Le Premier ministre écossais met l'indépendance au coeur des prochaines élections

Le Premier ministre écossais Humza Yousaf a cherché samedi à redonner du souffle à son parti, le SNP, plombé par les affaires autour de ses finances, en mettant l'indépendance au coeur de la campagne pour les prochaines élections générales. (AFP)
Le Premier ministre écossais Humza Yousaf a cherché samedi à redonner du souffle à son parti, le SNP, plombé par les affaires autour de ses finances, en mettant l'indépendance au coeur de la campagne pour les prochaines élections générales. (AFP)
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Publié le Samedi 24 juin 2023

Le Premier ministre écossais met l'indépendance au coeur des prochaines élections

  • En cas de victoire, Humza Yousaf veut également commencer à "préparer le terrain" pour que l'Ecosse rejoigne l'Union européenne
  • Le SNP domine le Parlement local d'Edimbourg depuis 2007. Il y compte actuellement 64 élus - sur un total de 129 sièges - et gouverne grâce à une coalition avec les Verts, favorables à l'indépendance

EDIMBOURG: Le Premier ministre écossais Humza Yousaf a cherché samedi à redonner du souffle à son parti, le SNP, plombé par les affaires autour de ses finances, en mettant l'indépendance au coeur de la campagne pour les prochaines élections générales.

Dans un discours lors d'une convention consacrée à l'indépendance dans la ville de Dundee (est de l'Ecosse), son premier grand rassemblement depuis son arrivée au pouvoir en mars, le dirigeant de 38 ans a promis qu'en cas de victoire, il chercherait à négocier avec Londres un transfert de pouvoir vers l'Ecosse.

"Si le SNP gagne cette élection, le peuple aura parlé", a-t-il lancé.

Les élections générales, dont la date n'est pas encore connue, doivent se tenir d'ici à la fin de l'année prochaine.

"Nous chercherons à négocier avec le gouvernement britannique sur la manière de donner un effet démocratique à ce que l'Ecosse devienne une nation indépendante", a-t-il ajouté.

En cas de victoire, Humza Yousaf veut également commencer à "préparer le terrain" pour que l'Ecosse rejoigne l'Union européenne, en envoyant un représentant du gouvernement écossais à Bruxelles.

Départ surprise

Après près de neuf ans à la tête du SNP et du gouvernement écossais, sa prédécesseure Nicola Sturgeon, a annoncé sa démission surprise en février, expliquant qu'elle n'avait plus "l'énergie" nécessaire pour continuer.

Arrivée au pouvoir après le référendum de 2014 sur l'indépendance, où les Ecossais ont choisi de demeurer au sein du Royaume-Uni, elle avait bénéficié d'un sursaut en faveur de la cause indépendantiste, en particulier après le Brexit et pendant la pandémie de Covid-19.

Mais depuis son départ, son image a été ternie. Elle a été placée en garde à vue, tout comme son époux, ancien cadre du parti, dans une enquête sur les finances du SNP.

L'un comme l'autre contestent toute infraction et ils n'ont pas été poursuivis à ce stade.

Un récent sondage YouGov a mis en évidence les revers de fortune du SNP, prédisant une débâcle si des élections législatives étaient organisées dès maintenant. Il estime que le SNP passerait de 48 sièges au Parlement de Westminster à Londres à 27, sur un total de 59 circonscriptions écossaises représentées.

Le parti travailliste, favorable au maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni aux côtés de l'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, ravirait 23 sièges au SNP, pour arriver à un total de 24.

Les conservateurs écossais et les Libéraux-démocrates, également opposés à l'indépendance, prendraient chacun quatre sièges.

Selon le spécialiste des sondages John Curtice, de l'université de Strathclyde, le soutien à l'indépendance reste à 48% et l'Ecosse reste divisée de manière quasi égale sur la question. En revanche le soutien dont bénéficie le SNP lui-même "est bien plus bas que ce qu'il était et est bien en dessous du soutien à l'indépendance", a-t-il déclaré sur BBC Radio 4.

Refus «antidémocratique»

Le SNP domine le Parlement local d'Edimbourg depuis 2007. Il y compte actuellement 64 élus - sur un total de 129 sièges - et gouverne grâce à une coalition avec les Verts, favorables à l'indépendance.

Le gouvernement central à Londres n'a eu de cesse de rejeter les appels à un nouveau référendum sur l'indépendance, arguant que le vote de 2014 avait réglé la question pour une génération.

Mais Nicola Sturgeon l'a remise sur la table après que les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne deux ans plus tard, là où les Ecossais ont quant à eux majoritairement voté contre le Brexit.

Insistant auprès des Premiers ministres britanniques qui se sont succédé, elle a porté l'affaire jusqu'à la Cour suprême britannique. Cependant, les hauts magistrats ont bloqué l'organisation d'un nouveau référendum, estimant qu'il s'agissait d'une question "réservée" au gouvernement britannique.

Nicola Sturgeon avait alors indiqué que son gouvernement ferait des prochaines élections, prévues l'an prochain, un "référendum de facto".

La question de conserver ou non cette stratégie n'a pas encore été tranchée, a fait valoir samedi sur la BBC Keith Brown, chef adjoint du SNP, dénonçant le refus "antidémocratique" du gouvernement de Westminster d'organiser un nouveau référendum, car "ils pensent qu'ils vont perdre".


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.