le degré de spontanéité de cette scène, alors que Vladimir Poutine n'apparaît plus que très rarement dans des rassemblements populaires.

Si des analystes et responsables occidentaux ont dit voir l'issue du soulèvement spectaculaire de Wagner -- sans sanctions apparentes pour les mutins -- comme un signe de faiblesse, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a lui estimé jeudi qu'"un Poutine affaibli représent(ait) un plus grand danger".

«Le moment est venu»

Sur le front diplomatique, l'envoyé du pape, Matteo Zuppi, a rencontré jeudi à Moscou la commissaire à l'enfance, Maria Lvova-Belova, pourtant visée par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour "déportation illégale" de mineurs ukrainiens.

"Nous avons discuté des questions humanitaires liées aux opérations militaires et à la protection des droits des enfants", a-t-elle assuré sur Telegram.

Matteo Zuppi doit également échanger jeudi après-midi avec le patriarche Kirill, chef de l'Eglise orthodoxe russe et soutien de Vladimir Poutine.

L'Ukraine, de son côté, espère toujours recevoir des signaux de la part des Occidentaux pour soutenir son ambition d'intégrer l'Union européenne et l'Otan, après plus de 16 mois d'invasion russe.

Sur l'adhésion de Kiev à l'Alliance, "le moment est venu pour de la clarté", a réclamé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba au secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, lors d'un entretien téléphonique.

Mercredi, Volodymyr Zelensky avait lui demandé des signes "concrets" de la part de l'Otan lors de son sommet annuel prévu mi-juillet à Vilnius.

Mais les alliés cherchent encore une ligne commune sur les garanties de sécurité qu'ils sont prêts à accorder à Kiev avant une éventuelle adhésion. Une problématique également rencontrée par les Vingt-Sept à Bruxelles.

"Le débat sera difficile" dans les prochains mois, a reconnu jeudi auprès de l'AFP Charles Michel, le président du Conseil européen, avant l'ouverture d'un sommet dans la capitale belge.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.