Défense: La dissuasion nucléaire questionnée à l'Assemblée nationale

Des députés français assistent à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 23 mai 2023 (Photo, AFP).
Des députés français assistent à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 23 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 mai 2023

Défense: La dissuasion nucléaire questionnée à l'Assemblée nationale

  • La modernisation de la dissuasion occupe une bonne place dans le projet de loi de programmation militaire
  • Les socialistes se sont abstenus sur les amendements de leurs collègues de la coalition Nupes favorables à une «réflexion» sur une dissuasion ne «reposant pas sur l'arme nucléaire»

PARIS: La "dissuasion nucléaire de demain" a fait débat mardi soir à l'Assemblée nationale, avec les appels des communistes, des écologistes et de LFI à un "désarmement multilatéral", pendant que les autres groupes défendaient une "assurance-vie" pour la France.

La modernisation de la dissuasion occupe une bonne place dans le projet de loi de programmation militaire - la trajectoire budgétaire 2024-2030 des Armées -  au programme durant deux semaines en première lecture, avant un vote solennel annoncé le mercredi 7 juin dans l'hémicycle.

Parmi les plus critiques, le chef du parti communiste Fabien Roussel a de nouveau appelé la "France à prendre des initiatives pour un désarmement multilatéral en matière d'arme nucléaire".

Il a pointé du doigt le coût de la dissuasion : "environ 52 milliards d'euros" prévus de 2024 à 2030 pour les "composantes aérienne, navale et aéronavale", selon le rapport parlementaire qui accompagne le texte.

Mais "tant qu'il n'y a pas de désarmement multilatéral, nous acceptons que le nucléaire reste la clé de voûte" de la défense française, a cependant nuancé Fabien Roussel, durant des débats où le ton apaisé a été salué sur tous les bancs.

"On voit des hackers intervenir dans les réseaux les plus sécurisés du monde", "l'arme nucléaire devient une cible potentielle", "je préfère qu'elle n'existe pas", a enchaîné son collègue Jean-Paul Lecoq.

Le sujet divise à gauche. Les socialistes se sont abstenus sur les amendements de leurs collègues de la coalition Nupes favorables à une "réflexion" sur une dissuasion ne "reposant pas sur l'arme nucléaire".

Et les élus PS ont fait adopter des amendements de Mélanie Thomin puis d'Isabelle Santiago sur la "crédibilité" de la dissuasion nucléaire, une "composante essentielle de notre défense nationale".

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a défendu la "doctrine" de la France en matière de dissuasion nucléaire, une arme "défensive, strictement suffisante", pour la "défense des intérêts vitaux" face à un "compétiteur d'origine étatique".

Il a mis en garde contre toute tentative de chercher une "alternative" à la dissuasion, car il faudrait "trouver quelque chose d'aussi terrifiant", avec le risque de "prolifération" d'autres armes, par exemple "biologiques". Vis-à-vis de "compétiteurs", il a aussi appelé à ne pas instiller "toute forme d'expression de doute" sur l'utilité ou l'efficacité de la dissuasion nucléaire française.

La dissuasion est une "assurance-vie", a souligné le rapporteur macroniste Jean-Michel Jacques, mentionnant comme le LR Jean-Louis Thiériot le contexte de l'invasion russe en Ukraine.

En conclusion, les députés ont adopté un amendement de la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain rappelant les "obligations" de la France dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), avec le soutien du ministre Lecornu.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.