Le tourisme touche notre société dans tous ses aspects. Il possède le pouvoir unique de transformer les vies et d'offrir de nouvelles opportunités, même à ceux qui seraient autrement abandonnés. Dans tous les pays du monde, quel que soit leur niveau de développement, des millions d'emplois et d'entreprises dépendent du dynamisme et de la prospérité du secteur touristique. Le tourisme joue également un rôle moteur dans la protection du patrimoine naturel et culturel; il permet de le préserver pour que les générations futures puissent en profiter.
L'importance que revêt le tourisme n'a jamais été mise en doute. Cependant, ce secteur devient encore plus important aujourd'hui, au moment où cette année difficile touche à sa fin. Les dirigeants ont répondu à l'appel de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui les a exhortés à soutenir le secteur par des actions concrètes et à travailler conjointement pour placer l'intégration et la durabilité au cœur de la reprise de l’activité touristique. En conséquence, le secteur du tourisme mondial n'a jamais été plus solidaire et plus déterminé qu'il ne l’est aujourd'hui.
Certes, cet esprit de coopération intense et cette détermination à exploiter pleinement la puissance du tourisme en tant que pilier de la reprise n'ont jamais été aussi évidents que lors des récentes réunions des pays du Groupe des vingt (G20). En effet, la réunion fructueuse des ministres du Tourisme de ces pays a mis en évidence le rôle central que le secteur joue désormais sur la scène mondiale. La réunion a également permis de constater que, malgré la crise sans précédent à laquelle il est confronté, le tourisme s'est montré à la hauteur du défi, en se plaçant à l'avant-garde de l'action visant à résoudre les problèmes les plus urgents, inscrits à l'ordre du jour international, et en définissant une voie commune pour l'avenir.
Lors du sommet des dirigeants du G20, qui s'est tenu le mois dernier en Arabie saoudite, le tourisme a été classé parmi les priorités des plans d'action conjoints destinés à atténuer les conséquences sociales et économiques de la pandémie de coronavirus (Covid-19), et à construire pour l'avenir. En effet, l'un des principaux résultats de ce sommet, le programme d'action AlUla pour le Développement inclusif des communautés – qui porte le nom du premier site saoudien inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco – reconnaît explicitement que le tourisme a le pouvoir unique d'offrir des opportunités aux personnes et aux communautés qui seront autrement abandonnées quand la course pour « une meilleure reconstruction » (NDLR : Build back better, un appel lancé par les Nations unies aux pays du monde entier), sera engagée.
Les ministres du Tourisme des pays du G20 ont annoncé qu'ils avaient l'intention de s’inspirer du modèle AlUla pour tracer la voie de la reprise du tourisme et exploiter le potentiel du secteur en vue d'un développement durable et inclusif. Cette démarche s'appuie sur les progrès significatifs que nous avons déjà réalisés au cours de cette année difficile, en faisant du tourisme non seulement un sujet de conversation mais aussi un élément essentiel des plans d'action. Cette année, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a explicitement déclaré à plusieurs reprises que le tourisme était un pilier fondamental de l'agenda pour le développement durable – un avis partagé par les gouvernements et les chefs d'entreprise du monde entier. En outre, l'Agence mondiale du tourisme (OMT) a récemment rejoint les dirigeants de plus de 70 pays, ainsi que les PDG de 40 grandes entreprises touristiques pour signer la déclaration de La Palma, réaffirmant ainsi que nous nous engageons tous à promouvoir l'innovation qui permettra de transformer ce secteur et de faire avancer la reprise.
Le défi à relever consiste désormais à maintenir cette dynamique, d'autant plus que le tourisme est en train de redémarrer dans certaines régions du monde. À cette fin, le Comité de crise pour le tourisme mondial de l'OMT se réunit mercredi 9 décembre pour la septième fois, sous l'égide du Portugal. Comme il l'a fait depuis le déclenchement de la crise de la Covid-19, le comité couvre tous les aspects du secteur diversifié du tourisme, en s'appuyant sur les contributions des gouvernements, des entreprises et des autres agences des Nations unies. Cela nous permettra de clôturer l'année avec la vigueur et la détermination nécessaires pour jeter les bases d’un démarrage tout aussi solide de l'année 2021.
La crise engendrée par la Covid-19 nous a certainement offert l'occasion exceptionnelle de repenser et de réorienter le tourisme.
Zurab Pololikashvili
Alors que nous arrivons à la fin de l'année la plus difficile de l'histoire récente pour ce qui concerne le tourisme et les personnes et communautés qui en dépendent, nous devons aborder 2021 avec beaucoup d'optimisme. Le tourisme se trouve aujourd'hui à la croisée de plusieurs chemins. Il est loin de passer pour une simple activité de loisir frivole – il fait désormais partie intégrante du développement national et mondial et constitue un pilier essentiel de la stratégie durable. Il convient à présent que nous empruntions la bonne voie pour pouvoir aller de l'avant. La crise de la Covid-19 nous a fourni une opportunité unique de repenser et de réorienter le tourisme, et a placé la croissance responsable et inclusive au cœur de tous nos efforts.
L'OMT, en sa qualité de responsable du tourisme mondial, continuera à œuvrer en étroite collaboration avec ses membres et ses non-membres, dans les secteurs public et privé, afin de trouver des solutions aux défis inédits auxquels nous sommes confrontés. Toutefois, nous réitérons notre appel aux gouvernements pour qu'ils apportent un soutien solide au tourisme afin qu'il puisse se redresser, pour ensuite entamer une reprise plus générale et un changement transformateur pour tous. La stagnation n'est pas une option. Le tourisme redémarrera et connaîtra « une meilleure reconstruction » pour le bien des populations et de la planète.
Zurab Pololikashvili est le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies.
NDLR: Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com