IHU de Marseille: Raoult contre-attaque, les autorités se disent vigilantes

Le virologue français Didier Raoult lors d'une conférence de presse sur le Covid-19 à l'IHU de Marseille le 20 avril 2022 (Photo, AFP)
Le virologue français Didier Raoult lors d'une conférence de presse sur le Covid-19 à l'IHU de Marseille le 20 avril 2022 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 mai 2023

IHU de Marseille: Raoult contre-attaque, les autorités se disent vigilantes

  • L'infectiologue discrédité par ses pairs depuis la crise sanitaire du Covid-19 affirme même que «des milliers de gens qui auraient pu être traités n'ont pas été traités» du fait des choix sur l'hydroxychloroquine
  • Seize sociétés savantes ont dénoncé dimanche dans le Monde une étude cosignée par l'infectiologue marseillais

PARIS: "Le plus grand essai thérapeutique +sauvage+ connu" ou une simple "étude observationnelle"? Après la publication d'une tribune incendiaire contre une étude sur l'hydroxychloroquine, l'ancien patron de l'IHU de Marseille Didier Raoult contre-attaque et le gouvernement assure veiller au respect de la loi.

Seize sociétés savantes ont dénoncé dimanche dans le Monde une étude cosignée par l'infectiologue marseillais, portant sur plus de 30.000 patients soignés à l'IHU (Institut hospitalo-universitaire) Méditerranée Infection pendant deux ans.

Cette étude --pas encore publiée dans une revue scientifique ni relue par des pairs, mais simplement mise en ligne en avril-- conclut que l'administration d'hydroxychloroquine aux patients Covid a réduit leur mortalité.

Selon les médecins signataires de la tribune du Monde, dont le Pr Mathieu Molimard de la Société française de pharmacologie, cette prescription s'est faite "en l'absence de toute preuve d'efficacité" et, plus grave, s'est poursuivie "pendant plus d'un an après la démonstration formelle de (son) inefficacité".

"Il n'y a jamais eu d'essai thérapeutique", "c'est juste une étude observationnelle", a clamé Didier Raoult mardi sur BFMTV, deux jours après avoir dénoncé "une tribune d'imbéciles".

Interrogé sur l'administration de ce protocole à des patients Covid pendant plusieurs mois après des avis défavorables des autorités sanitaires sur l'usage de l'hydroxychloroquine, Didier Raoult a répliqué:  "J'avais parfaitement le droit, moi, mais aussi les autres, de prescrire de l'hydroxychloroquine", un médicament utilisé dans le traitement du paludisme notamment.

Sécurité des patients 

L'infectiologue discrédité par ses pairs depuis la crise sanitaire du Covid-19 affirme même que "des milliers de gens qui auraient pu être traités n'ont pas été traités" du fait des choix sur l'hydroxychloroquine.

Les médecins signataires de la tribune appellent les autorités à prendre "les mesures adaptées aux fautes commises", au nom de la "sécurité des patients" et de la "crédibilité de la recherche médicale française".

Pour l'Agence nationale de la sécurité du médicament, "au vu de premières analyses", l'étude sur l'hydroxychloroquine "pourrait être qualifiée de RIPH (ndlr: recherche impliquant la personne humaine) de catégorie 1" et aurait donc "dû bénéficier d'un avis favorable d'un comité de protection des personnes et d'une autorisation de l'ANSM".

"L'ANSM poursuit ses analyses et saisira, le cas échéant, de nouveau la justice si ces dernières mettent en évidence des manquements à la règlementation des essais cliniques", précise l'agence sanitaire à l'AFP.

Après un rapport cinglant et confirmant largement des révélations de L'Express et Mediapart, l'Agence du médicament avait déjà saisi la justice au printemps 2022.

Et, en septembre, après un autre rapport accablant (Igas/IGESR) sur les dérives médicales, scientifiques et managériales de l'IHU à l'ère Raoult, François Braun (Santé) et Sylvie Retailleau (Recherche) avaient aussi annoncé des poursuites et la convocation des dirigeants.

Réentendre la direction 

Interrogé par l'AFP, le cabinet du ministre de la Santé a rappelé cette saisine du parquet de Marseille "sur les pratiques inacceptables de l'IHU".

Depuis la convocation des fondateurs de l'IHU en octobre, "les prescriptions inappropriées et dangereuses ont cessé", a-t-on souligné. Mais vu "la gravité de ces nouveaux éléments, les deux ministères seront amenés à réentendre les établissements fondateurs et la direction de l'IHU-MI rapidement".

Le parquet de Marseille a ouvert en juillet 2022 une information judiciaire, après la saisine de l'ANSM. A ce stade, il n'y a pas eu de mise en examen, a indiqué le parquet à l'AFP fin mai.

A l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, ex-ministre de la Santé, a répondu sur la suite du feuilleton Raoult: "une certitude, c'est que l'hydroxychloroquine n'a jamais marché contre le coronavirus".

Retraité depuis l'été 2021 de son poste de professeur d'université-praticien hospitalier, Didier Raoult a été remplacé un an plus tard à la tête de l'IHU par Pierre-Edouard Fournier. Désormais professeur émérite, il vient à l'IHU "de temps en temps", selon un porte-parole de l'institution.

Au sein de l'IHU, tous les essais cliniques impliquant la personne humaine ont été suspendus depuis septembre.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.