Moyen-Orient: L’inégalité hommes-femmes en matière de santé dans les camps de réfugiés

Des femmes syriennes marchent pendant une tempête de sable près d'un camp de réfugiés temporaire dans le village d'Ain Issa (Photo, AFP).
Des femmes syriennes marchent pendant une tempête de sable près d'un camp de réfugiés temporaire dans le village d'Ain Issa (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

Moyen-Orient: L’inégalité hommes-femmes en matière de santé dans les camps de réfugiés

  • Le manque d'accès aux produits d'hygiène affecte la vie de millions de personnes dans les zones de conflit et de crise dans le monde
  • La surpopulation des camps «peut conduire à un manque de dignité et d'intimité, ce qui peut également avoir un impact sur la santé mentale»

LONDRES : Chaque mois, les femmes et les jeunes filles vivant dans des camps de personnes déplacées sont confrontées à un problème commun – un problème qui, bien que naturel, perturbe leur vie quotidienne, qu'il s'agisse de faire la queue pour obtenir un repas ou de participer à la vie sociale.

Longtemps considérée comme une question de santé relativement négligée, les organisations humanitaires affirment que le manque d'accès aux produits d'hygiène menstruelle a des répercussions sur la vie de millions de personnes dans les régions du monde touchées par des crises, aggravant ainsi les inégalités entre les hommes et les femmes.

«Le manque d'accès aux produits et installations d'hygiène menstruelle peut constituer un obstacle important à la participation des femmes et des filles déplacées aux programmes de formation et à d'autres activités», a déclaré Samara Atassi, PDG et cofondatrice de Souriyat Across Borders, une organisation caritative dirigée par des femmes qui aide les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays en Jordanie, en Syrie et au Royaume-Uni.

L'accès insuffisant à ces produits et installations oblige souvent les femmes et les jeunes filles à recourir à des «pratiques non hygiéniques, telles que l'utilisation de chiffons sales, de feuilles ou même de sable pour gérer leurs règles», a déclaré Atassi à Arab News.

La stigmatisation sociale et la gêne constituent souvent un défi supplémentaire, conduisant à «l'isolement et à un sentiment de honte», ce qui nuit à leur bien-être mental, a-t-elle révélé. La surpopulation dans les camps, en particulier, «peut conduire à un manque de dignité et d'intimité, ce qui peut également avoir un impact sur leur santé mentale».

«Précarité menstruelle»

L'accès insuffisant à l'eau potable, aux installations sanitaires et à l'hygiène ne fait qu'aggraver le problème.

Une femme assise à l'extérieur d'une tente dans un camp pour les personnes déplacées par le conflit dans la campagne près de la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie (Photo, AFP).

Ces conditions «peuvent rendre difficile la gestion de l'hygiène menstruelle, augmentant encore le risque d'infections et d'autres problèmes de santé», a indiqué à Arab News Sahar Yassine, conseillère régionale d'Oxfam pour le plaidoyer sur le genre dans la région MENA.

La «précarité menstruelle» se caractérise par une difficulté d'accès aux produits menstruels, à l'éducation quant à leur utilisation, à un manque d’installations adaptées, à la gestion des déchets, ou à une combinaison de ces éléments.

En 2019, des experts d'institutions universitaires, d'ONG, de gouvernements, d'organisations des Nations unies et d'ailleurs se sont réunis pour former le Collectif mondial pour la santé menstruelle afin d'étudier la question. Ce collectif a défini la santé menstruelle comme «un état de bien-être physique, mental et social complet et pas seulement l'absence de maladie ou d'infirmité, en relation avec le cycle menstruel».

Le collectif a constaté que les personnes devraient avoir accès à des informations sur la menstruation, les changements de vie et les pratiques d'hygiène, la capacité de prendre soin d'elles-mêmes pendant la menstruation, ainsi que l'accès à l'eau, à l'assainissement et aux services d'hygiène.

Il a également souligné l'importance de la possibilité de recevoir un diagnostic pour les troubles du cycle menstruel et de l'accès aux soins de santé, d'un environnement positif et favorable dans lequel on peut prendre des décisions éclairées, et on peut avoir la capacité à participer à tous les aspects de la vie, comme aller au travail et à l'école.

La précarité menstruelle touche environ 500 millions de personnes dans le monde, mais elle est peut-être plus durement ressentie par celles qui ont été déplacées de force de leurs domiciles, ou par celles qui atteignent la puberté alors qu'elles vivent dans des camps surpeuplés et mal équipés.

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés estime que les femmes et les filles représentent environ 50% des populations déplacées ou apatrides.

Fin 2021, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord comptaient environ 16 millions de personnes déplacées de force et d'apatrides, la majorité fuyant les conflits en Syrie et au Yémen, selon les chiffres du HCR.

Stigmatisation et pénuries

Cependant, la santé reproductive des femmes et des filles dans les camps de réfugiés et de déplacés internes continue d'être négligée par les donateurs. Une étude réalisée en 2019 par le HCR a révélé que seuls 55% des besoins des femmes étaient satisfaits, en ce qui concerne les produits menstruels.

Nicola Banks, responsable du plaidoyer à l'organisation caritative britannique Action for Humanity, a déclaré à Arab News que le Royaume-Uni avait récemment réduit «le financement de son programme phare sur la santé sexuelle et génésique, "Santé sexuelle intégrée des femmes", qui soutient les populations marginalisées en Asie et en Afrique».

