MOSCOU: Plusieurs radios russes, victimes d'un "piratage", ont diffusé lundi un faux discours du président Vladimir Poutine faisant état d'une "invasion" ukrainienne et annonçant la mise en place d'une loi martiale dans les régions frontalières de l'Ukraine, ont indiqué les autorités russes.
Ce "discours" affirmant que "les forces ukrainiennes armées jusqu'aux dents (...) et soutenues par Washington ont envahi les régions de Koursk, Belgorod et Briansk", a été diffusé lundi sur les ondes de plusieurs radios dans ces territoires frontaliers de l'Ukraine, selon les autorités locales. La voix et le ton ressemblaient beaucoup à ceux du président russe.
Le même message, attribué à Vladimir Poutine et repris sur quelques réseaux sociaux, annonçait la mise en place de la loi martiale dans ces régions, la prochaine signature d'un décret présidentiel sur la mobilisation générale en Russie et appelait les habitants locaux à évacuer.
Ce piratage est intervenu alors que les incursions et bombardements se multiplient depuis deux semaines dans la région de Belgorod où des combattants russes pro-ukrainiens attaquent les forces russes.
"C'était en effet un piratage. Nous sommes au courant", a déclaré aux agences de presse russes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en assurant que le contrôle des fréquences avait été rétabli par les radios concernées.
"Les informations sur l'invasion des forces ukrainiennes dans la région de Belgorod, la mise en place de la loi martiale, la mobilisation générale et l'évacuation (...) sont un fake", ont affirmé pour leur part les autorités de la région de Belgorod.
"L'objectif de ce message est de semer la panique parmi les habitants pacifiques", a assuré sur Telegram la cellule de crise mise en place par les autorités, appelant à "garder son calme" et faire confiance uniquement aux sources d'information "fiables".
Dans la région de Voronej, également frontalière de l'Ukraine et dont certaines radios ont aussi été piratées, les autorités ont assuré aux habitants qu'il n'y avait "aucune raison de s'inquiéter".
"La situation dans la région est sous contrôle des autorités et des forces de l'ordre", ont-elles déclaré sur Telegram.
Selon l'une des radios affectées, MIR, elle a perdu le contrôle de ses fréquences pendant environ 40 minutes dans l'après-midi, en qualifiant de "fake total et de provocation" tout ce qui a été diffusé pendant cette période.
En février, de fausses alertes antiaériennes avaient déjà été diffusées par plusieurs radios et chaînes de télévision russes, là aussi dûes à des piratages.