NOUAKCHOTT: Le parti du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a renforcé sa majorité à l'Assemblée nationale, raflant un an avant la présidentielle 107 sièges sur 176 à l'issue des législatives, selon les chiffres publiés dimanche par la commission électorale.
Le parti El Insaf du président Ghazouani, qui disposait de 93 mandats dans l'Assemblée sortante, s'en est arrogé 80 lors d'un premier vote le 13 mai, et 27 de plus samedi sur les 36 en jeu lors d'un deuxième tour dans les circonscriptions qui le réclamaient.
Le système mauritanien mixe deux modes d'élection des députés, certains étant élus en un seul tour, d'autres en deux.
El Insaf pourra de plus compter sur l'appoint de 42 députés de formations alliées. L'opposition ne dispose que de 27 sièges.
L’opposition mauritanienne conteste le vote
Le parti islamiste Tewassoul reste le deuxième parti, mais avec 11 sièges au lieu de 14 dans l'Assemblée sortante.
Le parti au pouvoir a aussi gagné les 13 conseils régionaux et l'a emporté dans deux tiers des municipalités lors du vote du 13 mai.
Les partis de l'opposition et certaines forces de la majorité ont contesté la régularité du scrutin et réclamé un nouveau vote. L'un des députés élus, le militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid, a déclaré que la gravité de la situation pouvait conduire certains Mauritaniens à "prendre les armes". Il a été arrêté, puis libéré vendredi.
Le scrutin conforte le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à la tête depuis 2019 de ce vaste pays charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne et pôle de stabilité au Sahel face à la propagation djihadiste. M. Ghazouani n'a pas officiellement annoncé sa candidature en 2024 pour un second mandat mais elle ne fait aucun doute pour les observateurs.