MADRID : Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a réitéré jeudi à Madrid le besoin de «renforcer à la fois la régulation et la supervision» du système bancaire, après une série de faillites qui a provoqué un vent de panique en début d'année sur les marchés financiers.
L'effondrement en mars aux Etats-Unis de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, puis le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS, ont fait craindre une crise plus large du secteur bancaire avec des répercussions durables.
«Ces événements suggèrent un besoin de renforcer notre supervision et notre régulation des institutions qui ont une taille similaire à la Silicon Valley Bank», a déclaré M. Powell lors d'une conférence dans la capitale espagnole, précisant que la faillite de SVB avait aussi illustré le besoin de s'adapter aux évolutions du secteur bancaire.
«La panique bancaire se matérialisait autrefois par des files d'attente devant des distributeurs», mais dans le cas de la SVB, il s'agissait «de gens sur leur téléphone (...) capables de transférer de l'argent très rapidement», a-t-il expliqué.
Selon le président de la Fed, «la panique (bancaire) a été bien plus rapide et cela doit se refléter dans notre régulation comme dans notre supervision».
Fin avril, la Réserve fédérale a reconnu dans un rapport une série de ratés de la part de son organisme de supervision qui ne lui ont pas permis d'agir à temps pour éviter la chute de SVB.
Le rapport précisait que «les vulnérabilités (avaient) été identifiées», mais, a ajouté M. Powell jeudi, les superviseurs ont appliqué «des règles standard» qui entraînent des actions «plutôt prudentes et plutôt lentes», d'où le besoin de pratiques «plus souples et, quand la situation est appropriée, plus vigoureuses».
Les banques régionales ayant fait faillite aux Etats-Unis avaient deux points communs: «une mauvaise gestion des risques (...) et un modèle de financement impliquant une grande quantité de dépôts non garantis», a poursuivi le président de la Fed, qui travaille avec de nombreux établissements bancaires pour «améliorer» ces deux aspects.
Le vent de panique qui a soufflé sur le secteur bancaire a été un «douloureux rappel» qu'il ne faut pas «devenir complaisant sur la résilience du système financier», a-t-il encore affirmé.