Une conférence consacrée à l’économie algérienne a été organisée par le cabinet de conseil et d’audit Ernst &Young. Intitulée « L’économie du monde est en pleine reconfiguration, quelles opportunités pour l’Algérie ? » et organisée par visioconférence, elle a rassemblé plusieurs experts internationaux et chefs d’entreprise, afin d’étudier les opportunités d’investissement du pays dans divers secteurs économiques.
Intervenant de Washington, Rabah Arezki, économiste en chef en chef de la région Mena de la Banque mondiale (BM), a évoqué le rôle essentiel d’une jeunesse dynamique et instruite dans le secteur du digital, notamment dans le développement des applications et du e-commerce. Il a estimé que durant cette période de pandémie, des initiatives peuvent être encouragées pour favoriser la transformation de l’économie algérienne, en y associant la contribution de sa diaspora.
L’opportunité des relocalisations
De Tunisie, Sami Zaoui, consultant du cabinet Ernst & Young, a fait part des nouvelles réformes de l’économie algérienne. Celles-ci pourraient améliorer l’attractivité de l’économie algérienne, notamment à l’échelle régionale. L’expert salue les avancées enregistrées en 2020, notamment l’abandon de la règle du « 51/49 » des secteurs d’activités non stratégiques - qui imposait que la participation d’un investisseur étranger dans une société de droit algérien dépasse 49% du capital social - ou encore la levée du droit de préemption de l’État sur les ventes des parts sociales cédées par un investisseur étranger. Sami Zaoui a également mentionné différents secteurs économiques porteurs comme l’industrie pharmaceutique, les services et l’agriculture.
De son côté, Marc Lhermite, expert en géostratégie, a cité une étude du cabinet sur l’état des investissements dans le monde à l’ère de la covid-19, qui affirme que 82 % des investisseurs européens souhaiteraient relocaliser leurs activités en Europe et au Maghreb. « L’Algérie peut saisir cette opportunité, d’autant plus qu’elle dispose d’immenses potentialités dans les domaines du numérique, du tourisme et de l’énergie renouvelable »,
a-t-il souligné.
Mohamed Sami Agli, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), l’organisation du patronat algérien, considère quant à lui que la pandémie de covid-19 est « un facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente des hydrocarbures ». Le président du FCE a évoqué les secteurs à fort potentiel dans le pays. Il encourage les partenariats gagnant/gagnant dans les filières de la production industrielle agroalimentaire, manufacturière, minière, de la pétrochimie, dans les énergies renouvelables ainsi que dans les secteurs du digital et l’agriculture. « L’Algérie, grâce à sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique, peut devenir un partenaire dans tous les secteurs », a-t-il expliqué lors de cette conférence.