A Chypre-Nord, la présidentielle turque suscite quelques espoirs pour l'île divisée

Un électeur dépose son bulletin de vote pour le second tour de l'élection présidentielle turque dans un bureau de vote à Nicosie, la capitale de la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 20 mai 2023 (Photo, AFP).
Un électeur dépose son bulletin de vote pour le second tour de l'élection présidentielle turque dans un bureau de vote à Nicosie, la capitale de la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 20 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 mai 2023

A Chypre-Nord, la présidentielle turque suscite quelques espoirs pour l'île divisée

  • L'île de Chypre, qui a rejoint l'Union européenne (UE) en 2004, est divisée depuis l'invasion par la Turquie en 1974 de sa partie nord, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce
  • Un rapprochement avec Bruxelles sera plus facile si M. Kiliçdaroglu est élu

NICOSIE: A Chypre-Nord, à une centaine de kilomètres de la Turquie où le second tour de la présidentielle aura lieu dimanche, les citoyens de la république autoproclamée sont aussi appelés aux urnes avec pour certains l'espoir de sortir l'île divisée de l'impasse.

"Il n'y aura des changements que si Kemal Kiliçdaroglu gagne", déclare à l'AFP Necmi Belge, un retraité de 70 ans chypriote turc ayant la citoyenneté turque, qui vient de voter pour le rival du président sortant, Recep Tayyip Erdogan.

Mais à quelques rues de là, Hassan Hamam, un restaurateur turc de 30 ans habitant à Chypre-Nord depuis 2010, se dit "satisfait d'Erdogan" car "il est très fort" et "réalise toujours ses projets".

L'île de Chypre, qui a rejoint l'Union européenne (UE) en 2004, est divisée depuis l'invasion par la Turquie en 1974 de sa partie nord, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce.

La République de Chypre n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, séparée par la Ligne verte, une zone démilitarisée contrôlée par l'ONU, de la République turque de Chypre-Nord (RTCN), où vivent les Chypriotes turcs.

Au total, près de 144 000 électeurs -- composés de Turcs mais aussi de Chypriotes turcs ayant la citoyenneté turque -- ont été appelés aux urnes du 20 au 24 mai, soit quelques jours avant le second tour en Turquie.

Au premier tour, l'opposant Kiliçdaroglu a obtenu 53,5% des voix, contre 39,4% pour M. Erdogan. Ce dernier a réalisé à Chypre-Nord un score bien en deçà de celui en Turquie où il est arrivé en tête avec 49,5% des voix contre 44,9% pour M. Kiliçdaroglu.

A Chypre-Nord, le résultat est "conforme à celui d'une grande ville d'opposition en Turquie", indique à l'AFP une source diplomatique, y voyant là un désaveu de la politique de M. Erdogan sur cette partie de l'île reconnue uniquement par la Turquie.

Le président turc prône depuis peu la reconnaissance de l'existence sur l'île de deux Etats: une ligne rouge pour les autorités chypriotes grecques, mais aussi pour la communauté internationale qui espère la création d'une fédération.

Car "la solution à deux Etats d'Erdogan (...) n'est pas réaliste", "nous voulons plutôt une fédération fondée sur le respect mutuel", fustige Nazif Bozatli, représentant à Chypre-Nord du parti CHP, le parti de M. Kiliçdaroglu en Turquie, au milieu d'électeurs venus voter dans un immense gymnase de la capitale Nicosie, côté nord.

«Game over»

Certains votent, mais sans grand espoir. "Game over", souffle ainsi un avocat chypriote turc, dépité, en voyant les derniers sondages montrant M. Erdogan en favori: "Il gagnera, peu importe les résultats ici à Chypre (...) et c'est nous qui en paierons les conséquences."

M. Belge s'est lui aussi résigné. "Nous n'espérons pas que quoi que ce soit change avec les élections en Turquie. Le changement à Chypre doit avant tout venir des Chypriotes."

Mais pour que les pourparlers de paix reprennent, après leur échec à Crans-Montana (Suisse) en 2017, il faut que le futur président turc rétablisse de "bonnes relations" avec Bruxelles et accepte que le "statu quo à Chypre n'est pas viable", observe Kemal Baykalli, fondateur de l'ONG Unite Cyprus Now, qui milite pour la réunification de l'île.

Un rapprochement avec Bruxelles sera plus facile si M. Kiliçdaroglu est élu, affirme pour sa part Ioannis Ioannous, analyste chypriote grec à Geopolitical Cyprus.

Relation plus «respectueuse»

Pour Yonca Özdemir, la petite république ne peut de toute façon pas avancer seule: il lui faut Ankara à ses côtés.

"La RTCN est très liée à la Turquie", explique cette femme de 50 ans, qui vit à Chypre depuis 16 ans et possède la nationalité turque et chypriote turque. "Tout ce qui se passe là-bas a un impact immédiat sur nous (...). Personne ne reconnaît la RTCN", soupire-t-elle, assurant que la moitié des Chypriotes turcs souhaitent la réunification.

Kemal Baykalli espère lui que le vainqueur du scrutin dimanche en Turquie saura mettre Chypre en haut de l'agenda politique. Et surtout, se souvenir que la RTCN, bien qu'elle soit sous perfusion financière de la Turquie, a son "propre gouvernement".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.