Moins de deux jours d'oxygène dans le submersible disparu près du Titanic

Cette image prise lors de la plongée historique de 1986, avec l'aimable autorisation de WHOI (Woods Hole Oceanographic Institution) et publiée le 15 février 2023 montre la proue du Titanic.  (Photo Woods Hole Oceanographic Institution / AFP)
Cette image prise lors de la plongée historique de 1986, avec l'aimable autorisation de WHOI (Woods Hole Oceanographic Institution) et publiée le 15 février 2023 montre la proue du Titanic. (Photo Woods Hole Oceanographic Institution / AFP)
Short Url
Publié le Mardi 20 juin 2023

Moins de deux jours d'oxygène dans le submersible disparu près du Titanic

  • Il reste «environ 40 heures d'air respirable» dans ce petit sous-marin touristique, le Titan, a prévenu mardi un capitaine des garde-côtes américains, Jamie Frederick, lors d'une conférence de presse à Boston
  • Parmi les personnes à sauver, un homme d'affaires britannique, Hamish Harding, 58 ans, qui avait annoncé dimanche sur Instagram sa participation à cette excursion scientifique de l'extrême, hors du commun et chargée d'histoire

BOSTON : Moins de deux jours d'oxygène: les Etats-Unis, aidés par le Canada et la France, sont dans une course contre la montre pour retrouver vivants cinq passagers, dont un Français et un Britannique, d'un submersible parti visiter l'épave du Titanic à 4 000 mètres de profondeur dans l'Atlantique nord. 

Il reste "environ 40 heures d'air respirable" dans ce petit sous-marin touristique, le Titan, a prévenu mardi un capitaine des garde-côtes américains, Jamie Frederick, lors d'une conférence de presse à Boston.

Les recherches se sont pour l'instant révélées infructueuses, a-t-il précisé.

Parmi les personnes à sauver, un homme d'affaires britannique, Hamish Harding, 58 ans, qui avait annoncé dimanche sur Instagram sa participation à cette excursion scientifique de l'extrême, hors du commun et chargée d'histoire.

Le célébrissime naufrage du Titanic en 1912 est l'une des plus grosses catastrophes des transports du XXe siècle.

L'ancien officier de marine Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, spécialiste français de l'épave du Titanic, est aussi du voyage, selon sa famille.

Également à bord pour cette plongée à 250 000 dollars la place, un magnat pakistanais Shahzada Dawood, 48 ans, vice-président du conglomérat Engro, embarqué avec son fils Suleman, 19 ans, selon la famille de cette grande fortune qui a confirmé que "le contact (avait) été perdu" depuis dimanche.

Conçu pour emmener cinq personnes dans les abysses, long d'environ 6,50 mètres, le Titan a entamé sa descente dimanche et le contact avec l'engin a été perdu moins de deux heures après son départ, selon les autorités.

Les garde-côtes américains ont alors dépêché deux avions dans la zone de recherches dans l'Atlantique nord, et leurs homologues canadiens ont mobilisé un avion et un navire. La France a annoncé mardi que l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) dépêchait aussi un bateau et son robot.

Les recherches, en surface et sous l'eau, s'étendent sur "environ 1 450 km à l'est de Cape Cod, à une profondeur d'environ 4.000 m".

La mort mentionnée trois fois

Un porte-parole d'OceanGate Expeditions, l'organisateur du voyage et dont le patron américain Stockton Rush pourrait être aussi à bord selon des médias, a assuré "explorer et mobiliser toutes les options pour ramener l'équipage en toute sécurité".

Le scénariste américain Mike Reiss, producteur de la célèbre série "Les Simpsons", est déjà parti trois fois avec OceanGate dont une fois en 2022 à bord du même submersible que celui qui a disparu. Une expérience totalement déroutante selon lui.

"On perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments et ce genre de trucs", a-t-il raconté à la BBC.

D'après lui, chacun est parfaitement conscient des dangers encourus: "Il faut signer une décharge avant de monter et la mort est mentionnée à trois reprises en page une. Ce ne sont pas des vacances en autocar, ça peut mal tourner".

Une fois arrivé au fond, "la boussole a immédiatement cessé de fonctionner et ne faisait que tourner. Nous avons dû nous débattre à l'aveugle au fond de l'océan, sachant que le Titanic était quelque part là-bas", a-t-il encore décrit.

Deux théories

Sans avoir étudié l'engin lui-même, Alistair Greig, professeur d'ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l'appareil publiées par la presse.

Il estime que s'il a eu un problème d'électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant "en attendant d'être retrouvé".

"Un autre scénario est que la coque a été endommagée. Alors le pronostic n'est pas bon", a-t-il estimé. Et "très peu de vaisseaux peuvent aller" à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.

Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l'eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2 224 passagers et membres de l'équipage, près de 1 500 ont péri.

L'épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes dans les eaux internationales de l'océan Atlantique.

Depuis, entretenant le mythe, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.