Retirer les Casques bleus du Mali, mais à quelle vitesse?

Le président français Emmanuel Macron accueille le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour une réunion au palais de l'Élysée à Paris, le 21 juin 2023. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron accueille le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour une réunion au palais de l'Élysée à Paris, le 21 juin 2023. (AFP).
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Retirer les Casques bleus du Mali, mais à quelle vitesse?

  • Le 16 juin, prenant tout le monde par surprise, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, dénonçant l'"échec" de la mission de l'ONU (Minusma), avait exigé devant le Conseil de sécurité son "retrait sans délai"
  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait pourtant début juin jugé le maintien de la présence de la Minusma "inestimable"

NATIONS-UNIES: La fin du mandat des Casques bleus au Mali dans quelques jours ne semble plus faire de doute, mais les négociations à l'ONU butent encore sur le calendrier de leur départ que Bamako veut "sans délai", selon des sources diplomatiques.

Le 16 juin, prenant tout le monde par surprise, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, dénonçant l'"échec" de la mission de l'ONU (Minusma), avait exigé devant le Conseil de sécurité son "retrait sans délai".

Dans ces conditions et alors que le Conseil de sécurité se préparait à examiner une reconduction du mandat, possiblement modifié, c'est finalement la fin pure et simple de la mission la plus coûteuse de l'ONU (1,2 milliard de dollar par an) qui est sur la table, plongeant dans l'inconnu un pays aux prises aux attaques jihadistes.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait pourtant début juin jugé le maintien de la présence de la Minusma "inestimable", mettant en avant les craintes de pays de la région d'une "expansion des groupes extrémistes" en cas de retrait.

Mais un des principes du maintien de la paix est le "consentement" du pays hôte.

Ainsi, le dernier projet de résolution distribué mercredi par la France -- en charge des textes sur le Mali -- aux autres membres du Conseil de sécurité, consiste à "mettre un terme au mandat de la Minusma (...) à partir du 30 juin 2023", selon le texte vu par l'AFP.

La mission créée en 2013 notamment pour aider à stabiliser un Etat menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste et protéger les civils, cesserait ses activités dès le 1er juillet pour se concentrer sur son retrait, "avec l'objectif de terminer ce processus d'ici le 31 décembre 2023".

"Le secrétariat (de l'ONU) a entamé des discussions et des planifications pour une sortie ordonnée, identifiant les multiples aspects et strates de cet effort massif et complexe", a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole des opérations de maintien de la paix. "S'assurer de la coopération constructive des autorités maliennes sera essentiel pour faciliter ce processus".

Sécurité des Casques bleus

Mais selon plusieurs sources diplomatiques, la junte malienne veut raccourcir la période de retrait proposée, alors qu'au contraire certains membres du Conseil de sécurité craignent que ce délai de six mois ne soit déjà trop court pour organiser le départ en toute sécurité de plus de 12.000 militaires et policiers.

"L'ONU va devoir transporter beaucoup d'équipements hors du pays par la route. Ca ne se fait pas du jour au lendemain", a commenté Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

"Les Maliens craignent probablement que l'ONU cherche des moyens de s'accrocher au Mali dans l'espoir que Bamako revienne sur sa décision de mettre la mission dehors. Il y a peu de confiance des deux côtés", a-t-il indiqué à l'AFP.

"Nous espérons vraiment que nous pourrons adopter d'ici la fin de la semaine un texte qui tient compte ce que veut le Mali et qui montre qu'il n'y aucune volonté de la part de l'ONU de rester un jour de plus que nécessaire", a déclaré mercredi une source diplomatique. "Mais dans le même temps, nous n'avons aucune intention de compromettre la sécurité du personnel de maintien de la paix", a ajouté cette source, notant que "la Russie soutient les demandes maliennes".

Le vote prévu jeudi a été reporté à vendredi pour permettre la poursuite des discussions.

Pour être adoptée, la résolution, qui peut encore être modifiée, devra recueillir au moins 9 voix favorables sur 15, sans veto d'un membre permanent (Russie, Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni, France).

Les relations entre Bamako et la Minusma s'étaient largement détériorées après la prise de pouvoir des militaires en 2020.

L'ONU dénonçait ainsi régulièrement les entraves des autorités maliennes aux déplacements des Casques bleus et devait faire face aux défections de pays contributeurs de troupes, refroidis par la multiplication des attaques contre la mission dont 174 Casques bleus ont été tués depuis 2013.

La junte, dénonçant l'attention portée aux droits humains, réclamait de son côté que la Minusma s'attaque directement aux groupes terroristes.

Un argument repris par la Russie, vers qui la junte malienne s'est tournée militairement et politiquement en s'éloignant de France, ancienne puissance coloniale.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.