Face au changement climatique, FMI et Banque mondiale sous pression pour en faire plus

Le sceau du Fonds monétaire international (FMI) est visible à Washington, DC, le 10 janvier 2022. (Photo, AFP)
Le sceau du Fonds monétaire international (FMI) est visible à Washington, DC, le 10 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Face au changement climatique, FMI et Banque mondiale sous pression pour en faire plus

  • Les IFI n'ont pas attendu pour se saisir de la question du financement de la lutte contre le changement climatique et la préparation à ses effets dans les pays en développement
  • Le FMI a lancé l'année dernière son Resilience and Sustainability Trust (RST), disposant d'un peu plus de 40 milliards de dollars de fonds, qui permet de proposer des prêts à plus long terme pour financer des projets liés à ces sujets

WASHINGTON: Les institutions financières internationales (IFI) en font-elles assez dans le financement de la lutte contre le changement climatique? C'est la question récurrente à laquelle le FMI et la Banque mondiale tentent de répondre, face aux accusations régulières d'inaction.

Une prise en compte déjà réelle

Les IFI n'ont pas attendu pour se saisir de la question du financement de la lutte contre le changement climatique et la préparation à ses effets dans les pays en développement.

Le Fonds monétaire international (FMI) a lancé l'année dernière son Resilience and Sustainability Trust (RST), disposant d'un peu plus de 40 milliards de dollars de fonds, qui permet de proposer des prêts à plus long terme pour financer des projets liés à ces sujets. Le Bangladesh, la Barbade, le Costa Rica et le Rwanda sont les premiers pays à en avoir bénéficié.

Côté Banque mondiale (BM), l'ancien président David Malpass a finalement répondu, via un texte publié sur son profil LinkedIn lors son départ début juin, aux accusations persistantes de climatoscepticisme l'entourant en rappelant que, sous sa direction, l'institution a doublé son financement en faveur du climat pour le porter à 32 milliards de dollars en 2022 et a mis en place en 2021 un plan d'action contre le réchauffement climatique pour la période 2021-2025.

Mais les institutions l'admettent, leurs capacités de financements sont insuffisantes par rapport aux besoins des pays en développement, évalués par le FMI à plus de 1 000 milliards de dollars par an sur les prochaines années.

Une réforme en cours des institutions

Impulsée par les Etats-Unis et soutenue par un certain nombre de pays dont l'Union européenne, la réforme des IFI est en cours de négociations depuis fin 2022. L'objectif est à la fois d'améliorer leur gouvernance, en accordant notamment plus de place aux grands pays émergents, de renforcer leur efficacité et d'élargir leurs missions, en y intégrant plus clairement les questions de financement face au réchauffement climatique. Les réformes doivent être finalisées lors de la prochaine réunion annuelle du FMI et de la BM, en octobre à Marrakech.

Elles devront également prévoir une évolution des statuts des institutions car pour l'heure, la BM a pour mission première de lutter contre la pauvreté alors que le FMI doit apporter une assistance technique et financière aux Etats pour leur permettre de stabiliser leur économie sur le long terme. Les pays en développement craignent que les réformes amènent à faire passer le climat avant la pauvreté.

Pour l'heure, la seule annonce, en mars, concerne une augmentation de la capacité de financement de la BM et de banques régionales de 5 milliards de dollars par an sur 10 ans. De sources concordantes, la BM avait cependant proposé un plan plus ambitieux, soutenu notamment par les représentants des pays africains au Conseil d'administration, qui prévoyait entre autres que les pays les plus avancés remettent la main à la poche, ce que ces derniers n'étaient pas enclins à faire.

Des solutions restent à explorer

Les réformes prévues ne permettront cependant pas de répondre aux énormes besoins et, tant la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, que le nouveau président de la BM, Ajay Banga, ont répété à plusieurs reprises que la solution ne pourrait venir uniquement des IFI.

En la matière, M. Banga a basé une partie de sa campagne pour se faire élire à la tête de la BM sur la capacité de cette dernière à embarquer le secteur privé dans le financement de la transition. La logique est de rappeler que ces projets peuvent être intéressants financièrement et que le secteur privé a un intérêt à s'y engager.

L'autre grand sujet concerne les DTS, pour droits de tirage spéciaux, l'unité de compte des IFI qui sont mis à disposition de chaque Etat, en cas de besoin, selon un quota fixé en rapport avec leur richesse. Le système actuel favorise donc les pays les plus avancés, qui disposent des plus importantes réserves de DTS sans en avoir besoin.

Les IFI ne peuvent les redéployer vers les pays en développement sans l'accord des pays avancés, qui traînent majoritairement des pieds. La France et la Japon ont annoncé qu'ils redéploieront 30% de leurs DTS et le sommet de Paris pourrait être l'occasion d'une nouvelle annonce en la matière.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.