Au forum de Londres, l'Arabie Saoudite et le Royaume-Uni font le point sur leurs projets communs

Le prince Khaled ben Bandar, ambassadeur d'Arabie saoudite au Royaume-Uni, s'adressant au public lors du forum britannique sur les affaires, le commerce et le partenariat avec l'Arabie saoudite (Photo, fournie).
Le prince Khaled ben Bandar, ambassadeur d'Arabie saoudite au Royaume-Uni, s'adressant au public lors du forum britannique sur les affaires, le commerce et le partenariat avec l'Arabie saoudite (Photo, fournie).
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Publié le Samedi 10 juin 2023

Au forum de Londres, l'Arabie Saoudite et le Royaume-Uni font le point sur leurs projets communs

  • Le partenariat entre les deux pays n'avait fait qu'«effleurer la surface», a souligné Al-Thukair
  • «Pourquoi avons-nous réussi jusqu'à présent ? Le leadership. Le changement ne vient pas de la base, il doit venir du sommet.», a mentionné Al-Kassabi

LONDRES: Les relations économiques et commerciales entre le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite ont été renforcées cette semaine à Londres, où des délégations des deux pays se sont réunies pour marquer les progrès de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et explorer de nouvelles possibilités de collaboration.

Le forum d'affaires, de commerce et de partenariat entre le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite, organisé à Mansion House, au centre de Londres, par le Conseil d'affaires mixte saoudo-britannique et le Centre national saoudien de la compétitivité, a attiré des responsables gouvernementaux, des chefs d'entreprise et des experts des deux pays.

Tout en reconnaissant les résultats obtenus jusqu'à présent, Emad al-Thukair, coprésident du Conseil d'affaires mixte saoudo-britannique, a souligné que le partenariat entre les deux pays n'avait fait qu'«effleurer la surface».

«Les opportunités sont énormes», a déclaré Al-Thukair à Arab News, ajoutant: «D'une part, le Royaume-Uni cherche à élargir ses marchés, tandis que l'Arabie saoudite est avide de technologies et d'opportunités, ce qui favorise le transfert de connaissances.»

«D'un autre côté, le paysage économique actuel du Royaume-Uni offre de nombreuses opportunités aux fonds saoudiens à l'affût.»

Al-Thukair s'est dit optimiste quant à l'augmentation significative du volume des échanges (21,4 milliards de dollars américains) (1 dollar américain = 0,93 euro) au cours des deux ou trois prochaines années, les opportunités se multipliant à la fois en Arabie saoudite et au Royaume-Uni.

En 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de 68% par rapport à l'année précédente, les exportations du Royaume-Uni vers l'Arabie saoudite atteignant une valeur de 15,17 milliards de dollars, tandis que les importations en provenance de l’Arabie saoudite s'élevaient à 6,39 milliards de dollars.

Les discussions ont porté sur les opportunités d'investissement et les accords commerciaux, ainsi que sur la coopération du secteur privé dans divers secteurs tels que la finance, l'énergie propre, l'éducation, les soins de santé et les industries créatives.

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Grant Shapps, secrétaire d'État britannique chargé de la sécurité énergétique et de l'objectif zéro émission nette (Photo, Fournie).

S'adressant à Arab News, le ministre britannique de l'Investissement, Dominic Johnson, a partagé un point de vue optimiste sur les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite, en mettant l'accent sur les opportunités dans le domaine de la gestion d'actifs et des services financiers.

L'ancien entrepreneur a fait valoir que le Royaume-Uni pouvait apporter à l'Arabie saoudite une expertise diversifiée en matière d'investissement, en l'aidant à diversifier ses investissements en actions à grande échelle dans des domaines spécialisés tels que le capital-investissement et le capital-risque.

«Je m'efforce toujours de placer mon équipe dans la région, car cela crée un puissant effet d'entraînement», a déclaré Johnson.

«Cela apporte des personnes ayant une connaissance des différents types d'investissement, ce qui est essentiel pour passer d'investissements en actions à grande échelle à des infrastructures plus spécialisées d’actifs non liquides telles que le capital-investissement, le capital-risque et autres, qui alimenteront l'économie», a-t-il ajouté.

