A Dreux, une femme et ses deux enfants retrouvés morts

Des agents de la police scientifique française se tiennent à l'entrée d'une maison où les corps d'une femme et de deux enfants ont été retrouvés à Dreux, dans le nord-ouest de la France, le 25 mai 2023. (AFP).
Des agents de la police scientifique française se tiennent à l'entrée d'une maison où les corps d'une femme et de deux enfants ont été retrouvés à Dreux, dans le nord-ouest de la France, le 25 mai 2023. (AFP).
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Publié le Vendredi 26 mai 2023

A Dreux, une femme et ses deux enfants retrouvés morts

  • Les secours ont alors découvert les corps de la femme née en 1987, et de ses deux enfants, une adolescente de 13 ans et un bébé de sexe masculin
  • "L’hypothèse des homicides des deux enfants par leur mère puis le suicide de cette dernière n’est pas totalement écarté mais reste très subsidiaire"

DREUX: Une mère et ses deux enfants de 13 ans et 18 mois, ont été découverts morts jeudi matin dans leur pavillon à Dreux (Eure-et-Loir), tandis que son ancien conjoint était recherché pour être entendu par les enquêteurs.

Jeudi matin, la mère de famille ne s'est pas présentée à un rendez-vous prévu avec un proche, qui a alerté les pompiers, a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier.

Les secours ont alors découvert les corps de la femme née en 1987, et de ses deux enfants, une adolescente de 13 ans et un bébé de sexe masculin, d'environ 18 mois, a ajouté M. Chevallier.

Les corps présentaient des plaies et "les premières constatations conduisent à privilégier l’utilisation d’une arme blanche par l’auteur des faits", a précisé dans un communiqué le procureur qui a saisi la direction territoriale de la police judiciaire d'Orléans.

"L’hypothèse des homicides des deux enfants par leur mère puis le suicide de cette dernière n’est pas totalement écarté mais reste très subsidiaire" a ajouté le magistrat, souligne que "l’intervention d’un tiers dans la commission des faits criminels" est "privilégiée".

La rue donnant accès au pavillon, doté d'une terrasse soutenue par des colonnades et aux murs de briques dépourvus de crépi, était barrée par la police, ont constaté des journalistes de l'AFP. Sur la façade, est installée une caméra de vidéosurveillance.

Sur place, les agents en blouse blanche de la police scientifique ont procédé dans la journée aux premières constatations.

"C'est un choc" confie un voisin, qui habite à deux numéros, et a souhaité rester anonyme. Il ne connaissait pas bien la famille d'origine turque, "ils étaient très fermés", ajoute-t-il, mais raconte avoir régulièrement entendus "des cris, des disputes". "On se disait 'c'est encore eux'".

A ce stade, "l’enquête criminelle flagrante se poursuit, sous la direction et le contrôle du parquet de Chartres", a souligné M. Chevallier.

L'ancien conjoint de la trentenaire est actuellement recherché par les enquêteurs pour être entendu.

« J'ai peur »

Il avait été condamné en septembre 2021 pour des violences sur sa femme et sa fille à un an de prison, dont quatre mois avec sursis probatoire, avec l'interdiction de les contacter.

Quelques heures avant la découverte des corps, le père de famille a posté sur Facebook deux messages accusant sa femme de l'avoir trompé et d'avoir frappé sa fille, accompagnés de photos montrant des ecchymoses sur un avant-bras. "Je vais arrêter ma vie", écrit-il.

Dans une vidéo, le quadragénaire, mal-entendant, s'exprime en langue des signes. "Elle m'a déjà trompé avec d'autres hommes, plusieurs fois et ça, ma fille le savait. (...) Ma femme lui a dit que si elle me disait tout, elle la frapperait", dénonce-t-il, selon une transcription faite par l'AFP.

Mehmet (son prénom a été modifié) connaissait bien la mère de famille. Lui aussi est "choqué" par la nouvelle. "Je buvais un café chez elle il y a deux semaines", raconte-t-il, montrant une photo de lui et de la femme de 36 ans, brune aux yeux bleus, souriante sur les photos.

D'après lui, le couple habitait cette maison depuis une dizaine d'années, et était séparé depuis environ deux ans. Malgré l'interdiction de contact avec sa femme et sa fille, l'homme de 46 ans est passé en voiture dans la rue à plusieurs reprises, a constaté Mehmet.

Il a raconté à l'AFP que la trentenaire était venue le voir mercredi à 18H00, lui disant "j'ai peur". Elle voulait demander le divorce depuis plusieurs années, d'après ce voisin.

La trentenaire a déposé plainte mercredi pour des vols de bijoux et de documents, soupçonnant son ex d'avoir conservé un double des clés de la maison, a confirmé le procureur.

La mère de famille avait aussi porté plainte le 9 mai après avoir découvert un tracker GPS sous sa voiture, selon le magistrat, ajoutant que l'ex-conjoint devait être entendu en juin sur ces faits.

"Il devenait fou, il n'acceptait pas la séparation", d'après Séverine, une autre voisine qui n'a pas souhaité révéler sa véritable identité. "Ça me fait mal pour cette famille", dit-elle, émue.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.