Un boom touristique s’annonce au Liban avec la venue de l’Aïd al-Adha

La saison estivale 2023 s’annonce excellente au Liban, avec 18 000 passagers qui arrivent chaque jour (Photo, Instagram).
La saison estivale 2023 s’annonce excellente au Liban, avec 18 000 passagers qui arrivent chaque jour (Photo, Instagram).
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Un boom touristique s’annonce au Liban avec la venue de l’Aïd al-Adha

  • «Les expatriés libanais et les étrangers qui aiment visiter le Liban se bousculent aux aéroports: c’est sans doute un été prometteur», se félicite le ministre libanais du Tourisme
  • «Le Liban s'attend à accueillir 2,2 millions de passagers et à gagner environ 9 milliards de dollars de revenus touristiques cette année, ce qui est indispensable»

BEYROUTH: Le Liban est-il vraiment le pays le plus triste de la planète? Est-il vrai que le pays du Cèdre a perdu son attrait touristique? Selon certains, il serait devenu terriblement triste. Pourtant, sur les réseaux sociaux, bien des stories suggèrent le contraire. Avec l’Aïd al-Adha (le 28 juin), au tout début de l’été, plus d’un million d’expatriés se sont pressés dans les aéroports du monde entier. Destination Beyrouth!

Avec l’Aïd al-Adha (le 28 juin), au tout début de l’été, plus d’un million d’expatriés se sont pressés dans les aéroports du monde entier (Photo, Twitter).
Avec l’Aïd al-Adha (le 28 juin), au tout début de l’été, plus d’un million d’expatriés se sont pressés dans les aéroports du monde entier (Photo, Twitter).

«J'ai quitté le Liban à cause de la situation politique et des difficultés économiques du pays. Je suis parti en quête d'une vie digne qui réponde à tous mes besoins, un endroit où je puisse dormir à tête reposée en sachant que je ne mourrais pas aux portes des hôpitaux par manque de fonds», affirme Richard, un expatrié qui vit à Boston, aux États-Unis.

«Mais, cette année, je ne pouvais pas imaginer que je ne rendrais pas visite à mes parents et à mes grands-parents, ou même que je ne verrais pas les paysages à couper le souffle – la mer et le coucher du soleil – qui me réunissent avec mes amis», lance Richard.

«Du jamais vu au Liban!»

La saison estivale 2023 s’annonce excellente au Liban, avec 18 000 passagers qui arrivent chaque jour entre le mois de juin et la fin août, selon des chiffres officiels communiqués à Arab News en français par un haut responsable de la Direction générale de l’aviation civile. «À vrai dire, 20 400 voyageurs sont arrivés à Beyrouth le 25 juin, du jamais vu au Liban!», se félicite-t-il.

«En juin, il s’avère que la majorité de ces passagers viennent des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar, de Jordanie, de Turquie, de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni, étant donné que ce mois coïncide avec les jours fériés de l’Aïd al-Adha dans les pays du Golfe», explique le responsable. «Les compagnies aériennes ont dû doubler, voire tripler le nombre de vols effectués par jour», ajoute-t-il.

EN BREF

Selon les statistiques de l'Aviation civile fournies à Arab News en français, «jusqu’au 27 juin 2023, trois jours avant la fin du mois, 357 853 passagers ont atterri à l’aéroport international de Beyrouth, contre 340 446 en juin 2022 et 234 519 en juin 2021».

«Les expatriés libanais et les étrangers qui aiment visiter le Liban se bousculent aux aéroports: c’est sans doute un été prometteur», se félicite pour sa part le ministre libanais du Tourisme, Walid Nassar, à l’issue d’un événement annuel organisé par le ministère.

Beyrouth, cette ville qui a été ravagée par une double explosion en août 2020, semble se redresser trois ans plus tard pour accueillir avec chaleur ses expatriés venus du monde entier.

«Ahla bhal tallé»

Tout au long de l’autoroute, à la sortie de l’aéroport, les expatriés sont accueillis par des banderoles sur lesquelles est inscrite l’expression arabe «Ahla bhal tallé», qui signifie: «Vous êtes les bienvenus!»

Le président du syndicat des propriétaires des agences de voyages, Jean Abboud, qui a révélé que «l'année 2023 connaît un important flux d’expatriés et de touristes qui arrivent au Liban», est convaincu que 2023 «écrasera les années précédentes en matière de tourisme».

Au sujet des billets d’avion et du nombre d’arrivées par jour, M. Abboud déclare que «les billets d’avion et les réservations dans les hôtels sont presque tous vendus. 55 compagnies aériennes opèrent à l’aéroport, un nombre qui s’élèvera bientôt à 66». Il évoque également «l'ouverture de la ligne Beyrouth-Madrid par la compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines», expliquant: «C’est le trajet que prendront les Libanais qui viennent du Brésil, d'Amérique et du Canada, en plus des Libanais qui travaillent en Afrique et dans le Golfe.»

«Je vous assure, un été prometteur est à l’horizon!», lance M. Abboud.

