RABAT: Pour sa 8e édition, le Moca festival a mis en lumière les talents de toute l’Afrique. Pendant plusieurs jours, entrepreneurs, investisseurs et artistes se sont côtoyés dans la capitale marocaine. Ainsi, lors d’une soirée dédiée à l’humour, plusieurs humoristes, en vogue dans l’Hexagone, ont fait le show. Waly Dia est l’un d’entre eux. Le comédien franco-sénégalais, arrivé de Paris, a fait carton plein face à un public qu’il connaît bien.
«J'ai l'habitude de jouer au Maroc, mais c’est ma première à Rabat. C'est le pays dans lequel j’ai le plus joué après la France et c'est celui où je suis le plus venu. C'est vraiment un pays où on aime jouer, je pense que c'est l’une des cultures d'humour les plus fortes d'Afrique si ce n'est du monde», souligne Waly Dia à Arab News en français.
Artiste engagé et polyvalent
Comme à son habitude, l’humoriste a adapté certains sketches à l’actualité du pays. C’est un peu sa marque de fabrique… Tout au long de l’année, dans sa chronique radio devenue virale, Waly Dia aborde, avec humour, de nombreux sujets de société, souvent sensibles.
«J’ai essayé de trouver les équivalents marocains de l'actualité française et de faire des liens pas forcément évidents. J’adapte mon travail en fonction de l'endroit où je joue. On vit de plus en plus de phénomènes mondiaux et de nombreux sujets sont universels. Malheureusement!»
«C'est un plaisir de se dire que les semaines ne se ressemblent pas, que les objectifs et les manières de délivrer un message sont différents. J'adore ça! C'est exactement ce que je voulais faire plutôt que d'être au même endroit tout le temps.»
Omniprésent sur scène, à la radio, sur le petit et le grand écran, Waly Dia a plusieurs cordes à son arc. Depuis ses débuts dans le grenier d’une pizzeria, qui faisait office de scène pour de nombreux humoristes parisiens, l’artiste a travaillé d’arrache-pied pour se faire une place sous les feux de la rampe.
«C'est un plaisir de se dire que les semaines ne se ressemblent pas, que les objectifs et les manières de délivrer un message sont différents. J'adore ça! C'est exactement ce que je voulais faire plutôt que d'être au même endroit tout le temps.»
Des cours à l’humour
Au fil du temps, le natif de Grenoble a réussi à se hisser en haut de l’affiche. Pourtant, après avoir obtenu son baccalauréat, Waly Dia avait d’autres projets. Entre autres, des études universitaires que le jeune homme décide finalement d’abandonner pour se consacrer à sa passion.
«Je ne regrette pas d'avoir abandonné ces études en particulier, mais je regrette de ne pas m'être instruit plus tôt, plus vite sur certaines autres choses. J'ai cependant eu la chance avec mon métier de pouvoir me rattraper, de lire, de comprendre, d'analyser… Je suivais un cursus en communication. C'était très instructif! J’ai d’ailleurs compris comment fonctionnait notre système. Qu’on en était arrivé à payer des gens pour vendre des trucs dont personne n'a besoin (rires)!»
Nouveaux objectifs
Désormais, Waly Dia est comblé. Quelques semaines auparavant, il a réalisé son rêve, en jouant la dernière de son spectacle au Zénith de Paris. Une consécration pour l’humoriste qui tourne une nouvelle page dans sa carrière.
«C'était fou parce que le Zénith est une salle où j’ai vu des artistes comme Jay-Z, Snoop Dogg, Florence Foresti… Pour moi, ce sont les grands noms dans leur discipline qui se produisent sur cette scène. Donc, m'y retrouver, c'est la preuve que je n’ai pas fait tout ça pour rien.»
Après le succès d’Ensemble ou rien, Waly Dia prévoit déjà un nouveau one-man-show pour 2024. Ce spectacle est en cours d’écriture. En attendant, il poursuit sa carrière de comédien et il devrait bientôt apparaître dans la dernière série de la réalisatrice Andréa Bescond. Il est d’ailleurs question que cet artiste polyvalent prenne place derrière la caméra pour une nouvelle aventure qui lui tient à cœur.
«J'ai la chance d’écrire et de développer une série, je vais donc tout faire pour aller au bout de cette aventure. Arriver à mener à bien ce type de projet, c'est toujours le grand combat des artistes. Je me concentre sur cet objectif: réussir à délivrer le même message, mais avec des caméras et des acteurs.»