PARIS: Le Tchad va renforcer au Mali ses effectifs au sein de la force de l'Onu face aux jihadistes, a annoncé lundi le président Mahamat Idriss Déby Itno trois jours après l'annonce par la France et ses partenaire européens de leur retrait militaire de ce pays.
Le jeune général Déby n'a pas annoncé le nombre de ces soldats supplémentaires mais le porte-parole de l'armée a parlé à l'AFP d'un millier d'hommes.
"Le Mali est l'épicentre du terrorisme au Sahel. Avec l'accord des autorités maliennes et de la Minusma (la force de l'Onu), nous allons renforcer nos effectifs" qui sont "sous l'autorité de la Minusma", a déclaré à la radio-télévision d'Etat le général Mahamat Déby, proclamé Président de transition à la tête d'une junte militaire qui a pris le pouvoir il y a dix mois à la mort de son père Idriss Déby Itno.
Jeudi, le président français Emmanuel Macron a officialisé le retrait des militaires français et de leurs partenaires européens du Mali où la France menait le combat depuis neuf ans contre les jihadistes, souhaitant toutefois rester engagée dans ce combat au Sahel dans des pays voisins.
L'annonce de ce retrait de la force française Barkhane et des pays européens membres du groupement de forces spéciales Takuba était pressenti depuis plusieurs semaines face à l'hostilité de la junte au pouvoir au Mali et d'une partie de la population.
Le général Mahamat Déby, dont l'armée est l'un des principaux piliers de la lutte antijihadiste dans la bande sahélienne aux côtés des militaires français, n'a pas précisé de combien de soldats il entendait renforcer les quelque 1.200 effectifs de son pays engagés actuellement au Mali, l'un des tout premiers contingent de la Minusma qui compte environ 15.000 Casques bleus.
Des journalistes tchadien ont demandé à l'antenne si le Tchad allait retirer ses soldats du Mali à l'unisson de la France dont il est l'un des principaux alliés dans la région. "Certainement pas", a répondu Mahamat Déby, ajoutant: "Ce n'est pas le moment de quitter le Mali, tant que le terrorisme persiste, nous allons rester pour aider nos frères maliens".
"Le retrait de force européenne entraînera la détérioration de la situation sécuritaire au Mali. Nous devons rester au Mali pour aider nos frères maliens", a-t-il répété.
"Actuellement il y a 1 200 soldats tchadiens au sein de la Minusma, ce contingent sera renforcé par 1 000 soldats", a déclaré à l'AFP le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l'armée, après l'intervention du chef de l'Etat à la radio.
Le 18 décembre déjà, le Mali avait annoncé avoir donné son accord à l'envoi par le Tchad de 1 000 soldats supplémentaires au sein de la Minusma.