À la mi-juin, des manifestations ont été organisées par les Libanais à l’étranger contre la compagnie aérienne Middle East Airlines (MEA), qui ont actualisé les prix des tickets de vol à Beyrouth et les ont augmentés de façon déraisonnable et «illogique».

«J’achetais le ticket à 350 et 500 euros durant les hautes saisons. Aujourd’hui, le ticket se vend à 1 000 euros. En tant qu’étudiant, comment suis-je censé payer tel prix?», regrette Fouad, étudiant libanais à Paris.

Un Aïd de festivités!

Avec plus de 80 événements prévus cet été, la saison s’ouvre avec les préparations des festivals pour l’Aïd. Des réjouissances qui s’étendent du sud au nord du Liban.

À Baalbek, les festivals débutent le 1er juillet, une date qui coïncide avec l’arrivée des expatriés.

À Batroun, poumon touristique du Liban, dès le 30 juin, des dizaines de milliers de festivaliers se presseront aux concerts qui se tiendront dans cette ville côtière.

«Le Liban propose des événements touristiques spectaculaires. Malgré la crise économique, le pays est riche en attractions touristiques», confie le ministre du Tourisme.

Climat méditerranéen idéal

Sur les côtes libanaises de Byblos et de Batroun, les complexes balnéaires et touristiques s’apprêtent à recevoir des milliers de visiteurs qui viennent profiter de la mer Méditerranée. Ces destinations combinent bonnes ondes, jus colorés, énergie communicative et musique.

Perchés juste au-dessus de la mer, les restaurants du littoral libanais séduisent grâce à leurs décors aux couleurs terreuses. Les touristes viennent y déguster les spécialités de la cuisine libanaise en admirant le coucher du soleil.

«Je ne vois personnellement aucun obstacle qui m’empêche de venir au Liban: la vie est retournée à la normale après la Covid-19 et le pays est loin d’être en état de guerre», raconte Elie, un Libanais qui vit à Londres, à Arab News en français.

Sur l'île aux Lapins, au large de Tripoli, dans le nord du Liban, le thermomètre affiche plus d'une trentaine de degrés et les expatriés s’offrent un bain de mer.

«L'écotourisme, le tourisme religieux et les escapades dans les montagnes attirent également un flot de voyageurs», se réjouit le ministre du Tourisme.

 

Où passer les vacances au Liban?

Presque toutes les régions libanaises peuvent être parcourues en deux heures et demie en voiture à partir de Beyrouth.

Baalbek et Anjar

Si vous êtes passionné par la Rome antique, vous devez y visiter ces ruines exceptionnelles. Elles figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le temple de Jupiter, à Baalbek, est l'un des plus grands temples romains de la planète.

Tyr et Byblos

Les ruines de Tyr et de Byblos, qui surplombent la Méditerranée, sont également admirables. Ces deux sites sont également classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Décidément, si vous aimez l’histoire, vous passerez un bon moment au Liban!

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Jbeil

C’est le coin européen du Liban. Avec ses bateaux chics, ses restaurants luxueux et ses femm en robe d'été aux longs cheveux flottants, vous vous sentirez comme à Trogir, en Croatie, ou à Budva, au Monténégro. Seul le souk vous rappellera que vous êtes bien au Moyen-Orient.

Les Cèdres/Bécharré

La forêt des «Cèdres de Dieu» fait la fierté du Liban. Elle figure également sur la liste du patrimoine de l’Unesco et ses arbres comptent parmi les plus célèbres au monde. Dans les temps anciens, des forêts illimitées poussaient sur les montagnes du Liban. Sans oublier la vallée de Qannoubine (Wadi Qannoubine ou Wadi Qadisha), l'une des zones touristiques les plus charmantes et les plus mystiques du nord du Liban.

Sidon et Maghdouche

Sidon est célèbre pour ses souks et son château (appelé «château de la Mer»), et Maghdouche offre de superbes vues.

Batroun

Batroun est une ville côtière du nord du Liban et l'une des plus anciennes cités du monde. Située au nord du Liban, elle est une destination touristique importante. La ville est dotée d’églises historiques, d’une citadelle, de vieilles rues et d’un mur phénicien. C’est également une station balnéaire majeure du pays.

La Grotte de Jeita et Harissa

Harissa offre une vue exceptionnelle sur la côte méditerranéenne et la grotte de Jeita abrite de magnifiques galeries de grottes souterraines.

Redressement économique garanti?

Le pays du Cèdre est en quête de nouveaux moyens pour redresser son économie. Les revenus du tourisme sont estimés à 9 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) selon le site d’informations The National News.

«Le Liban s'attend à accueillir 2,2 millions de passagers et à gagner environ 9 milliards de dollars de revenus touristiques cette année, ce qui est indispensable alors qu'il est actuellement confronté à une impasse politique et traverse sa pire crise économique depuis l'indépendance du pays», lit-on sur le site.

«Le tourisme est la colonne vertébrale de l'économie nationale», conclut M. Nassar.

Dans tous les domaines, des crises frappent le Liban de plein fouet depuis 2020. La livre libanaise connaît aujourd’hui une dépréciation record d'environ 98% selon des rapports publiés par le Fonds International monétaire (FMI).


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.