PARIS: La start-up française Voltaero, qui développe de petits avions hybrides régionaux carburant-électricité, a présenté dimanche son premier appareil sous sa forme définitive, un cinq-places qu'elle espère produire en série à l'horizon 2025 et qui a déjà recueilli plus de 200 pré-commandes.
Montré pour la première fois à l'orée de l'ouverture du salon aéronautique du Bourget, le Cassio 330 applique à l'aviation le principe des automobiles hybrides rechargeables.
Electrique au décollage et à l'atterrissage, gage de silence, l'avion est équipé d'un petit moteur thermique qui ne se met en route qu'une fois en vol, pour recharger les batteries si nécessaire. Celles-ci peuvent également être branchées sur secteur quand l'appareil est au sol.
Voltaero, qui a entamé la construction d'une usine d'assemblage à Rochefort (Charente-Maritime), est en train de faire certifier son appareil par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et espère obtenir son feu vert fin 2024, explique à l'AFP son fondateur et PDG, Jean Botti.
"Si tout va bien, nous commencerons à produire les avions pour les livrer au début 2025", a-t-il ajouté, évoquant l'ambition d'un rythme de 150 unités par an.
Le Cassio, amené à être développé en versions plus grandes, vise le secteur de l'aviation générale, des liaisons transversales entre aéroports régionaux.
Il s'agit d'un "énorme marché" selon M. Botti, un ancien d'Airbus, qui promet aussi des coûts à l'heure "extrêmement compétitifs" par rapport aux appareils actuels.
Voltaero compte le motoriste japonais Kawasaki et la société industrielle italienne Tesi à son tour de table, outre M. Botti et ses associés qui détiennent 70% des parts. La société vient de recevoir une subvention de 5,6 millions d'euros de la banque d'investissement publique française Bpifrance.
Mais il cherche encore "10 à 15 millions d'euros d'argent privé", concède M. Botti. Le Cassio 330 (pour sa puissance, 330 kilowatts), censé effectuer son premier vol d'essai en fin d'année, et une réplique du cockpit sont exposés au Bourget, où le prototype ayant servi à développer ces technologies, le "Cassio S" sur base de Cessna 337, doit effectuer des démonstrations en vol.
M. Botti espère aussi que la présentation du Cassio 330 au Bourget permettra de convaincre des acheteurs et de convertir en contrats fermes les 218 pré-commandes enregistrées par son entreprise.
À plus long terme, Voltaero veut faire fonctionner le moteur thermique de ses appareils - fourni par Kawasaki - avec du carburant d'origine non fossile, puis de l'hydrogène "vert", pour des vols totalement décarbonés.