Tout en reconnaissant le rôle central de Londres dans la croissance financière de l'Arabie saoudite, Johnson a exprimé son souhait de voir davantage d'investissements saoudiens répartis sur l'ensemble du territoire britannique, en particulier dans le nord-est de l'Angleterre.

L'ambassadeur du Royaume-Uni en Arabie saoudite, Neil Crompton, s'est fait l'écho de ces sentiments dans son discours d'ouverture: «Je suis très heureux d'être le témoin des relations entre les peuples dans ces nouvelles zones de développement.»

Il a ajouté: «SABIC (Saudi Basic Industries Corp) a investi massivement dans ICI (Imperial Chemical Industry), alfanar a investi dans Teesside pour la production d'énergie propre, et Newcastle United, qui était en difficulté il y a 16 mois, a réussi à se qualifier pour la Ligue des champions cette année.»

«En tant que supporter de Sunderland, c'est une source de douleur considérable pour moi, mais quelqu'un a un jour fièrement mentionné que la valeur de son investissement avait doublé depuis lors.»

L'année dernière, le groupe saoudien alfanar a investi 1 milliard de dollars pour lancer Lighthouse Green Fuels Energy, la première entreprise du Royaume-Uni à produire du carburant durable pour avion, à partir de déchets, créant ainsi 240 emplois sur le site de Port Clarence, dans le nord de l'Angleterre.

En 2021, le géant pétrochimique saoudien SABIC a annoncé un investissement de 1,37 milliard de dollars dans son usine de Teesside, dans le nord-est de l'Angleterre, en vue de la décarbonisation.

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Emad al-Thukair, coprésident du Conseil d'affaires mixte saoudo-britannique, s'exprimant lors de l'événement (Photo fournie).

Au cours de l'événement, les participants ont également profité de l'occasion pour réfléchir aux réalisations accomplies dans le cadre de la Vision 2030 et pour les célébrer.

Lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane en 2016, la Vision 2030 est actuellement à mi-parcours de son calendrier, s'efforçant de redynamiser l'économie de l’Arabie saoudite et d'améliorer des secteurs clés tels que la santé, le tourisme, les infrastructures et l'éducation.

Majid al-Kassabi, ministre saoudien du Commerce, a déclaré au forum qu'«aujourd'hui, l'Arabie saoudite est une Arabie saoudite différente», soulignant les progrès rapides réalisés dans le cadre du programme de développement et de transformation du pays.

Al-Kassabi a attribué le succès de l'initiative aux dirigeants saoudien, en soulignant: «Il ne s'agit pas d'une stratégie, mais d'une question d'exécution, qui est le principal facteur de réussite.» 

Il a ajouté: «Pourquoi avons-nous réussi jusqu'à présent? Le leadership. Le changement ne vient pas de la base, il doit venir du sommet. N'importe qui peut diriger un navire, mais il faut un capitaine pour naviguer.»

Le renforcement de la participation du secteur privé a également été l'un des principaux thèmes abordés lors du forum.

Al-Kassabi a souligné que si les relations gouvernementales restent solides et continuent de favoriser un écosystème commercial florissant, la participation du secteur privé devient de plus en plus vitale.

Pour faciliter l'entrée des entreprises privées étrangères dans le pays, les autorités saoudiennes ont lancé une série d'initiatives, dont le Centre d'affaires saoudien, un guichet unique offrant un soutien bureaucratique aux entreprises désireuses de s'implanter dans le pays.

Al-Kassabi a encouragé les investisseurs potentiels à visiter l’Arabie saoudite, en leur assurant qu'ils seraient mis en contact avec les bonnes personnes, les responsables gouvernementaux ou les représentants du secteur privé, afin d'explorer les possibilités qui s'offrent à eux en fonction de leurs intérêts. «Parce que voir, c'est croire», a-t-il précisé.

Les délégations saoudienne et britannique ont toutes deux insisté sur l'importance de visiter l'Arabie saoudite pour bien saisir les vastes possibilités qui s'offrent à eux.

Le prince Khaled ben Bandar, ambassadeur saoudien au Royaume-Uni, a été l'un des nombreux orateurs à encourager les hommes d'affaires britanniques qui n'ont pas encore visité Riyad à le faire.

«Je n'ai certainement jamais vu de mon vivant quelque chose de semblable à ce qui se passe aujourd'hui en Arabie saoudite», a-t-il révélé, ajoutant: «Ce que nous avons réussi à accomplir en Arabie saoudite au cours des sept dernières années est révolutionnaire.»

