Le président Zelensky salue une offensive ukrainienne «difficile» mais qui «progresse»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Le président Zelensky salue une offensive ukrainienne «difficile» mais qui «progresse»

  • Lundi après-midi, l'armée ukrainienne a également affirmé avoir progressé dans la région de Bakhmout
  • Selon les analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive

KIEV: L'offensive tant attendue de l'armée ukrainienne est "difficile" mais "progresse", a affirmé lundi le président Volodymyr Zelensky, après que son administration a assuré dans la journée avoir repris au moins sept villages aux forces russes.

"Les combats sont difficiles, mais nous progressons, et c'est très important", a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne. "Les pertes ennemies sont exactement au niveau dont nous avons besoin".

"La météo n'est pas favorable -la pluie rend notre tâche plus difficile- mais la force de nos soldats donne de bons résultats", a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des "territoires nouvellement libérés".

Plus tôt dans la journée, le gouvernement ukrainien avait affirmé avoir repris depuis ce week-end sept villages dans le Sud et l'Est du pays.

"Sept villages ont été libérés", a précisé la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar sur Telegram, évoquant notamment plusieurs localités reprises dans la région de Zaporijja.

Ganna Malyar a précisé que les villages de Lobkovo, Levadne et Novodarivka, près de Zaporijja, avaient été repris, ainsi que le village de Storozheve, dans le sud de la région de Donetsk.

"La superficie du territoire repassé sous notre contrôle s'élève à 90 kilomètres carrés", a assuré Mme Malyar.

Lundi après-midi, l'armée ukrainienne a également affirmé avoir progressé dans la région de Bakhmout.

«Plusieurs semaines, voire mois»

"Les troupes ukrainiennes ont avancé de 250 à 700 mètres dans la direction de Bakhmout", a indiqué le ministère de la Défense.

Moscou a pour sa part affirmé avoir repoussé les attaques ukrainiennes dans la région de Donetsk, près de Velyka Novosilka ainsi que près du village de Levadne, proche de Zaporijja.

Ces affirmations de Moscou et de Kiev n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Selon les analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive. Elle teste actuellement encore le front avec des attaques ciblées pour en déterminer les points faibles.

Macron: La contre-offensive ukrainienne va durer «plusieurs semaines, voire mois»

Le président français Emmanuel Macron a confirmé lundi que la contre-offensive de l'armée ukrainienne contre les forces russes avait commencé, estimant qu'elle allait durer "plusieurs semaines, voire mois".

"La contre-offensive ukrainienne a démarré depuis plusieurs jours", a-t-il déclaré. "Elle a vocation à se déployer sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois", a ajouté le président français, en assurant "souhaiter" que cette contre-offensive soit "la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions".

Emmanuel Macron a également confirmé que la France allait continuer à "intensifier" son aide militaire à l'Ukraine.

"Nous avons intensifié les livraisons d'armes et de munitions, de véhicules blindés, de soutien aussi logistique", a-t-il rappelé, précisant aussi que de la maintenance était apportée aux matériels endommagés dans les combats.

"La guerre d’agression menée par la Russie est d’ores-et-déjà un échec stratégique et géopolitique pour l’agresseur", a martelé le président Macron.

À Washington, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit espérer que le succès de l'offensive puisse contraindre le président Vladimir Poutine à négocier.

"Un succès de cette contre-offensive pourrait faire deux choses: cela renforcerait la position (de l'Ukraine) à la table des négociations et cela pourrait avoir pour effet d'amener enfin Poutine à négocier une fin à cette guerre qu'il a commencée", a déclaré à la presse M. Blinken.

"En ce sens, cela pourrait rapprocher la paix, pas l'éloigner", a-t-il ajouté.

«Évaluer la situation»

Selon M. Blinken, cependant, toute paix devra être "durable, c'est-à-dire une paix qui ne laisse pas la Russie en place et se reposer, se réarmer et ré-attaquer dans six mois, un an ou deux ans plus tard".

Pour les experts du think tank américain de référence Institute for the study of war (ISW), "les forces ukrainiennes ont fait des avancées visuellement vérifiées dans l'Ouest de la province de Donetsk et dans l'Ouest de la province de Zaporijja, que les sources russes ont confirmées mais qu'elles ont cherché à minimiser".

À Vienne, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a par ailleurs confirmé que son directeur, Rafael Grossi, se rendrait mardi à Kiev avant d'aller inspecter la centrale ukrainienne de Zaporijjia, fragilisée après la destruction d'un barrage sur le fleuve Dniepr.

Après Kiev, le chef de l'AIEA prendra la direction de la centrale ZNPP occupée par les forces russes "pour évaluer la situation et organiser une nouvelle rotation d'experts".

Depuis le début de l'invasion, il ne cesse de mettre en garde contre le risque d'un accident nucléaire sur ce site du sud-est de l'Ukraine, où il s'est déjà rendu à deux reprises.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.