CANBERRA : La Russie a subi lundi un revers juridique au sujet du site de construction de sa nouvelle ambassade près du Parlement australien, la Haute Cour donnant le feu vert à Canberra pour saisir le terrain où elle devait être bâtie.
Mi-juin, l'Australie a pris des mesures juridiques radicales pour empêcher Moscou de construire sa nouvelle ambassade à deux pas du Parlement, après des mises en garde des services de renseignement concernant un risque d'espionnage.
La semaine dernière, la Russie a déposé un recours en justice pour conserver le terrain et a posté sur le site du futur chantier un fonctionnaire russe le temps que l'affaire soit jugée.
La Haute Cour d'Australie, plus haute juridiction du pays, a statué lundi matin et enjoint à la Russie de quitter le site, au moins jusqu'à ce que l'affaire soit renvoyée devant un tribunal pour être examinée avec une argumentation juridique plus détaillée.
Le diplomate qui était présent sur le site a été vu en train de partir à bord d'une voiture diplomatique peu après la décision de justice.
"Le tribunal a clairement indiqué qu'il n'y avait pas de base juridique pour le maintien d'une présence russe sur le site à l'heure actuelle", a déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, à la presse.
"Nous attendons de la Fédération de Russie qu'elle agisse conformément à la décision du tribunal".
La Russie a acquis en 2008 le bail de ce terrain, situé à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et obtenu l'autorisation de procéder à la construction de sa nouvelle ambassade en 2011.
En août 2022, le gouvernement avait tenté de résilier le bail pour non-respect de certaines clauses du permis de construire, mais cette décision a été annulée par la justice fédérale en mai dernier.
La semaine dernière, le gouvernement australien a adopté de nouvelles lois spécialement conçues pour bloquer la construction et mis fin à cet accord.
Cette nouvelle législation, adoptée avec l'appui de l'opposition, n'empêche pas la Russie d'avoir une présence diplomatique en Australie, mais seulement de construire si près du Parlement.
"Le gouvernement a reçu des directives en matière de sécurité très claires quant au risque posé par une nouvelle présence russe si près du Parlement", a déclaré M. Albanese.
"Nous agissons rapidement pour faire en sorte que le site loué ne devienne pas une présence diplomatique officielle", a poursuivi le chef du gouvernement.