Frankly Speaking: Les États-Unis sont-ils toujours importants pour l'Arabie saoudite?

Le porte-parole de l'ambassade saoudienne, Fahad Nazer à Washington (Photo, Fournie).
Le porte-parole de l'ambassade saoudienne, Fahad Nazer à Washington (Photo, Fournie).
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Publié le Lundi 12 juin 2023

Frankly Speaking: Les États-Unis sont-ils toujours importants pour l'Arabie saoudite?

  • Le porte-parole de l'ambassade saoudienne, Fahad Nazer, affirme que les relations sont «solides depuis de nombreuses années» et que, contrairement aux idées reçues, elles «continuent de se renforcer, de s'élargir et de se développer à plusieurs niveaux»
  • Il répond à des questions relatives à la visite de Blinken, à l'accord avec l'Iran négocié par la Chine et à la manière dont Riyad trouve un équilibre entre ses liens historiques avec les États-Unis et ses nouveaux partenariats

DUBAÏ: La politique régionale du Moyen-Orient est en constante évolution, comme en témoigne la négociation par la Chine d'un accord de paix entre l'Arabie saoudite et l'Iran, deux rivaux de longue date, en mars dernier. Alors que cet accord confère à la Chine le statut de «faiseur de paix» et que la Chine et l'Inde figurent en tête de liste des pays importateurs de pétrole saoudien, les États-Unis restent-ils un partenaire important pour le Royaume?

Fahad Nazer, principal porte-parole de l'ambassade saoudienne à Washington, affirme que malgré les doutes, les liens entre les deux pays sont plus forts que jamais.

«Cette relation a non seulement perduré, mais elle a continué à s'élargir et à se renforcer au fil des ans», a déclaré M. Nazer à Katie Jensen, animatrice de Frankly Speaking, l'émission-débat d'Arab News qui propose des entretiens avec d'importantes personnalités politiques.

M. Nazer a ajouté que la visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken en Arabie saoudite «a vraiment renforcé les piliers de la relation. Si elle a changé, c'est pour le mieux, en ce sens qu'elle est devenue plus large, plus étroite et plus forte».

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Katie Jensen, animatrice de Frankly Speaking, lors d'un entretien avec Fahad Nazer, porte-parole de l'ambassade saoudienne à Washington (Photo fournie).

«Tout comme la visite du président Biden en juillet dernier, ces visites ont renforcé les piliers que sont la coopération politique, la coopération en matière de sécurité, la coopération militaire et le commerce. Elles ont également redéfini les bases d'une relation plus étendue qui prévoit la coopération sur de nouveaux fronts, notamment la cybersécurité, la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire et même l'exploration de l'espace», a-t-il affirmé.

Certains analystes ont décrit les deux dernières années des relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis comme étant parmi les pires de l'histoire contemporaine, principalement en raison des mesures prises dans les premiers jours de l'administration Biden. Toutefois, M. Nazer conteste l'idée répandue selon laquelle l'animosité mène à la réconciliation.

«Je pense que les relations sont solides depuis de nombreuses années, même si l'on se réfère aux deux dernières années, nos relations, notre coopération et notre coordination sur plusieurs fronts se sont poursuivies», a déclaré M. Nazer, faisant référence aux exercices militaires conjoints que les États-Unis et le Royaume organisent régulièrement, aux milliers de Saoudiens qui poursuivent des études supérieures aux États-Unis et aux milliers d'Américains qui vivent dans le Royaume.

«Je pense qu'il est important de noter que dans toute relation, il y a forcément des divergences d'opinion sur certaines politiques. Toutefois, cela n'enlève rien au fait qu'en ce qui concerne l'Arabie saoudite et les États-Unis, en particulier, nous avons davantage de convergences dans nos politiques que de divergences», a-t-il ajouté.

Au-delà des échanges militaires et universitaires, les relations commerciales entre l'Arabie saoudite et les États-Unis sont au cœur des relations entre les deux pays, explique M. Nazer, qui précise que les 40 milliards de dollars d'échanges commerciaux bilatéraux annuels soutiennent 165 000 emplois américains.