«Les coupes dans les programmes de santé et droits sexuels et reproductifs pourraient réduire l'accès aux produits d'hygiène menstruelle, à l'éducation et aux services de santé reproductive, ce qui pourrait aggraver la précarité menstruelle», a prévenu Banks.

Une femme irakienne déplacée ayant fui Mossoul est assise avec son enfant alors qu'ils attendent d'entrer en Syrie (Photo, AFP).

Lors des crises humanitaires, les efforts de secours et d'aide se concentrent principalement sur ce qui est considéré comme les besoins les plus immédiats – la nourriture, le logement et les médicaments – alors que les produits d'hygiène menstruelle sont souvent ignorés, selon un rapport publié en septembre 2022 par l'agence des Nations unies pour la santé sexuelle et reproductive, l'UNFPA.

Le manque d'éducation est un autre obstacle majeur à la gestion de l'hygiène menstruelle, ce qui peut conduire à des idées fausses sur la menstruation, perpétuant ainsi la stigmatisation et la honte, a expliqué Atassi de l'organisation non gouvernementale Souriyat Across Borders.

En raison de ce sentiment omniprésent de stigmatisation et de honte, de nombreuses filles âgées de 10 à 18 ans dans les camps de réfugiés en Turquie continuent d'avoir un accès limité à des informations précises sur la menstruation, ce qui signifie que peu d'entre elles sont pleinement informées avant d'atteindre la ménarche, ou le premier cycle menstruel, selon le rapport de l'UNFPA.

L'étude, intitulée «Gestion de l'hygiène menstruelle chez les femmes et filles réfugiées en Turquie», a souligné que cette population importante mais vulnérable n'a pas une conception complète et précise de la menstruation, la principale source d'information étant la mère ou un autre membre féminin de la famille.

EN BREF

55%

Une étude réalisée en 2019 par le HCR a révélé que seuls 55% des besoins des femmes étaient satisfaits en ce qui concerne les produits menstruels.

Selon l'Oxfam, ce manque d'éducation, combiné à la précarité menstruelle, «est étroitement lié à la violence sexiste dans la région MENA, où le tabou culturel entourant les menstruations empêche les femmes et les jeunes filles d'en parler ouvertement, ce qui entraîne une désinformation et/ou un manque d'information».

Les formes de violence sexiste liées aux menstruations comprennent «les mariages précoces, le manque d'intimité et de sécurité et le harcèlement sexuel», a-t-elle expliqué.

Pour dissimuler les traces de leurs menstruations, les femmes des camps de déplacés et de réfugiés sont souvent obligées de s'aventurer seules dans des endroits isolés, ce qui les expose au risque de violences sexuelles. Mais la menace est également présente dans les espaces réservés pour les toilettes à l'intérieur des camps.

En 2021, Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré qu'«une réfugiée ou une femme déplacée sur cinq a été victime de violences sexuelles», ajoutant que la pandémie de la Covid-19 aggravait le problème.

Des femmes déplacées syro-kurdes se tiennent derrière une clôture métallique dans le camp de réfugiés de Qushtapa (Photo, AFP).

«Dans de nombreux cas, la violence fondée sur le genre est le résultat de violations de la santé et des droits sexuels et génésiques, telles que les mutilations génitales féminines, les mariages d'enfants, la violence entre partenaires intimes et la violence sexuelle de la part d’un non partenaire», a déclaré Banks de l’organisme Action for Humanity.

«Si l'éducation, l'émancipation et l'élimination de la violence sont des composantes essentielles de l'égalité entre les hommes et les femmes, elles ne peuvent être abordées indépendamment de la santé et des droits sexuels et génésiques.»

Pour la représentante d’Oxfam, «en s'attaquant à la précarité menstruelle et en fournissant de meilleures infrastructures de gestion de l'hygiène menstruelle et des installations accessibles, nous pouvons non seulement promouvoir l'égalité des sexes et prévenir la violence sexiste, mais aussi soutenir la santé, l'émancipation économique et le bien-être des femmes et des jeunes filles».

Malgré les efforts déployés par plusieurs ONG et agences des Nations unies pour alléger le fardeau causé par la stigmatisation associée à la menstruation et la pauvreté, la gestion de l'hygiène menstruelle reste un problème largement ignoré dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées.

«En tant qu'organisation engagée dans l'émancipation des femmes, nous reconnaissons l'importance d'une éducation sexuelle complète», a souligné Atassi de Souriyat Across Borders. «Malheureusement, nous n'avons pas de projet d'éducation à l'intérieur des camps de déplacés.»

«Toutefois, nous nous efforçons de répondre aux besoins des femmes en matière de santé et d'hygiène dans le cadre de toutes nos campagnes d'aide humanitaire.

«Même dans les situations d'urgence, comme lors des tremblements de terre du 6 février en Syrie et en Turquie, nous avons donné la priorité à l'inclusion de paniers hygiéniques pour les femmes dans nos opérations de secours.

«Nous croyons qu'en répondant aux besoins fondamentaux des femmes, nous pouvons les aider à se sentir soutenues, en sécurité et autonomes», a insisté Atassi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.