«Il faut venir en Arabie saoudite. Il y a des vols tous les jours. Prenez-en un et venez voir par vous-même.»

«Ce qui se passe est magnifique. C'est remarquable. C'est passionnant. L'énergie du pays pourrait alimenter une fusée jusqu'à la lune.»

Salué comme un triomphe par les deux pays, le forum devrait ouvrir la voie à une collaboration encore plus fructueuse entre l'Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans les prochaines années.

Lors d'un entretien avec Arab News, Chris Innes-Hopkins, PDG du Conseil d'affaires mixte saoudo-britannique, a salué l'atmosphère qui régnait dans la salle lorsque les participants se sont réunis pour discuter, célébrer les réalisations et explorer de nouvelles possibilités liées à la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

Innes-Hopkins a souligné la capacité du Conseil à favoriser la collaboration entre l'Arabie saoudite et le Royaume-Uni par l'organisation d'événements en réseau, en mettant l'accent sur les secteurs émergents comme les technologies propres et les technologies de la santé. 

Il a en outre souligné la nature mutuellement bénéfique des relations entre l'Arabie saoudite et le Royaume-Uni, citant l'exemple de Lean Technologies, une entreprise de fintech prospère qui a non seulement trouvé sa place en Arabie saoudite, mais a également établi un bureau à Londres pour tirer parti du vivier de talents et servir de porte d'entrée dans le marché du Moyen-Orient.

Exprimant sa fierté, Innes-Hopkins a applaudi la présence de nombreuses petites entreprises présentes, reconnaissant leur rôle essentiel dans l'établissement de liens et la poursuite des discussions.

Après tout, c'est la raison d'être du Conseil. Nous ne sommes pas seulement une chambre de   commerce; nous sommes un réseau dynamique d'entreprises qui se connectent, s'inspirent et collaborent pour un avenir meilleur», a conclu Innes-Hopkins.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L’Arabie saoudite grimpe à la 13e place de l’indice de confiance de Kearney en matière d’IDE

Les entrées d'IDE dans les secteurs non pétroliers de l'Arabie saoudite ont augmenté de 10,4 % en 2023, les investisseurs mondiaux étant attirés par l'ampleur et le rythme de la transformation dans le cadre de Vision 2030. Shutterstock
Les entrées d'IDE dans les secteurs non pétroliers de l'Arabie saoudite ont augmenté de 10,4 % en 2023, les investisseurs mondiaux étant attirés par l'ampleur et le rythme de la transformation dans le cadre de Vision 2030. Shutterstock
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  • Le Royaume a gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif.
  • Cette enquête intervient alors que les entrées nettes d'investissements directs étrangers en Arabie saoudite ont bondi de 37% au troisième trimestre 2024 pour atteindre 16 milliards de riyals saoudiens (4,26 milliards de dollars).,

RIYAD : L'Arabie saoudite a grimpé à la 13e place de l'indice de confiance de Kearney pour l'investissement direct étranger 2025, son meilleur classement à ce jour, reflétant un sentiment plus fort des investisseurs dans le cadre des réformes économiques en cours et des efforts de diversification.

Le Royaume a gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif, ce qui témoigne d'une confiance mondiale continue dans sa stratégie de transformation.  

L'indice annuel, publié par le cabinet de conseil Kearney, reflète les idées des cadres supérieurs des plus grandes entreprises mondiales sur les destinations d'investissement probables au cours des trois prochaines années. L'enquête, réalisée en janvier, donne un aperçu du sentiment des investisseurs dans un paysage mondial en mutation.

Cette enquête intervient alors que les entrées nettes d'investissements directs étrangers en Arabie saoudite ont bondi de 37% au troisième trimestre 2024 pour atteindre 16 milliards de riyals saoudiens (4,26 milliards de dollars), contre 11,7 milliards de RS au trimestre précédent, soulignant l'attrait croissant du Royaume pour les investisseurs internationaux, selon les dernières données disponibles de l'Autorité générale des statistiques.

