Malgré les tensions, un «consensus» existe sur le terrorisme

Le directeur et adjoint du secrétaire général adjoint au Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT), Raffi Gregorian, prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du "VIIIe Congrès international pour les victimes du terrorisme", le 21 novembre 2019, dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur. (Photo, AFP)
Le directeur et adjoint du secrétaire général adjoint au Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT), Raffi Gregorian, prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du "VIIIe Congrès international pour les victimes du terrorisme", le 21 novembre 2019, dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 24 juin 2023

Malgré les tensions, un «consensus» existe sur le terrorisme

  • Certains des fonds disponibles avant la guerre en Ukraine ont été consacrés à la réponse des pays, donc il y a moins d'argent disponible pour lutter contre le terrorisme, souligne le directeur du Bureau de lutte contre le terrorisme aux Nations unies
  • «Des terroristes peuvent se réfugier dans votre pays, lever des fonds, fournir des composants de drones ou d'explosifs improvisés et les envoyer sur des théâtres de conflits ou conduire des attaques dans un pays voisin», ajoute Raffi Gregorian

PARIS: Les tensions géopolitiques mondiales, guerre en Ukraine en tête, focalisent l'attention des hauts dirigeants de la planète mais un "consensus" demeure sur les grandes orientations de la lutte contre le terrorisme, assure un cadre des Nations Unies.

Dans un entretien en visioconférence avec l'AFP, Raffi Gregorian, directeur du Bureau de lutte contre le terrorisme aux Nations unies, admet une forme de "distraction" des responsables politiques mais assure que l'activité des groupes djihadistes n'est pas négligée.

L’Assemblée Générale a adopté une résolution sur la stratégie antiterroriste des Nations unies. Qu'en retenez-vous ?

C'est un signal très important au monde que malgré les tensions géopolitiques et les désaccords sur un vaste panel de sujets, quand on en vient au besoin de travailler contre le terrorisme, il y a consensus. Et ce, malgré l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les fractures au sein de la communauté internationale attirent l'attention et font les gros titres, c'est normal. Mais à côté de ça, il y a toujours un consensus sur le besoin d'une action collective et coordonnée.

On a parfois l'impression que les pays occidentaux négligent le sujet parce qu'ils ne sont plus frappés directement.

Je peux comprendre que vous ayiez cette impression. Mais le monde a appris (...) que des évènements qui se passent de l'autre côté de la planète peuvent vous affecter, et que même si votre pays n'est pas confronté à une menace sous forme d'une attaque, cela ne signifie pas que vous ne faites pas partie du problème. Des terroristes peuvent se réfugier dans votre pays, lever des fonds, fournir des composants de drones ou d'explosifs improvisés et les envoyer sur des théâtres de conflits ou conduire des attaques dans un pays voisin. Il y a une prise de conscience  que nous sommes tous interconnectés sur cette question. Il était intéressant d'entendre des pays d'Amérique du Sud comme le Mexique, l'Equateur, la Colombie et d'autres, exprimer leurs inquiétudes sur le terrorisme mondial et la situation en Afrique.

N'y a-t-il pas quand même une forme de relâchement de l'attention ?

Ce que nous constatons, c'est une disconnection entre ce que les experts jugent nécessaire et ce que les décideurs politiques jugent acceptable, en particulier sur le sujet du retour des combattants des camps dans le nord de la Syrie. Tous les experts comprennent l'importance de les rapatrier dans leurs pays d'origine (...). Mais au niveau politique, il y a une vraie réticence (...).

Là où nous sommes confrontés à un défi, c'est sur les ressources. Certains des fonds disponibles avant la guerre en Ukraine ont été consacrés à la réponse des pays (aux conséquences du conflit ndlr) donc il y a moins d'argent disponible pour lutter contre le terrorisme.

Au plus haut niveau politique, les gens seront plus concentrés sur les fractures géopolitiques et les tensions. Donc nous devons travailler encore plus étroitement et trouver d'autres ressources pour maintenir les efforts. Nonobstant l'intérêt des hauts responsables pour les questions géopolitiques, les gens qui s'occupent de l'anti-terrorisme font leur travail.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.