DUBAÏ : L'envoyé spécial américain pour le climat, John Kerry, a rencontré ce week-end à Abou Dhabi de hauts responsables émiratis, parmi lesquels Sultan al-Jaber, le chef de la prochaine COP28 dont la légitimité est de plus en plus contestée par des experts et responsables occidentaux.
Le PDG d'Adnoc (Abu Dhabi National Oil Company), la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis, a été désigné en janvier président de la COP28, la conférence de l'ONU sur le climat prévue cette année dans le riche Etat du Golfe, suscitant les critiques des défenseurs de l'environnement.
John Kerry a rencontré Sultan al-Jaber et le ministre des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, pour évoquer "le partenariat existant sur différents fronts, avec un accent mis sur les questions climatiques", a annoncé samedi soir WAM, l'agence de presse officielle des Emirats arabes unis.
"Les discussions ont porté sur les détails de la réponse apportée par les Emirats arabes unis au changement climatique ainsi que sur les moyens de renforcer la coopération mondiale et l'action multilatérale dans ce domaine", a ajouté l'agence.
La nomination de Sultan al-Jaber avait été saluée par John Kerry. Mais, fin mai, une centaine d'élus du Congrès américain et du Parlement européen ont appelé au retrait de la nomination d'un patron issu de l'industrie pétrolière pour présider la COP28.
Ces élus ont dit craindre "l'influence des industries polluantes" durant les réunions climatiques, dans cette lettre adressée notamment au président américain Joe Biden, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Sultan al-Jaber appelle régulièrement à plus d'investissements dans les hydrocarbures pour répondre à la demande mondiale, préférant mettre l'accent sur les technologies de captage de CO2 émis plutôt que sur les énergies vertes alternatives.
Selon les experts, ces technologies restent encore trop balbutiantes et coûteuses et ne peuvent se substituer à la nécessité de réduire les effets des industries des énergies fossiles.