GAZA: Israël a donné son accord préliminaire à l'exploitation d'un gisement de gaz au large de la bande de Gaza.
S'il est conclu, l'accord donnera un coup de fouet à l'économie palestinienne.
En annonçant la décision relative au projet Gaza Marine, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a précisé que les progrès dépendaient de la «préservation de la sécurité de l'État d'Israël et de ses besoins diplomatiques».
Le bureau a ajouté dans un communiqué de presse en arabe et en hébreu que le projet – qui se situe à 36 kilomètres de la côte de Gaza dans les eaux de la Méditerranée – fait l’objet de négociations en cours entre Israël, l'Égypte et l'Autorité palestinienne.
Le 4 mai, la chaîne israélienne Channel 13 a rapporté que le gouvernement menait des négociations secrètes avec l'Autorité palestinienne pour extraire du gaz du gisement situé au large de la bande de Gaza, avec l'approbation de M. Netanyahou et du ministre de la Défense, Yoav Gallant.
La chaîne a affirmé que le gouvernement israélien a tenu des discussions internes sur le gisement de gaz dans la foulée de sa formation à la fin de l'année dernière.
Elle a également indiqué que les discussions ont repris dans le cadre du processus politique et de sécurité amorcé récemment entre Israël et l'Autorité palestinienne, sous la médiation des États-Unis.
Gaza Marine en détail
La question de l'exploitation du champ marin de Gaza et de sa préparation à l'extraction du gaz était au cœur des discussions menées à Aqaba et à Sharm el-Sheikh.
Ces discussions ont rassemblé des responsables politiques et de sécurité des parties palestinienne et israélienne, sous l'égide des États-Unis. La Jordanie et l'Égypte ont aussi participé aux discussions.
Tzachi Hanegbi, chef du Conseil national de sécurité israélien, à la tête de la délégation israélienne, et Ghassan Alyan, coordinateur des opérations gouvernementales dans les territoires palestiniens, ont joué un rôle de premier plan dans ces réunions.
L'accord prévoit l'intervention d'une société égyptienne pour faciliter la production de gaz naturel dans les gisements offshore.
Selon les estimations, Gaza Marine abrite plus de 28 milliards de mètres cubes de gaz naturel, ce qui dépasse largement les besoins en énergie des territoires palestiniens.
L'Autorité palestinienne, basée à Ramallah, représentée par le fonds d'investissement souverain Palestine Investment Fund (PIF), percevra 27,5% des bénéfices générés par le gisement.
Le partenaire du PIF, la Consolidated Contractors Company (CCC), détenue par les Palestiniens, obtiendra 27,5% supplémentaires.
Les 45% restants iront à l'Egyptian Natural Gas Holding Co. (EGAS), qui exploitera le projet.
La chaîne de télévision israélienne a indiqué que Tel-Aviv s'attend à ce que les Palestiniens tirent des avantages économiques de cette dernière mesure, ce qui pourrait contribuer à réduire les tensions sécuritaires à long terme.
Exploitation à Gaza
L'économiste Hamed Jad espère qu'un accord pourra être conclu d'ici la fin de l'année.
«Les tentatives palestiniennes, depuis la découverte de gisements de gaz au large de Gaza, se sont poursuivies depuis lors, mais elles se heurtent à chaque fois à de nouveaux obstacles. Aujourd'hui, la question est revenue sur le tapis», a déclaré M. Jad à Arab News.
Il a ajouté qu'un accord final devrait inclure une entente avec le Hamas – le dirigeant de facto de Gaza – afin d'éviter de nouvelles difficultés dans l'exploitation du gisement.
«Nous suivons tous les développements liés à la question du gaz et aux accords», a indiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, Arab News.
«Le droit de notre peuple à bénéficier de ses ressources naturelles et de son gaz est garanti par toutes les lois et résolutions internationales», a-t-il ajouté.
Les champs gaziers de Gaza ont été découverts pour la première fois en 1999 dans les eaux territoriales palestiniennes.
Le premier champ découvert, appelé Gaza Marine 1, abrite environ 33 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
Le second champ, situé à la frontière maritime entre Gaza et Israël, a été baptisé Gaza Marine 2 et contient 3 milliards de mètres cubes supplémentaires.
Ces gisements sont depuis longtemps considérés comme une étape importante vers l'indépendance énergétique palestinienne, mais ils sont restés inexploités principalement en raison des objections et des obstacles israéliens.
Les gisements offshore peuvent aider la centrale électrique de Gaza à passer du pétrole au gaz, ce qui augmenterait sa capacité opérationnelle.
En novembre 1999, un contrat de 25 ans pour la prospection et le développement de gisements de gaz a été signé entre le British Gas Group (BG Group), la CCC et le PIF.
BG Group s'est retiré du projet en 2016 pour le céder à Shell, qui s'est retiré de l'accord en 2018 en raison de divers différends.
En 2021, l'Autorité palestinienne a signé un protocole d'accord avec l'Égypte pour développer le champ gazier de Gaza et les infrastructures nécessaires.
Depuis 2016, la bande de Gaza souffre d'une grave pénurie d'électricité à la suite du bombardement israélien de la seule station de l'époque.
Les fonds manquent également pour financer l'essence nécessaire au fonctionnement de la station en raison du blocus imposé par Israël depuis 16 ans.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com