Rudolph Lohmeyer, associé principal du Global Business Policy Council et directeur du National Transformations Institute, qui fait partie du Kearney Foresight Network, a déclaré : « La progression de l’Arabie saoudite n’est pas un hasard — elle incarne l’approche audacieuse et réformatrice du Royaume pour construire une économie compétitive et tournée vers l’avenir. »

« Les investisseurs mondiaux prennent note de la clarté de la vision, de l'ampleur de l'ambition et de l'engagement en faveur de l'innovation qui définissent le marché saoudien aujourd'hui, » a-t-il ajouté.   

L'amélioration de la situation du Royaume intervient à un moment où les investisseurs mondiaux privilégient les marchés stables et performants, dotés d'un potentiel de croissance à long terme. Elle s'inscrit également dans le droit fil de la nouvelle loi sur l'investissement qui garantit l'égalité de traitement entre les investisseurs étrangers et nationaux, ce qui renforce la confiance des entreprises et facilite l'entrée sur le marché.

Les entrées d'IDE dans les secteurs non pétroliers de l'Arabie saoudite ont augmenté de 10,4% en 2023, les investisseurs mondiaux étant attirés par l'ampleur et le rythme de la transformation dans le cadre de Vision 2030.  

Selon l'enquête, les investisseurs ont souligné la forte performance économique intérieure du Royaume, l'abondance des ressources naturelles et la rapidité de l'innovation technologique comme des facteurs clés pour choisir l'Arabie saoudite comme destination d'investissement. Ces éléments soutiennent le changement en cours vers une économie diversifiée et axée sur l'innovation.

Erik Peterson, co-auteur du rapport et directeur général du Global Business Policy Council de Kearney, a déclaré : « Bien que le Moyen-Orient soit fortement représenté, les marchés développés dominent le classement mondial, avec en tête les États-Unis ».  

"Cela témoigne d'un paysage d'investissement dynamique et en pleine évolution, où les investisseurs ne se contentent pas d'évaluer les opportunités, mais doivent également faire face à des risques croissants, notamment des environnements réglementaires de plus en plus restrictifs, motivés par une vague de politiques industrielles visant à renforcer la résilience nationale et la sécurité nationale", a-t-il expliqué.

Les bonnes performances de l'Arabie saoudite la placent parmi les meilleurs marchés émergents pour l'investissement, aux côtés des Émirats arabes unis et de la Chine.

Malgré un sentiment de prudence sur certains marchés, la confiance dans le Royaume est en hausse, soulignant son rôle croissant dans les flux de capitaux mondiaux et son émergence en tant que modèle pour les économies à forte croissance et orientées vers la réforme.

Le rapport note que le sentiment des investisseurs a été capté avant l'escalade brutale des tensions commerciales mondiales au début du mois d'avril. Néanmoins, les premiers indicateurs montraient déjà des préoccupations croissantes concernant l'instabilité géopolitique et les pressions sur les prix des produits de base.   

"Pourtant, dans ce contexte d'incertitude, les investisseurs continuent de privilégier des fondamentaux solides lorsqu'ils sélectionnent des marchés - citant l'efficacité juridique et réglementaire, la performance économique et l'innovation comme des facteurs clés", a conclu le rapport. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Un diplomate chinois qualifie les droits de douane américains d’« abusifs »

Le ministre conseiller à l'ambassade de Chine Ma Jian s'exprimant lors d'une table ronde avec les médias à Riyad.  (Photo AN)
Le ministre conseiller à l'ambassade de Chine Ma Jian s'exprimant lors d'une table ronde avec les médias à Riyad. (Photo AN)
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  • Le ministre conseiller de l'ambassade de Chine Ma Jian a déclaré que les droits de douane américains constituent une « intimidation économique ».
  • « Le gouvernement chinois exprime sa ferme condamnation et son rejet catégorique de cette mesure », a-t-il affirmé à Arab News

RIYAD : Les droits de douane américains imposés sur les produits chinois sont « abusifs » et nuisent aux chaînes d'approvisionnement mondiales, a déclaré un diplomate du pays asiatique en Arabie saoudite.

S'exprimant lors d'une table ronde avec les médias organisée à l'ambassade de Chine à Riyad, le ministre conseiller Ma Jian a déclaré que le gouvernement de son pays exprimait sa forte condamnation et son rejet ferme des mesures prises par le président Donald Trump.