En mars, deux des principaux transporteurs saoudiens, la nouvelle compagnie Riyadh Air et Saudia, ont signé des accords d'une valeur de 37 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) pour l'achat de 121 Boeing Dreamliner pour leurs flottes.

«Cet accord était important. Je pense qu'il était important pour les deux pays. L'un des nombreux objectifs de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 est de transformer le Royaume en un pôle logistique mondial, mais aussi en une destination touristique mondiale. Nous pensons que nous avons beaucoup à offrir aux touristes et certainement aux entreprises du monde entier», a affirmé M. Nazer. Il a ajouté qu'en plus de rendre le Royaume plus accessible aux touristes étrangers, l'accord permettra de créer environ 110 000 emplois aux États-Unis.

Selon M. Nazer, la transformation rapide du Royaume au cours des dernières années a convaincu même les détracteurs les plus farouches de réévaluer les relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis. Le sénateur américain Lindsey Graham est revenu sur nombre de ses critiques antérieures à l'égard du Royaume, se rendant en Arabie saoudite en avril pour féliciter le gouvernement de l'accord conclu avec Boeing.

«Les personnes qui visitent l'Arabie saoudite, même il y a sept ou cinq ans, et qui reviennent aujourd'hui, ne peuvent que constater les changements spectaculaires qui ont eu lieu dans le Royaume. Vous le remarquez dès votre arrivée à l'aéroport de Riyad ou de Djeddah», a déclaré M. Nazer, ajoutant que les administrations républicaines et démocrates des États-Unis ont toutes deux maintenu des liens solides avec le Royaume.

«Qu'il s'agisse du sénateur Graham ou d'autres, j'ai eu le plaisir d'accompagner un certain nombre de délégations américaines au cours des deux dernières années. Et là encore, j'entends les mêmes commentaires de la part des chefs d'entreprise, des dirigeants de la société civile et des responsables de groupes de réflexion. Les gens sont stupéfaits de voir à quel point le pays a changé, à quel point il a l'air différent. Il semble différent. Il s'est certainement ouvert. Je ne suis pas surpris de voir les gens revenir impressionnés par ces visites.»

Bien que M. Nazer ait insisté sur la solidité et le renforcement des relations bilatérales, le récent accord de paix entre l'Arabie saoudite et l'Iran, conclu sous l'égide de la Chine, a été qualifié par certains critiques de «gifle aux États-Unis». La Maison Blanche a par la suite déclaré avoir effectivement été informée de l'accord. M. Nazer a ajouté que l'Arabie saoudite mène «des conversations continues avec nos partenaires américains sur plusieurs fronts».

«En ce qui concerne l'Iran en particulier, nous avons toujours dit, et ce depuis plusieurs années, que l'Iran est évidemment notre voisin. Il a un grand potentiel. Sa population est majoritairement jeune. Son histoire et sa culture sont remarquables. Au cours des deux dernières années, nous avons mené des pourparlers dans différents lieux. Ces discussions ont abouti à l'accord annoncé à Pékin en mars, où nous avons révélé le rétablissement des relations diplomatiques et l'ouverture de nos ambassades», a-t-il déclaré.

Selon M. Nazer, cela ne signifie pas la fin de tous les problèmes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, en particulier en ce qui concerne les préoccupations du Royaume à l'égard du programme nucléaire iranien. Il a toutefois ajouté que la stabilité potentielle apportée par l'accord de paix entre l'Arabie saoudite et l'Iran aurait des effets positifs à la fois en Arabie saoudite et dans la région.

«Transformer le Royaume en une destination touristique, en un pôle logistique, lutter contre le changement climatique, voilà des défis qui sont, à bien des égards, de nature mondiale et qui exigent que la région jouisse d'une certaine paix et d'une certaine stabilité. C'est donc ce que nous faisons, et à travers nos engagements, que ce soit avec l'Iran ou d'autres partenaires régionaux, mais aussi avec des partenaires dans d'autres régions du monde, nous estimons nécessaire de parvenir à la paix et à la prospérité», a-t-il déclaré.

Les liens de plus en plus étroits entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, malgré leurs divergences d'opinion sur les questions régionales, témoignent de leur stabilité et de leur endurance. La normalisation des liens avec la Syrie, qui a récemment réintégré la Ligue arabe et rétabli des relations avec un certain nombre de pays arabes, est un point de désaccord entre les États-Unis et le Royaume.

