LE CAIRE: L'Égypte s'apprête à inaugurer en 2021 la première usine de reproductions archéologiques du Moyen-Orient, sous la tutelle du ministère du Tourisme et des Antiquités, dans le but de garantir ses droits de propriété intellectuelle archéologique sur le patrimoine ancestral et de lutter contre les reproductions de mauvaise qualité fabriquées en Chine.
Magdy Shaker, archéologue en chef au ministère, explique qu'il dispose d'un département de reproductions, mais qu’elles sont produites en faibles quantités, contrairement à la capacité de production d’une usine spécialisée.
M. Shaker souligne la nécessité de mettre un terme aux reproductions chinoises afin de préserver les droits de propriété intellectuelle de l'Égypte. Il ajoute que les produits chinois sont de mauvaise qualité, leurs prix dérisoires les rendent alléchants.
De plus, dit-il, l'usine de reproduction rendra le monopole de l’industrie à l’Égypte. Avec près de 45 artistes spécialisés, les reproductions des œuvres sont basées sur des objets anciens originaux qui subissent des contrôles de qualité rigoureux, ce qui va remettre à niveau les quelque 3000 bazars d’artisanat de Louxor et de Saqqara. Celles-ci fournissent aujourd’hui des produits de qualité médiocre.
Shaker déclare que les bazars de l'usine seront situés à l'intérieur des principales attractions touristiques afin de générer des ventes plus élevées. L'idée pourrait être reproduite dans des endroits tels que Louxor et d'autres zones touristiques, et les imitations pourraient même être exportées à l'étranger dans le cadre d'expositions de reproductions d'objets d’art ancestraux égyptiens.
L'usine comprendra des unités de production manuelle et mécanique, en vue d’accroître la production, en plus d'une ligne pour le bois et la menuiserie, et des lignes de production pour les moules, la sculpture, l'impression, le dessin et la coloration.
L'usine a été construite dans la zone industrielle de la ville d'Obour, en collaboration avec la Compagnie des trésors égyptiens.
Chaque reproduction antique produite à l'usine portera une estampe spéciale du Conseil suprême des antiquités, ainsi qu’un certificat d’attestation, en plus d'un code-barres pour identifier l’objet et empêcher la contrefaçon.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com