Des combattants venus d'Ukraine font une incursion armée en Russie

Cette photographie prise le 22 mai 2023 montre une maison détruite dans le village de Tsirkuny, dans la région de Kharkiv (Photo, AFP).
Cette photographie prise le 22 mai 2023 montre une maison détruite dans le village de Tsirkuny, dans la région de Kharkiv (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Des combattants venus d'Ukraine font une incursion armée en Russie

  • Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a indiqué que les combats avaient fait huit blessés parmi la population
  • Les localités de Zamostié et Glotovo ont été attaquées par des combattants ainsi que le chef-lieu de district, Graïvoron

KIEV: La région russe de Belgorod est la cible lundi d'une incursion de combattants armés venant d'Ukraine, qui a forcé la Russie à décréter un régime "antiterroriste" et à évacuer les civils pour tenter de repousser cette nouvelle attaque sur son sol.

Si d'autres attaques ont eu lieu ces dernières semaines dans cette région frontalière, c'est la première à avoir pris une telle ampleur, avec plusieurs villages touchés par des obus. Cette offensive illustre aussi la perméabilité des défenses russes.

En réaction, le FSB (services de sécurité russes) a introduit dans l'après-midi le "régime légal de zone d'opération antiterroriste" dans la région, donnant des pouvoirs accrus aux autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou encore évacuer les populations. Il s'agit d'une première depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a indiqué que les combats avaient fait huit blessés parmi la population, et que les civils quittaient la zone concernée.

"La situation reste extrêmement tendue", a-t-il déclaré sur Telegram, indiquant que les autorités allaient de maison en maison pour avertir la population. "Une grande partie de la population a quitté le territoire concerné, nous aidons avec nos moyens de transport ceux qui n'en ont pas", a-t-il ajouté.

Les localités de Zamostié et Glotovo ont été attaquées par des combattants ainsi que le chef-lieu de district, Graïvoron, selon la même source.

"Les forces armées russes, aux côtés des gardes-frontières, de la Garde nationale et des services de sécurité prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer l'ennemi", a-t-il dit.

«Légion Liberté» russe

Lundi après-midi, les autorités russes avaient fait état de l'"entrée d'un groupe de sabotage et de reconnaissance de l'armée ukrainienne dans le district de Graïvoron".

L'Ukraine a démenti, comme elle le fait à chaque fois, toute implication dans des actions en territoire russe.

"L'Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod (...) mais elle n'a rien à voir avec cela", a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.

Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqué par l'Ukraine qui préfère évoquer la piste de partisans russes.

L'opération a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la "Légion Liberté pour la Russie", un groupe de Russes combattant côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l'origine d'autres attaques dans la même région.

"Le temps est venu de mettre fin à la dictature du Kremlin", a déclaré dans une vidéo diffusée par cette chaîne un homme qui avait été présenté à l'AFP en décembre comme "Caesar", porte-parole du groupe, identifié par des médias comme un ex-néonazi russe passé côté ukrainien en 2014.

Selon la chaîne, le groupe a "complètement libéré" le village de Kozinka et a attaqué une deuxième localité, le chef-lieu de Gaïvoron. Ces affirmations n'étaient pas vérifiables de source indépendante.

«Les combats continuent»

Le président russe Vladimir Poutine a été informé, a déclaré aux journalistes son porte-parole Dmitri Peskov, qui a estimé qu'il s'agissait d'une tentative de Kiev de "détourner l'attention" de la chute de Bakhmout.

Les forces russes ont revendiqué ce week-end la capture de cette ville dévastée de l'est de l'Ukraine, théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démenti la perte de Bakhmout et son armée dit tenir encore une petite zone, tout en continuant une percée sur les flancs russes au nord et au sud de la ville.

"Les combats continuent", a affirmé la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, notamment pour "les hauteurs dominantes au nord et au sud" où l'armée ukrainienne a affirmé avoir repris du terrain aux Russes.

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a de son côté affirmé que ses hommes, en première ligne, se retireraient d'ici le 1er juin et transfèreraient leurs positions aux troupes régulières russes.

Côté ukrainien, les autorités ont indiqué avoir contré au cours de la nuit des frappes d'une ampleur inédite sur la ville de Dnipro, dans le centre-est du pays, avec des missiles et des drones explosifs.

Sept personnes ont été blessées à Dnipro et sept autres dans sa région lors de cette attaque réalisée à l'aide de "missiles de différents types" et de drones Shahed de fabrication iranienne, selon l'armée ukrainienne.

Dans la région de Kherson (sud), un homme de 45 ans a été tué par un éclat d'obus lors d'une frappe, et des frappes russes dans la région de Donetsk (est) ont fait deux morts, selon les autorités ukrainiennes.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.