La Grèce retourne aux urnes, la droite de Mitsotakis part favorite

Des gens passent devant l'affiche pré-électorale de Kyriakos Mitsotakis, chef du parti conservateur Nouvelle Démocratie, le 17 juin 2023. (AFP)
Des gens passent devant l'affiche pré-électorale de Kyriakos Mitsotakis, chef du parti conservateur Nouvelle Démocratie, le 17 juin 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 juin 2023

La Grèce retourne aux urnes, la droite de Mitsotakis part favorite

  • Le dirigeant des conservateurs de Nouvelle-Démocratie (ND), qui vise un second mandat à la tête du gouvernement, avait remporté une large victoire le 21 mai
  • Pour obtenir la majorité absolue, Kyriakos Mitsotakis parie sur un mode de scrutin différent des élections précédentes et qui accorde au parti vainqueur une prime de jusqu'à 50 sièges

ATHENES: Cinq semaines après un premier scrutin, la Grèce retourne aux urnes dimanche prochain pour des élections législatives à l'issue desquelles la droite de l'ancien Premier ministre Kyriakos Mitsotakis espère cette fois-ci décrocher la majorité absolue.

Le dirigeant des conservateurs de Nouvelle-Démocratie (ND), qui vise un second mandat à la tête du gouvernement, avait remporté une large victoire le 21 mai: 40,8% des suffrages, soit le double de son principal adversaire, la gauche de Syriza d'Alexis Tsipras.

Mais ce résultat, qu'il avait pourtant qualifié de "séisme politique", ne lui avait assuré que 146 des 300 sièges de députés. Or il lui en fallait 151 pour pouvoir former un gouvernement sans devoir nouer d'alliance.

Dans un pays où la culture politique est davantage tournée vers l'affrontement que vers la recherche de compromis, Kyriakos Mitsotakis avait exclu de former une coalition et réclamé de nouvelles élections.

Les autres quatre partis élus avaient fait de même, ouvrant la voie au scrutin du 25 juin et à la désignation d'un Premier ministre intérimaire en attendant.

Tout porte à croire que la ND devrait à nouveau largement l'emporter, créditée d'entre 39% et 43,9% des intentions de vote.

Syriza, qui a encaissé un revers cuisant en ne recueillant que 20% des suffrages le 21 mai, espère ne pas céder davantage de terrain. Les sondages lui accordent entre 19,2% et 20,9% des intentions de vote, suivi des socialistes Pasok-Kinal (environ 12%).

Pour obtenir la majorité absolue, Kyriakos Mitsotakis parie sur un mode de scrutin différent des élections précédentes et qui accorde au parti vainqueur une prime de jusqu'à 50 sièges.

Ce fils d'un ancien Premier ministre a brandi le spectre de troisièmes élections au coeur des vacances grecques, en août, s'il ne parvient pas à ses fins.

Ce que des médias et l'opposition ont dénoncé comme une tentative de "chantage" vis-à-vis des électeurs.

Deuxièmes élections législatives en Grèce : ce qu'il faut savoir

La Grèce tient de nouvelles élections législatives dimanche prochain, les secondes en cinq semaines qui devraient confirmer la victoire de l'ancien Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis qui vise un deuxième mandat.

Voici ce qu'il faut savoir sur ce scrutin dans ce pays de 10,5 millions d'habitants :

 

Pourquoi ces nouvelles élections ? 

Lors des élections législatives du 21 mai, le parti conservateur Nouvelle-Démocratie (ND), emmené par Kyriakos Mitsotakis au pouvoir jusqu'à ce scrutin, a enregistré une large victoire (40,8%). Il a devancé de 20 points son principal adversaire, la gauche Syriza d'Alexis Tsipras.

Toutefois, avec 146 sièges de députés sur les 300 du Parlement monocaméral, la ND n'a pas décroché de majorité absolue comme elle le souhaitait pour former un gouvernement sans devoir trouver une alliance avec une autre formation.

De leur côté, les quatre autres partis élus - Syriza, les socialistes Pasok-Kinal, les communistes KKE ou les nationalistes de Solution grecque - n'ont pas non plus cherché à s'entendre pour former une coalition.

Devant ce constat d'échec, un gouvernement intérimaire a été nommé. Un nouveau scrutin a été convoqué pour le 25 juin.

 

le pari de la majorité absolue  

Kyriakos Mitsotakis parie sur le fait qu'il va cette fois-ci obtenir une majorité absolue grâce à un mode de scrutin différent des élections du 21 mai et qui accorde une "prime" pouvant aller jusqu'à 50 sièges au parti arrivé en tête.