Mercredi, le gouvernement américain a annoncé une pause de trois mois sur tous les droits de douane "réciproques" qui étaient entrés en vigueur - à l'exception de ceux affectant la Chine, qui ont été portés à 125%, quelques heures après que Pékin a augmenté les droits de douane sur les produits américains à 84%.

M. Jian a déclaré que ces mesures prises par la Maison Blanche "violent les règles économiques de base et les principes du marché, ne tiennent pas compte de l'équilibre des intérêts atteint lors des négociations commerciales multilatérales et ignorent le fait que les États-Unis ont depuis longtemps tiré des avantages considérables du commerce international".

« Le gouvernement chinois exprime sa ferme condamnation et son rejet catégorique de cette mesure », a-t-il affirmé à Arab News.

« Le comportement abusif des États-Unis, qui imposent des droits de douane, nuit gravement au système commercial et aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, ainsi qu'à l'économie mondiale », a-t-il ajouté. 

« En outre, l'imposition abusive de droits de douane cause également des dommages aux chaînes d'approvisionnement mondiales et au système commercial multilatéral », a-t-il averti. 

M. Jian a également souligné que l'analyse des données de l'Organisation mondiale du commerce montre qu'avec cette politique américaine, le fossé entre les pays se creusera, les pays les moins développés subissant des conséquences plus graves.

"Nous demandons et espérons que les États-Unis mettent fin à ce comportement erroné et agissent en réponse aux appels des peuples du monde en faveur d'un bénéfice mutuel et d'un plus grand développement de l'économie mondiale", a précisé M. Jian à Arab News.

Interrogé sur les mesures la Chine comptait prendre, le cas échéant, pour atténuer les tensions dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis à la suite des récentes mesures de rétorsion tarifaire, le ministre conseiller a déclaré : "Nous suivrons la voie que le président (Xi Jinping) a affirmée - celle du respect mutuel, des délibérations pacifiques et de la coopération pour un bénéfice mutuel - en signe de développement des relations avec les États-Unis."

« Toutefois, nous prendrons quelques mesures pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes et raisonnables », a-t-il noté. 

« La nature de la coopération et des relations entre les pays est le bénéfice mutuel », a-t-il indiqué. 

M. Jian a également précisé que les États-Unis tirent avantage des droits de douane et les utilisent "comme une arme pour exercer une pression maximale et promouvoir des intérêts égoïstes", ajoutant qu’il "s'agit d'actes d'unilatéralisme, de protectionnisme et d'intimidation économique".

Il a souligné que le "jeu à somme nulle" auquel se livrent les États-Unis sous prétexte de "réciprocité" et de "parité" est, de par sa nature même, une poursuite de "l'Amérique d'abord" et de "l'exceptionnalisme américain".

« Ils visent à renverser l'ordre économique et commercial international existant par le biais des droits de douane », a expliqué le ministre. 

« Ils placent les intérêts américains au-dessus des intérêts généraux de la communauté internationale et servent l'hégémonie américaine aux dépens des intérêts légitimes des autres pays. Elles seront inévitablement largement rejetées par la communauté internationale », a-t-il confirmé. 

Les échanges de marchandises entre la Chine et les États-Unis ont connu une croissance rapide depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques en 1979.

Les chiffres des Nations unies montrent qu'en 2024, le volume des échanges de marchandises entre les deux pays atteindra 688,28 milliards de dollars, soit 275 fois le volume des échanges en 1979 et plus de huit fois le volume des échanges en 2001, lorsque la Chine a rejoint l'Organisation mondiale du commerce.

Lors d'une conférence de presse régulière le 8 avril, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine prendrait les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement ses droits et intérêts légitimes et légaux.

« Si les États-Unis décident de ne pas se soucier des intérêts des États-Unis eux-mêmes, de la Chine et du reste du monde et sont déterminés à mener une guerre tarifaire et commerciale, la réponse de la Chine se poursuivra jusqu'au bout », a-t-il ajouté.

« La Chine ne cherche pas à s'attirer les faveurs de l'OMC, mais à éviter un conflit entre les deux pays. Elle ne cherche pas les ennuis, mais ne vous y trompez pas : lorsqu'elle sera mise au défi, elle ne reculera jamais. Les intimidations et les menaces ne fonctionnent jamais avec la Chine », a-t-il averti, dans un ton ferme. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.