Les résidents palestiniens vivent dans la «crainte constante» d’être chassés de chez eux

Un bulldozer israélien démolit une maison palestinienne dans le quartier d’Oum Qasas à Masafer Yatta en Cisjordanie occupée le 25 juillet 2022. (AFP)
Un bulldozer israélien démolit une maison palestinienne dans le quartier d’Oum Qasas à Masafer Yatta en Cisjordanie occupée le 25 juillet 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 05 juin 2023

Les résidents palestiniens vivent dans la «crainte constante» d’être chassés de chez eux

  • La Cour suprême d’Israël a approuvé l’expulsion des Palestiniens de Masafer Yatta, affirmant qu’il s’agit d’une «zone de tir»
  • L’Initiative nationale palestinienne décrit l’approbation du plan d’expulsion par le tribunal israélien comme un nettoyage ethnique commis par Israël contre le peuple palestinien

RAMALLAH: Les habitants de Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie, vivent dans la crainte constante d’être chassés de chez eux par les troupes israéliennes.

La Cour suprême d’Israël a approuvé l’expulsion des Palestiniens de Masafer Yatta, affirmant qu’il s’agit d’une «zone de tir».

La plupart des routes qui mènent à l’ensemble des villages ont été fermées par l’armée israélienne, indiquent des habitants, tandis qu’Israël a également autorisé la mise en place de six colonies de peuplement dans la région.

Environ trois mille personnes vivent à Masafer Yatta, dans quatorze villages.

Les habitants, dont beaucoup habitent des logements aux toits de tôle et dans des grottes, expliquent qu’ils ne partiront pas, quel que soit le prix à payer.

Les Palestiniens confient qu’ils pourraient être expulsés à tout moment en raison d’une escalade de la campagne de l’armée israélienne pour démolir des maisons dans la zone C de Cisjordanie.

Les craintes des Palestiniens sont de plus en plus vives depuis la multiplication d’attaques violentes de colons contre eux et l’établissement de colonies de peuplement sur leurs terres.

Les colons brûlent également les cultures des résidents et empêchent le bétail d’atteindre les pâturages ou les sources d’eau.

Des zones de pâturage ont été saisies et des grottes résidentielles et des fermes palestiniennes ont été détruites.

On s’inquiète également de ce que les Palestiniens considèrent comme une baisse de la pression populaire et internationale sur le gouvernement israélien afin qu’il renonce à mettre en œuvre la décision du tribunal de les expulser.

Les habitants de Masafer Yatta ont appelé vendredi à prendre des mesures d’urgence pour les protéger des attaques et des tentatives d’expulsion.

Nidal Younis, chef du conseil du village de Masafer Yatta, confie à Arab News que les attaques des colons contre les résidents ont considérablement augmenté ces dernières semaines. L’armée israélienne tolère la violence, déplore-t-il. Les habitants ont porté plainte auprès de la police israélienne, mais en vain.

Shawan Jabarin, directeur général d’Al-Haq, une association palestinienne de défense des droits de l’homme, indique à Arab News que la pression diplomatique européenne et internationale sur le gouvernement israélien s’était atténuée, ce qui pourrait encourager les autorités israéliennes à mettre en œuvre la décision du tribunal d’expulser les résidents.

Des sources palestiniennes pensent que les partis de droite israéliens feront pression pour que la Cisjordanie soit annexée avant la chute du régime actuel, ajoute-t-il.

M. Jabarin soutient que la Cour pénale internationale devrait faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il renonce au plan d’expulsion.

Les colons sont devenus «des instruments aux mains de l’armée israélienne pour s’emparer de vastes étendues de terres palestiniennes, de Masafer Yatta, au sud, jusqu’au nord de la Cisjordanie», précise-t-il.

Younis Arar, chef de l’unité des relations internationales de la Commission de la résistance contre la colonisation et le mur, fait part à Arab News de ses craintes de voir les autorités militaires israéliennes expulser les habitants de Masafer Yatta à tout moment.

Il considère toute tentative d’expulsion comme «une nouvelle catastrophe» et affirme qu’il n’y avait aucune pression européenne, internationale ou même arabe sur le gouvernement israélien pour le décourager de prendre une telle mesure.

L’Initiative nationale palestinienne décrit l’approbation du plan d’expulsion par le tribunal israélien comme un nettoyage ethnique commis par Israël contre le peuple palestinien.

«Les gouvernements d’occupation israéliens successifs cherchent depuis plusieurs années, au moyen de mesures arbitraires et de répression continue à Masafer Yatta, à déraciner notre peuple et à l’expulser pour mettre en œuvre leurs plans d’expansion des colonies», souligne-t-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Short Url
  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Short Url
  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
Short Url
  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.