La majorité des sondages prédisent une victoire confortable de la droite, créditée d'entre 39% et 43% des intentions de vote. Elle devrait de nouveau très largement devancer Syriza, qui pourrait réaliser un score de 18 à 22%.

Outre les cinq partis élus le 21 mai, deux autres partis pourraient faire leur entrée à la Vouli, selon les sondages: Cap sur la liberté (gauche nationaliste) fondé par une ancienne dissidente de Syriza et une petite formation xénophobe baptisée Victoire (Niki en grec).

 

- scenarii post-électoraux -

Durant cette seconde campagne électorale, Kyriakos Mitsotakis a agité l'épouvantail d'un éventuel troisième scrutin en août s'il n'obtient pas de majorité absolue.

L'obtention d'une large majorité absolue pour la ND dépend à la fois de son score et du nombre de partis qui entreront au parlement en franchissant la barre des 3% nécessaire pour siéger, soulignent les experts.

"Si la ND obtient (par exemple) 39% des voix et qu'il y a sept partis au Parlement, la droite aura à peine la majorité absolue, soit 151 sièges", explique à l'AFP Pinelopi Fountedaki, professeure du droit constitutionnel à l'Université Panteion d'Athènes.

Au cas d'absence de majorité absolue ou d'un nouvel échec pour former une coalition, le mandat du gouvernement intérimaire pourrait être prolongé en vue d'un troisième scrutin, selon Pinelopi Fountedaki.

 

Alexis Tsipras joue son va-tout 

Avec une chute de plus de 11 points par rapport aux élections de 2019, Syriza espère ne pas tomber en-dessous du seuil psychologique des 20%.

L'ancien Premier ministre Alexis Tsipras, qui incarnait l'espoir de la gauche radicale en Europe lors de son accession au pouvoir en 2015, n'a pas caché que la cuisante défaite de la gauche lors du premier scrutin avait constitué un choc douloureux.

Le leader de Syriza a même songé à démissionner, avant de se raviser car il estimait ne "pas avoir le droit d'abandonner la bataille".

Selon des experts, une nouvelle piètre performance de Syriza posera ouvertement la question de sa succession à la tête d'un parti qu'il dirige depuis 15 ans et qu'il a largement recentré à gauche ces dernières années.

"Le bilan final" sera établi à l'issue du scrutin du 25 juin, a assuré Alexis Tsipras.

la chute d'Alexis Tsipras ?

Pour l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras (2015-2019), une nouvelle lourde défaite poserait avec plus d’acuité encore la question de son maintien à la tête d'un parti issu de la gauche radicale mais qu'il a largement recentré ces dernières années.

Après la douloureuse défaite du 21 mai, le quadragénaire pugnace n'a pas fait mystère du fait qu'il avait songé à jeter l'éponge. Avant de se raviser. "Je n'ai jamais reculé et je n'ai jamais déserté", a-t-il justifié.

En se détournant largement de Syriza, les Grecs ont montré qu'ils voulaient définitivement tourner la page des années d'âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris.

Durant cette courte seconde campagne, la déliquescence de certains services publics qui ont connu des coups de rabot depuis dix ans a occupé les débats.

Au moins deux personnes, dont une jeune fille de 19 ans enceinte, sont mortes ces dernières semaines en raison de l'arrivée tardive des secours due à un manque criant de moyens dans le secteur de la santé.

Alexis Tsipras a dénoncé le marasme des hôpitaux publics qui "s'effondrent".

Kyriakos Mitsotakis a promis l'embauche de médecins notamment sur les îles sous-équipées médicalement et où la population grossit l'été avec le flot de touristes.

lassitude

Dans cette campagne morne, les relations acrimonieuses avec la Turquie voisine et la politique migratoire sont revenues sur le devant de la scène.

La droite a dénoncé l'ingérence du consulat turc dans la circonscription de Rhodope en Thrace (nord-est) où vit une importante minorité musulmane de souche turque, la seule remportée par Syriza.

Le camp Mitsotakis a accusé la gauche d'avoir choisi pour la représenter un député proche de ce consulat turc.

La fin de la campagne a en outre été assombrie par le naufrage d'une embarcation de migrants qui a fait 78 morts et sans doute des centaines de disparus mercredi au large de la Grèce.

Un candidat conservateur a été exclu du parti après des propos racistes sur les migrants.

