Soudan: Un espoir de paix, après la signature d’un accord entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide

Des hommes armés marchent à Khartoum le 22 mai 2023, alors que les combats entre deux généraux rivaux persistent. (AFP)
Des hommes armés marchent à Khartoum le 22 mai 2023, alors que les combats entre deux généraux rivaux persistent. (AFP)
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Soudan: Un espoir de paix, après la signature d’un accord entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide

  • Dans cet accord, les deux parties prennent comme référence la déclaration de Djeddah, qui prévoit notamment la promesse de protéger les civils au Soudan
  • S’il est rigoureusement appliqué par les belligérants, il sera peut-être envisageable de passer à une étape diplomatique et politique afin de mettre un terme final à ce conflit qui ravage un pays tout entier

RIYAD: Le 32e sommet de la Ligue arabe s’est achevé vendredi 19 mai avec l’adoption à l’unanimité de diverses résolutions concernant les conflits auxquels est confronté le monde arabe. 

Le samedi 20 mai, un jour après la clôture de sommet, un accord sur un cessez-le-feu à court terme, le rétablissement des services de bases et des arrangements humanitaires entre les représentants respectifs des Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide a été signé dans la ville de Djeddah sous l’égide du royaume d'Arabie saoudite et des États-Unis. 

Dans cet accord, les deux parties prennent comme référence la déclaration de Djeddah, qui prévoit notamment la promesse de protéger les civils au Soudan, et réaffirment tous leurs engagements, en particulier l'obligation d'évacuer, de respecter, de protéger de ne pas chercher à acquérir et de s'abstenir d’utiliser à des fins militaires toutes les installations publiques, médicales, d'eau et d'électricité. Le présent accord entre en vigueur dès sa signature par les parties concernées. La période de cessez-le-feu à court terme commencera quarante-huit heures après la signature du présent accord et s’applique sur l’ensemble du territoire soudanais. 

Cet accord stipule aussi que les parties peuvent convenir de le renouveler ou de le mettre à jour pour des périodes supplémentaires.  Pour ce faire, le Comité de suivi et de coordination doit être informé au plus tard quarante-huit heures avant sa résiliation que les parties sont prêtes à accepter le renouvellement et à proposer dans ce cas des mises à jour.

Les deux parties s’engagent à ordonner à leurs forces de se conformer au cessez-le-feu à court terme. Elles doivent exécuter le présent accord pleinement et de bonne foi et s'assurer que toutes les forces sous leur commandement et leur contrôle le respectent en permanence et dans son intégralité. 

Les belligérants garantissent la liberté de mouvement des civils dans tout le pays et leur protection contre toute forme de violence, de harcèlement, de recrutement ou d'autres abus, et veillent à ce que toutes les forces sous leur contrôle cessent toutes les violations et tous les abus du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire – torture ou autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. 

Ils doivent s’interdire de cibler des infrastructures civiles ou des centres de population, d’obtenir ou de renforcer des défenses, ou de réapprovisionner ou de distribuer des armes ou des fournitures militaires, y compris de source étrangère, ainsi que le pillage, le vandalisme ou l’occupation de maisons.

L’autre volet de cet accord porte sur ce que les deux parties peuvent accomplir durant la période de cessez-le feu, notamment faciliter les activités de réparation et de restauration des services et infrastructures de base tels que l'électricité, l'eau et les installations de communication; effectuer des évacuations médicales et des déplacements de personnes non armées ayant besoin de soins médicaux; approvisionner en matériel et en produits de première nécessité tels que la nourriture, l'eau, les médicaments, le carburant, les huiles lubrifiantes, la papeterie, les vêtements; assurer les besoins et les mouvements administratifs connexes dans les zones de contrôle des parties concernées et faciliter le travail humanitaire. 

Les parties conviennent de constituer un comité pour surveiller et coordonner le cessez-le-feu à court terme et l'aide humanitaire, le «Comité de suivi et de coordination», dont l’objectif est de surveiller et de superviser l’application des clauses du présent accord et de signaler toute forme de dépassement ou de violation, en accord avec les principales clauses de ce présent accord. 

Si cet accord de paix est rigoureusement appliqué par les belligérants, il sera peut-être envisageable de passer à une étape diplomatique et politique afin de mettre un terme final à ce conflit qui ravage un pays tout entier.


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.