Un cocktail toxique dépisté dans les cheveux des sénateurs

Le député européen d'EELV Yannick Jadot (2èmeL), la secrétaire nationale d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) Marine Tondelier et le député d'EELV Julien Bayou assistent à un rassemblement de soutien au mouvement écologiste "Les Soulevements de la Terre" près de l'Hôtel de Ville, à Paris, France, le 21 juin 2023. (AFP).
Le député européen d'EELV Yannick Jadot (2èmeL), la secrétaire nationale d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) Marine Tondelier et le député d'EELV Julien Bayou assistent à un rassemblement de soutien au mouvement écologiste "Les Soulevements de la Terre" près de l'Hôtel de Ville, à Paris, France, le 21 juin 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Un cocktail toxique dépisté dans les cheveux des sénateurs

  • Sénateurs et sénatrices ont confié en juillet 2022 une mèche de leurs cheveux au laboratoire privé et indépendant tocSeek qui a réalisé un dépistage de 1 800 polluants organiques et 49 métaux
  • Les analyses ont mis en évidence chez 93% des sénateurs une présence de «terres rares» (lanthanides), supérieure à la population témoin du laboratoire

PARIS : Que trouve-t-on dans les cheveux des sénateurs et sénatrices ? Du mercure, des pesticides, des plastifiants, mais aussi des "terres rares", ces métaux utilisés dans les smartphones et autres objets de haute technologie, révèle une analyse conduite chez 26 élus socialistes.

Ils ont confié en juillet 2022 une mèche de leurs cheveux au laboratoire privé et indépendant tocSeek qui a réalisé un dépistage de 1 800 polluants organiques et 49 métaux. Les résultats ont été publiés mardi.

"C'est une alerte qu'on envoie", commente à l'AFP la sénatrice du Lot, Angèle Préville, qui a impulsé cette étude. "Si c'est dans nos cheveux, ça veut dire qu'on est contaminé", ajoute l'élue, très engagée en faveur de l'environnement, en particulier contre la pollution par les plastiques.

Les analyses ont mis en évidence chez 93% des sénateurs une présence de "terres rares" (lanthanides), supérieure à la population témoin du laboratoire.

Les "terres rares" sont des métaux et des composés métalliques utilisés dans la fabrication d'objets de haute technologie qui ont envahi notre quotidien: puces de smartphone, écrans d'ordinateurs portables, batteries de voitures électriques et hybrides, LED...

Cette prévalence supérieure à la population générale peut probablement être expliquée, selon tocSeek, par l’utilisation importante et régulière des outils de communication par les élus.

Sans grande surprise en revanche, le mercure, ce métal lourd présent notamment dans les amalgames dentaires ou certains poissons, est retrouvé chez tous les sénateurs testés.

Ils sont aussi tous "contaminés" par au moins un pesticide. Quarante-cinq produits différents (herbicides, fongicides, insecticides) ont été identifiés, dont un pesticide interdit en Europe depuis 2008, le carbofuran.

Enfin, le plastifiant "di-n-octyl phtalate" (DNOP) a été détecté chez 69% des élus. Les plastifiants sont utilisés pour donner de la souplesse aux plastiques.

La plus engagée contre la pollution, Angèle Préville, est aussi la plus préservée des polluants.

"Notre mode de vie pèse sur notre qualité sanitaire, c'est clair", relève le président du groupe socialiste Patrick Kanner, qui fait partie des sénateurs testés.

"Quand je suis à Paris, matin, midi et soir je mange à l'extérieur, et je ne maîtrise pas ce que consomme", témoigne le sénateur du Nord, qui cumule "terres rares", mercure, pesticides, phtalates - des substances chimiques utilisées comme plastifiants - et parabène - un conservateur essentiellement utilisé dans les cosmétiques.

Pour Matthieu Davoli, co-fondateur du groupe tocSeek, à l'exception des "terres rares", les résultats "sont très cohérents à ce qu'on voit habituellement" dans la population. Cela témoigne d'une exposition "répétée et régulière" à des polluants présents dans l'alimentation et des produits cosmétiques ou d'hygiène.

Il souligne qu'"une contamination sur le long terme peut apporter des effets de perturbations endocriniennes et amener à des maladies chroniques, auto-immunes, neurodégénératives, cancers..."

Interroger les modes de consommation

Concernant "les terres rares", sept sénatrices et sénateurs ont "une contamination significative", dont Yan Chantrel, représentant les Français établis hors de France, en l'occurrence le Canada.

Après avoir modifié ses habitudes, il a accepté d'être retesté à l'automne prochain, avec deux de ses collègues qui ont déclaré des symptômes pouvant être associés à une intolérance aux champs magnétiques (fatigue importante, maux de tête...).

Couper le wifi la nuit, ne pas utiliser son smartphone comme réveil..., de petits gestes à pratiquer au quotidien pour agir individuellement.

Mais le sénateur insiste pour que les questions de santé publique soient "intégrées pleinement" dans les politiques environnementales.

"Cela interroge les modes de production et de consommation de notre société, qui créent finalement des nouvelles maladies", alerte-t-il.

L'Assemblée nationale n'est pas en reste. Mercredi, le député écologiste Nicolas Thierry présentera à la presse les résultats d'une analyse de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), plus connus sous le nom de "polluants éternels", réalisée dans les cheveux de 14 députés.

En 2017 déjà, sept personnalités de l'écologie, dont Nicolas Hulot, José Bové, Yannick Jadot ou encore Delphine Batho, s'étaient prêtées à une analyse de cheveux qui avaient montré la présence de perturbateurs endocriniens.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.