Par ailleurs, un petit parti xénophobe, proche de la frange conservatrice de l'église orthodoxe, Victoire ("Niki") et dont les médias dénoncent des relations avec la Russie pourrait faire son entrée au parlement.

Il avait créé la surprise le 21 mai avec 2,9% des voix et est désormais crédité de plus de 3% des intentions de vote, le seuil nécessaire pour siéger.

Grèce: Kyriakos Mitsotakis, un conservateur issu d'une dynastie politique

Kyriakos Mitsotakis, qui brigue un deuxième mandat à l'issue des élections législatives en Grèce dimanche prochain, est un conservateur libéral issu d'une longue lignée de responsables politiques et qui a mis en avant la relance de l'économie.

Vainqueur des élections le 21 mai, le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND) a souhaité la tenue d'un second scrutin pour tenter cette fois-ci de décrocher une majorité absolue qui lui a échappé de peu il y a cinq semaines.

La victoire que lui prédisent les sondages lui permettra "la réalisation des changements qui vont améliorer la vie des citoyens", a promis cet homme de 55 ans, proche de Manfred Weber, le patron allemand du Parti populaire européen (PPE).

Kyriakos Mitsotakis, qui ne cesse de mettre en avant son bilan économique, a promis des augmentations de salaires, notamment pour les plus faibles revenus, principale préoccupation des Grecs qui subissent la cherté de la vie.

Relance économique

Son premier mandat a été marqué par la relance d'un économie encore en convalescente lorsqu'il accède au pouvoir en 2019 après les années de débâcle financière et de plans d'austérité drastiques.

A la tête d'un important patrimoine immobilier dont il a hérité, il a réduit l'imposition sur la grande propriété au cours de son premier mandat.

Issu d'une grande famille politique, ses opposants, en premier lieu le leader de la gauche Syriza Alexis Tsipras, lui reprochent son arrogance supposée.

Ces quatre dernières années, il a mené un tour de vis sécuritaire, marqué par le verrouillage des frontières, pour lutter contre ce qu'il considère comme une "invasion" de migrants depuis la Turquie voisine, et un renforcement du dispositif policier.

Son slogan électoral: "Une patrie en sécurité à l'intérieur et fière à l'étranger".

Mais son mandat a aussi été entaché de scandales, notamment l'un, retentissant, sur des écoutes illégales de personnalités politiques et de journalistes.

Refoulements de migrants

Il fait aussi face à des accusations récurrentes des ONG et médias sur des refoulements de migrants avant qu'ils aient pu pu présenter leur demande d'asile au sein de l'Union européenne.

Après que la Grèce a dégringolé dans le classement mondial de la liberté de la presse, il a balayé les critiques d'un revers de la main, affirmant que le baromètre de l'ONG Reporters sans frontières, référence mondiale, était de la "merde".

En février, il a été étrillé pour sa gestion jugée calamiteuse de la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et suscité une importante vague de colère.

Cet homme aux cheveux poivre et sel, peu à l'aise dans les bains de foule, s'efforce de corriger son image en apparaissant en tenue décontractée dans ses déplacements de campagne: chemise blanche, sans cravate, ou blouson à capuche.

Omniprésent sur les réseaux sociaux, il a notamment mené campagne sur TikTok pour tenter de séduire la jeunesse ou en abordant dans des entretiens télévisés des thèmes encore peu présents dans la sphère publique en Grèce.

Issu d'une dynastie politique crétoise, Kyriakos Mitsotakis est le fils de l'ancien Premier ministre Konstantinos Mitsotakis (1990-1993).

Sa soeur fut notamment ministre des Affaires étrangères. L'un de ses neveux est l'actuel maire d'Athènes, un autre fut son proche conseiller avant d'être limogé sur fond du scandale des écoutes illégales l'été dernier.

Diplômé de l'université américaine Harvard, Kyriakos Mitsotakis a mené une carrière de conseiller financier à Londres, chez McKinsey notamment, avant de reprendre le flambeau politique familial.

Député ND pour la première fois en 2004, il est notamment désigné ministre de la Reforme de l'administration au pic de la crise grecque. Il procède alors à des réductions massives d'effectifs dans la fonction publique.

En 2016, un an après la défaite de son camp par la gauche d'Alexis Tsipras, il est élu dirigeant de la Nouvelle-Démocratie.

Au sein de sa formation, il rapproche alors l'aile nationaliste et le courant libéral qu'il représente.

Trois ans plus tard, il accède au pouvoir.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.