PARIS: La 9e édition du Forum africain sur l’investissement et le commerce (Afic9) avait pour thématique «la porte africaine de l’industrie, de l’agriculture et du commerce». Elle s’est tenue les 16 et 17 mai 2023 à Alger. Cet événement a rassemblé plus de six cent cinquante opérateurs économiques qui représentaient trente-trois pays. L’objectif est de mettre en relief l’attractivité économique des pays africains ainsi que la dynamisation de la zone de libre-échange africaine (Zlecaf).
De nombreux experts et des représentants de centres régionaux et internationaux ont échangé sur les nombreuses opportunités d’affaires dont le continent regorge dans de nombreux domaines: infrastructures et travaux publics, santé, agriculture, énergies renouvelables, éducation, numérique…
«L’Afrique, c’est l’avenir»
Interrogé par Arab News en français sur l’importance d’un tel événement, Amine Boutalbi, PDG du Centre arabo-africain d’investissement et de développement (Caaid) et organisateur du forum, affirme: «L’Afrique, c’est l’avenir.» Il rappelle que les nombreuses rencontres organisées à travers le monde, notamment au Canada, aux États-Unis, en Europe ou en Asie, confirment «l’énorme potentiel du continent africain en matière de développement».
Ce dernier précise que le continent africain, avec de plus d’un milliard et quatre cents millions de consommateurs, a d’énormes besoins en matière de développement dans tous les domaines. À ce sujet, Amine Boutalbi rappelle l’octroi par la Chine et les États-Unis d’Amérique d’un budget respectif de 58 et 60 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) consacrés à la construction d’infrastructures de base sur le continent lors des derniers sommets États-Unis-Afrique et Chine-Afrique.
Amine Boutalbi, PDG du Centre arabo-africain d’investissement et de développement.
Notre défi est de construire un avenir meilleur pour l’Afrique via la concrétisation des accords de coopération basés sur le principe gagnant-gagnan
Partenariats économiques et exportations
Pour le PDG du Caaid, en adoptant de nouvelles orientations économiques à l’échelle continentale, notamment à travers sa politique d’exportation et la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, l’Algérie vise à renforcer des partenariats économiques avec les pays africains.
Concernant les thématiques abordées lors de cette édition, Amine Boutalbi nous fait savoir que les intervenants se sont penchés «sur des problématiques importantes comme l’agriculture et la sécurité alimentaire, les infrastructures de base et la logistique interafricaine». Il précise: «Notre défi est de construire un avenir meilleur pour l’Afrique via la concrétisation des accords de coopération basés sur le principe gagnant-gagnant et la construction d’un tissu industriel fort et complet, ainsi que sur le renforcement des investissements, notamment avec des partenaires étrangers.»
Trente-six accords de coopération entre pays africains et occidentaux d’une valeur de 500 millions de dollars ont été conclus avec l’appui de la Banque africaine d'import-export lors de cette 9e édition du forum africain sur l’investissement et le commerce. La Banque africaine d'import-export, quant à elle, compte financer des investissements communs et le commerce continental à hauteur de 2 milliards de dollars.
Libération du commerce
Interrogé sur le rôle de la Zlecaf dans la dynamisation du commerce continental, Amine Boutalbi se déclare confiant. «La mise en œuvre effective de la Zlecaf, en 2025, va permettre la libération du commerce, notamment à travers l’exonération des droits de douane entre pays africains», déclare-t-il.
Il rappelle que ces objectifs ont été longuement évoqués lors du dernier sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en février 2023. «L’Afrique fait face à de nombreux défis, mais elle dispose de moyens pour assurer son intégration économique, notamment grâce à la richesse de ses matières premières, qu’il s’agisse de zinc, de fer, d’uranium, d’or, d’argent, de cuivre, de café, de cacao ou de coton.» Pour lui, «tout est disponible afin de répondre aux besoins des industries».
Sur la question du rôle de l’Algérie dans la dynamisation des échanges économiques avec les pays africains, Amine Boutalbi considère que «l’Algérie est une plate-forme centrale qui permet de fructifier les échanges économiques, notamment après le lancement de quatre zones de libre-échange au niveau de ses frontières, la réalisation de la route transsaharienne ainsi que l’ouverture des lignes aériennes et maritimes. Tous ces acquis sont de nature à consolider sa place primordiale au sein du continent africain», conclut-il.