«Nos dirigeants ont conclu à juste titre que le statu quo n'était tout simplement pas viable. Ainsi, les efforts visant à isoler indéfiniment la Syrie et le gouvernement syrien ne contribuaient pas à stabiliser la Syrie. Ils n'ont certainement pas contribué à permettre la fourniture et l'acheminement de l'aide humanitaire. Et ils n'ont certainement pas aidé au retour en Syrie des millions de personnes qui ont été déplacées et qui sont maintenant réfugiées dans d'autres pays», a affirmé M. Nazer.

En mai, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane s'est entretenu avec le président syrien Bachar al-Assad en marge du sommet de la Ligue arabe à Djeddah, la première réunion de ce type incluant la Syrie depuis le début de la guerre civile syrienne. Le département d'État américain s'est élevé contre une telle normalisation, s'opposant au rétablissement de la diplomatie entre M. Al-Assad et les pays arabes.

«Ce que nous cherchons à promouvoir, c'est une résolution politique du conflit qui préserve l'indépendance de la Syrie, son intégrité territoriale et son unité, et qui permette aux personnes déplacées de rentrer chez elles en toute sécurité. Il s'agit également de permettre l'acheminement d'une aide humanitaire indispensable aux personnes les plus nécessiteuses», a ajouté M. Nazer.

Bien que la Chine se soit certainement présentée comme un faiseur de paix, les relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis ont montré que le Royaume et les États-Unis sont prêts à agir ensemble en tant que précurseurs de la paix. Avant son arrivée en Arabie saoudite, le secrétaire d'État Blinken a exprimé le désir de son pays de jouer un rôle dans la normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël.

«La position de l'Arabie saoudite sur le conflit israélo-palestinien est claire et constante depuis de nombreuses années. En effet, le défunt roi Abdallah a présenté, en 2002, ce que l'on appelle aujourd'hui l'initiative arabe de paix lors du sommet de la Ligue arabe à Beyrouth la même année. La proposition, l'initiative, offre à Israël une normalisation avec tous les membres des États arabes en échange d'une paix juste et globale avec les Palestiniens, basée sur une solution à deux États», a déclaré M. Nazer.

Tout en affirmant que «cette offre reste réellement sur la table», M. Nazer a rappelé que la question centrale des droits des Palestiniens était essentielle avant la poursuite d'une véritable normalisation.

Le dernier effort de collaboration réussi entre les États-Unis et le Royaume a eu lieu à la fin du mois de mai, lorsque les deux pays ont négocié un cessez-le-feu dans un Soudan déchiré par la guerre. Bien que le cessez-le-feu temporaire ait expiré et ait fait l'objet de violations, les deux médiateurs ont tenté de négocier d'autres accords de cessez-le-feu entre les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide.

«L'Arabie saoudite et les États-Unis travaillent en étroite collaboration pour faire progresser ou contribuer au rétablissement de la paix et de la stabilité au Soudan. Nous avons tous deux favorisé certains des pourparlers qui ont permis l'acheminement d'une partie de l'aide humanitaire au Soudan et une légère baisse des tensions. Nous pensons donc qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction», a affirmé M. Nazer.

Bien au-delà de la politique régionale – ou même de la politique internationale – la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis est à l'aube d'une nouvelle ère. À la fin du mois dernier, les deux pays sont entrés dans l'histoire lorsque les sociétés américaines SpaceX et Axiom Space ont envoyé dans l'espace la toute première femme astronaute arabe. Rayyanah Barnawi et son collègue astronaute saoudien Ali al-Qarni ont été les premiers Saoudiens à visiter la Station spatiale internationale, où Mme Barnawi a mené diverses expériences scientifiques.

«D'une certaine manière, c'était une expérience différente. C'était presque une expérience immersive pour le reste du Royaume parce que les astronautes (…) ont pu partager une grande partie de leur expérience avec les habitants du Royaume», a indiqué M. Nazer.

«C'était un événement exceptionnel et un moment de grande fierté pour nous.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com