Les relations entre Washington et Riyad sont en phase de «convergence croissante», selon Blinken

Anthony Blinken a accordé un entretien à Asharq News sur les relations entre Riyad et Washington (Photo, Fournie).
Anthony Blinken a accordé un entretien à Asharq News sur les relations entre Riyad et Washington (Photo, Fournie).
Short Url
Publié le Samedi 10 juin 2023

Les relations entre Washington et Riyad sont en phase de «convergence croissante», selon Blinken

  • Antony Blinken a déclaré que les liens tissés au fil des décennies restent solides malgré les divergences de vues sur la décision des pays de l'OPEP+ de réduire leurs objectifs de production de pétrole
  • Il a ajouté que «nos deux pays ont d'importantes possibilités de travailler ensemble pour faire avancer des questions et des tendances très positives»

RIYAD: Les relations stratégiques entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, qui durent depuis des décennies, restent solides et traversent une période de «convergence croissante», a assuré jeudi le secrétaire d'État, Antony Blinken.

Lors d'un voyage officiel en Arabie saoudite, le plus haut diplomate américain a déclaré à Hiba Nasr d'Asharq News que Riyad et Washington travaillaient ensemble avec succès malgré «une différence de points de vue» sur la décision prise par les pays de l'OPEP+ en octobre dernier de réduire les objectifs de production de pétrole.

«Depuis des décennies, nous avons un partenariat fondé sur la sécurité, la coopération, l'énergie et, ces dernières années, la lutte contre le terrorisme. Ce fondement demeure encore», a signalé Blinken.

«Mais ce que nous voyons aussi — et ce que cette visite confirme à nouveau — c'est qu'il existe d'importantes possibilités pour nos deux pays de travailler ensemble pour faire avancer des questions et des tendances très positives.»

Blinken, qui a assisté à une conférence de la Coalition mondiale contre Daech à Riyad cette semaine, a indiqué que la désescalade des tensions au Moyen-Orient était une priorité pour les deux pays, mais que Riyad et Washington travaillaient également ensemble sur une «trajectoire positive basée sur des intérêts que nous partageons» dans d'autres domaines.

Cela inclut «la collaboration entre nos pays pour relever certains des défis qui préoccupent non seulement nos peuples mais aussi les peuples du monde entier, comme la sécurité sanitaire, la sécurité climatique, la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire et, certes, la transition vers une énergie propre, en travaillant sur les technologies émergentes», a-t-il précisé.

Blinken a souligné que les États-Unis n'abandonnaient pas le Moyen-Orient face à l'influence croissante de la Chine et de la Russie et qu'ils étaient «là pour rester» dans la région.

«Jour après jour, nous travaillons avec des partenaires dans toute la région et ce que j'entends dans presque tous mes engagements, c'est que les États-Unis restent le premier partenaire de choix; c'est clair dans ce que j'entends, dans ce que nous entendons de la part de tous nos partenaires», a-t-il ajouté.

«Nous nous engageons avec eux, nous travaillons avec eux pour relever les nombreux défis (dont vous venez de parler), qui sont réels, urgents et graves, mais aussi — et c'est très important — sur un programme affirmatif pour l'avenir; non seulement pour faire face à la crise, mais aussi pour essayer, ensemble, de construire un avenir meilleur pour nos concitoyens aux États-Unis et pour les habitants de toute la région.»

«Alors, oui, nous sommes confrontés à des crises, nous sommes confrontés à des défis sécuritaires, mais nous sommes également confrontés à un agenda affirmatif. Et dans tous les domaines, comme je l'ai dit, ce que j'entends encore et encore, c'est que les États-Unis sont un partenaire privilégié. Nous sommes un partenaire et nous sommes là.»

En ce qui concerne le récent accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite négocié par Pékin, Blinken a déclaré que toute contribution des pays, notamment de la Chine, à la promotion de la paix dans la région est une étape positive.

«Nous nous félicitons de ce qui s'est passé», a-t-il affirmé. «Tout ce qui permet de désamorcer les tensions, de retirer au moins un problème de l'ordre du jour et, dans ce cas, de contribuer à la paix au Yémen, est une bonne chose.»

«Bien entendu, les Saoudiens et les Iraniens discutent ensemble depuis au moins deux ans pour en arriver là. Nous verrons ce qui se passera maintenant.» 

«Si des pays — en particulier la Chine — peuvent jouer un rôle positif, où que ce soit, en contribuant à faire progresser la paix, à réduire les tensions, alors, encore une fois, je crois que c'est positif. C'est ce que nous devrions tous essayer de faire.»

Blinken a également félicité l'Arabie saoudite pour son rôle dans les efforts humanitaires communs et les tentatives pour contribuer à mettre fin au conflit au Soudan.

«Nous avons d'ailleurs réussi, en partenariat très étroit avec l'Arabie saoudite, à obtenir des cessez-le-feu très limités et très imparfaits, mais qui ont permis à l'aide humanitaire d'entrer au Soudan et d'atteindre environ 2 millions de personnes qui, autrement, n'auraient pas pu bénéficier de cette aide», a-t-il clarifié.

Étant donné que les deux parties au conflit ignorent de plus en plus les engagements pris dans le cadre de la trêve, Blinken a averti que si aucune des deux parties ne prenait au sérieux le processus du cessez-le-feu, Washington a «des outils à sa disposition» pour contribuer à l'instauration d'une paix durable.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.