PARIS : Plusieurs responsables de gauche dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier ont dénoncé vendredi un communiqué des syndicats de police Alliance et Unsa police, qui selon eux est une «menace de sédition» et un «appel à la guerre civile».
Se disant «en guerre», Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et Unsa police appellent dans ce communiqué au «combat» contre les «nuisibles» et les «hordes sauvages», qui prennent part aux émeutes nocturnes après la mort du jeune Nahel.
Ils préviennent: «Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience».
«Les +syndicats+ qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos», a tweeté Jean-Luc Mélenchon.
L'ancien candidat à la présidentielle de LFI a appelé le «pouvoir politique» à «reprendre en main la police», et conclu: «Ceux qui veulent le calme ne jettent pas de l'huile sur le feu».
De son côté, le député insoumis François Ruffin s'est insurgé: «Des syndicats de police se disent +en guerre+, et préparent la +résistance+, y compris contre le gouvernement».
«Maintenant, c’est bon, on peut dire qu’il y a un problème structurel dans la police? Ce texte est un appel à la guerre civile», a critiqué la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.
«Le communiqué de presse du syndicat de police Alliance est une menace de sédition», a estimé pour sa part la députée écologiste Sandrine Rousseau.
Sa collègue insoumise Nadège Abomangoli a regretté: «Loin de tout apaisement, (le communiqué) opte pour le champ lexical de la guerre, animalise les citoyens de banlieue et menace le gouvernement de représailles. Les factieux ne se cachent même plus».
«Ce qui est le plus important, c'est le début du communiqué, où l'on dit qu'on doit être sur le terrain vu la situation et ne pas déposer les armes», explique à l'AFP Thierry Clair, de l'Unsa Police.
Une lettre-type de «restitution de l'arme administrative», prête à signer, circule depuis jeudi entre certains policiers, qui estiment ne pas bénéficier d'une protection juridique suffisante en cas d'ouverture du feu.
«Quand on dit qu'on entrera en résistance, c'est pour dire qu'on se battra ensuite pour une meilleure protection juridique des policiers», a-t-il ajouté, démentant toute volonté de sédition.