PARIS : Marine Le Pen, selon qui certaines dispositions du futur projet de loi contre les séparatismes vont «dans le bon sens», aurait «préféré avoir une loi contre l'islamisme» plutôt que ce texte qui va d'après elle «s'attaquer à tout le monde», a déclaré la cheffe du RN sur LCI dimanche.
«Cela a été le séparatisme, puis cela a été la laïcité, puis on glisse vers un vague renforcement des principes républicains», a critiqué Mme Le Pen au sujet du nom du projet : «Je crains qu'on soit en train de vider la loi de sa véritable substance.»
«En Marche fait comme d'habitude», a-t-elle poursuivi : «Plutôt que de s'attaquer à certains, parce que pour cela il faut du courage, on va s'attaquer à tout le monde, et on va appliquer une loi qui va s'attaquer à la liberté de tous».
Ecole obligatoire dès 3 ans, neutralité et protection des services publics, contrôle des associations, organisation des cultes... Le projet de loi contre le séparatisme, qui ambitionne de fermer les angles morts de la République face à l'islamisme, doit être présenté mercredi en Conseil des ministres, après des mois de débats.
L'exemple de l'école symbolise selon Mme Le Pen l'idée que l'on «prend une énorme tapette et on tape sur tout le monde pour pouvoir tuer un moustique».
«Plutôt que de s'attaquer à quelques-uns qui gardent leurs enfants chez eux pour leur bourrer le crâne, pour leur apprendre l'islamisme (...), on va effondrer une liberté qui est inscrite dans notre loi, et qui est la liberté des parents de choisir pour leur enfant l'instruction qu'ils jugent la bonne, sous un certain nombre de contrôles, qui sont importants et qui doivent peut-être être encore plus importants».
Sans dire si elle avait l'intention de voter la loi, Marine Le Pen a dit relever «un certain nombre d'articles qui vont plutôt dans le bon sens», citant la défense des forces de l'ordre, et une plus grande transparence dans le financement des associations.
La candidate à l'élection présidentielle de 2022 a par ailleurs reproché au président Emmanuel Macron d'avoir prononcé le terme, qu'il récuse pourtant, de «violences policières» dans son interview jeudi au média en ligne Brut.
«Il accepte ce qu'il contestait», a-t-elle jugé, accusant le chef de l'Etat d'avoir en outre dans cette interview accrédité l'idée qu'existerait «des violences systémiques, et peut-être un racisme systémique de la police».