Sous-marin disparu: des avions ont capté des bruits sous l'eau

Deux navires des garde-côtes américains sont au port dans le port de Boston, en face de la station des garde-côtes américains de Boston, dans le Massachusetts, le 19 juin 2023. Un navire submersible utilisé pour emmener les touristes voir l'épave du Titanic dans l'Atlantique Nord a disparu, déclenchant une opération de recherche et de sauvetage, ont déclaré les garde-côtes américains le 19 juin 2023 (Photo, AFP).
Deux navires des garde-côtes américains sont au port dans le port de Boston, en face de la station des garde-côtes américains de Boston, dans le Massachusetts, le 19 juin 2023. Un navire submersible utilisé pour emmener les touristes voir l'épave du Titanic dans l'Atlantique Nord a disparu, déclenchant une opération de recherche et de sauvetage, ont déclaré les garde-côtes américains le 19 juin 2023 (Photo, AFP).
Une vue du Titanic dans l'océan Atlantique, obtenue grâce à la cartographie des fonds marins, est extraite d'un scan numérique publié par Atlantic/Magellan le 19 mai 2023. Le premier scan 3D grandeur nature de l'épave du Titanic pourrait révéler plus de détails sur le voyage fatidique du paquebot à travers l'Atlantique il y a plus d'un siècle (Photo, AFP).
Une vue du Titanic dans l'océan Atlantique, obtenue grâce à la cartographie des fonds marins, est extraite d'un scan numérique publié par Atlantic/Magellan le 19 mai 2023. Le premier scan 3D grandeur nature de l'épave du Titanic pourrait révéler plus de détails sur le voyage fatidique du paquebot à travers l'Atlantique il y a plus d'un siècle (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 juin 2023

Sous-marin disparu: des avions ont capté des bruits sous l'eau

  • Selon le magazine Rolling Stone, un avion P-8 canadien engagé dans les recherches «a entendu des bruits de coups dans ce secteur toutes les 30 minutes. Quatre heures plus tard, un sonar additionnel a été déployé et les cognements étaient encore entendus.»
  • Outre ces bruits de coups, «des signaux acoustiques supplémentaires ont été entendus et aideront à orienter les moyens de surface tout en maintenant l'espoir de retrouver des survivants», a pour sa part affirmé la chaîne CNN

BOSTON: Des bruits ont été captés sous l'eau par des avions canadiens pendant les opérations de recherche du sous-marin disparu depuis dimanche avec cinq personnes à bord près de l'épave du Titanic, dans l'océan Atlantique, ont annoncé mercredi les garde-côtes américains.

"Des avions P-3 canadiens ont détecté des bruits sous l'eau dans la zone de recherche. En conséquence, les opérations ROV (véhicule télécommandé, NDLR) ont été déplacées pour tenter d'explorer l'origine des bruits", a annoncé le premier district des garde-côtes américains sur Twitter.

Les recherches par ROV "ont donné des résultats négatifs mais se poursuivent", a-t-il ajouté.

Selon le magazine Rolling Stone, un avion P-8 canadien engagé dans les recherches "a entendu des bruits de coups dans ce secteur toutes les 30 minutes. Quatre heures plus tard, un sonar additionnel a été déployé et les cognements étaient encore entendus."

Outre ces bruits de coups, "des signaux acoustiques supplémentaires ont été entendus et aideront à orienter les moyens de surface tout en maintenant l'espoir de retrouver des survivants", a pour sa part affirmé la chaîne CNN, citant un document interne du gouvernement des Etats-Unis.

Une vaste opération de recherches est en cours dans l'espoir de sauver, d'ici jeudi, un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistanais, passagers d'un sous-marin de tourisme descendu visiter l'épave du Titanic par 4.000 mètres de fond dans l'Atlantique nord. Cette opération mobilise les forces armées américaines, épaulées par le Canada et la France.

A la mi-journée mardi, les garde-côtes américains ont prévenu lors d'une conférence de presse à Boston (nord-est) qu'il restait "environ 40 heures d'air respirable" dans ce petit submersible et que les recherches "particulièrement complexes" lancées dimanche n'avaient jusque là "donné aucun résultat".

Conçu pour emmener cinq personnes dans les abysses, long d'environ 6,5 mètres, le Titan a entamé sa descente dimanche au large de la côte nord-est américaine et le contact avec l'engin a été perdu moins de deux heures après son départ.

Parmi les personnes à bord se trouve un richissime homme d'affaires britannique, Hamish Harding, 58 ans, qui avait annoncé sur Instagram sa participation à cette excursion scientifique de l'extrême, hors du commun et chargée d'histoire.

Le célébrissime naufrage du Titanic en 1912 est l'une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle.

Autre adepte des exploits de l'extrême, l'ancien plongeur et ex-officier de marine français Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, spécialiste de l'épave du Titanic, est aussi du voyage, selon sa famille.

Avions déployés

Egalement à bord pour cette plongée à 250 000 dollars la place, le magnat pakistanais Shahzada Dawood, 48 ans et vice-président du conglomérat Engro, embarqué avec son fils Suleman, 19 ans, selon la famille de cette grande fortune.

L'entreprise OceanGate Expeditions, organisatrice du voyage et dont le patron américain Stockton Rush est aussi à bord, a assuré "mobiliser toutes les options pour ramener l'équipage en toute sécurité".

Les garde-côtes américains, corps des forces armées, ont d'abord dépêché deux avions C-130 dans la zone de recherches, à "environ 1 450 km à l'est de Cape Cod" (côte nord-est des Etats-Unis). Un troisième C-130 et trois autres avions de transport C-17 devaient être déployés mardi soir, a indiqué le Pentagone.

Ils sont épaulés par les garde-côtes canadiens, qui ont notamment mobilisé un navire. La France a par ailleurs annoncé que son Institut de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) dépêchait un bateau et son robot.

Plainte

Le président américain Joe Biden souhaite que les garde-côtes poursuivent leurs recherches et la marine pourra être mobilisée si nécessaire, a assuré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

Au moment où ces efforts montent en puissance, a émergé une plainte de 2018, vue par l'AFP, montrant qu'un ex-dirigeant de l'entreprise OceanGate Expeditions, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du sous-marin.

Selon l'ancien directeur des opérations marines, un hublot à l'avant du submersible a été conçu pour résister à la pression ressentie à 1 300 m de profondeur, et non à 4 000 m.

Le scénariste américain Mike Reiss, producteur de la célèbre série "Les Simpson", est déjà parti trois fois avec OceanGate Expeditions, dont une fois en 2022 à bord du même submersible que celui qui a disparu, a-t-il raconté lundi sur la BBC.

Une expérience totalement déroutante, car "on perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments et ce genre de trucs".

D'après lui, chacun est parfaitement conscient des dangers encourus: "Il faut signer une décharge avant de monter et la mort est mentionnée à trois reprises en page une. Ce ne sont pas des vacances en autocar, ça peut mal tourner".

Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l'eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2 224 passagers et membres de l'équipage, près de 1 500 ont péri.

L'épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes dans les eaux internationales de l'océan Atlantique.

Depuis, entretenant le mythe, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »