KIEV: L'Ukraine a confirmé jeudi avoir abattu dans la nuit la quasi-totalité des missiles russes ayant visé Kiev et plusieurs régions, tandis que de nouvelles sanctions "significatives" ont été annoncées par Washington contre la machine de guerre russe.
Cette neuvième série de frappes de missiles russes visant en particulier la capitale depuis le début du mois intervient à l'heure où Kiev dit accomplir ses préparatifs en vue d'une offensive d'ampleur pour bouter les Russes hors du territoire ukrainien.
Au cours de cette dernière "attaque nocturne", les forces ukrainiennes ont réussi à détruire "33 cibles aériennes - 29 missiles et 4 drones !", a déclaré le commandant de l'armée de l'air, Mykola Olechtchouk, sur un total de 30 missiles tirés par la Russie, selon la hiérarchie militaire.
À l'inverse, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "atteint" et "détruit" toutes les cibles de ses frappes nocturnes.
Il n'a pas précisé quels objectifs étaient visés, se bornant à souligner que des "stocks significatifs d'armements et de munitions ukrainiens" avaient été détruits et que des déplacements de troupes avaient été "enrayés".
L'administration civile et militaire de Kiev a jugé que les attaques russes devaient depuis le début mai étaient "sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété".
Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale.
Dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une attaque contre un site industriel, selon un porte-parole de l'armée.
L'armée a également fait état d'attaques de "missiles de croisière" dans la région de Vinnytsia (centre-ouest), et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskiï (ouest).
Le chef de la diplomatie ukrainienne à Lisbonne pour la discrète réunion Bilderberg
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba figure parmi les participants à la très confidentielle réunion Bilderberg, qui se tient cette année à Lisbonne de jeudi à dimanche.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel sont également sur la liste des quelque 130 participants fournis par les organisateurs de cette conférence.
M. Stoltenberg doit s'exprimer à la presse jeudi après-midi à l'issue d'une rencontre officielle avec le Premier ministre portugais Antonio Costa.
L'Ukraine, la Russie, l'Otan et les menaces transnationales sont parmi les thèmes des discussions de la 69e édition de la réunion Bilderberg, qui rassemble des personnalités politiques et économiques européennes et nord-américaines autour d'enjeux mondiaux.
70 entités en Russie visées
Ces nouvelles attaques interviennent alors que les États-Unis ont décidé de nouvelles sanctions "significatives" visant la "machine de guerre russe".
Ces mesures ont pour objectif de "restreindre de manière importante l'accès de la Russie aux produits nécessaires à ses capacités de combat", a déclaré un haut responsable de l'administration américaine peu avant le début du sommet du G7 à Hiroshima (ouest du Japon) vendredi, auquel doit participer le président américain Joe Biden.
Elles empêcheront "environ 70 entités en Russie et dans d'autres pays de recevoir des biens américains exportés, en les ajoutant à la liste noire du département du Commerce", a ajouté ce responsable, évoquant plus de 300 nouvelles sanctions contre "des personnes, des organisations, des navires et des avions" à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie.
Ces mesures ont été annoncées au lendemain de la prolongation par Moscou et Kiev de l'accord céréalier pour deux mois, si important pour la sécurité alimentaire mondiale.
Jeudi, un train de marchandises transportant des céréales a déraillé sans faire de victimes en Crimée annexée par la Russie, selon les autorités, en pleine vague d'incidents et de sabotages régulièrement imputés par Moscou à Kiev.
Les chemins de fer locaux ont affirmé que l'incident était le résultat des agissements de "tierces personnes", euphémisme semblant faire référence à un sabotage.
Un responsable parlementaire russe a évoqué lui une déflagration due à un engin explosif.
Sur le front diplomatique, un émissaire chinois, Li Hui, a conclu mercredi une visite de deux jours à Kiev où il a eu des discussions sur le "règlement" du conflit.
La présidence ukrainienne n'a pas souhaité confirmer un entretien entre le diplomate et le président Volodymyr Zelensky, mais Pékin, dans un communiqué, a dit que les deux hommes s'étaient bien vus, sans donner plus de détails.
Sans surprise, le déplacement de M. Li -- le plus haut responsable chinois à s'être rendu en Ukraine depuis le début de l'invasion russe -- n'a permis aucune percée.
Sa tournée en Europe doit le mener vendredi en Pologne, puis dans les jours qui suivent en Allemagne, en France et en Russie.
L'Ukraine a décrit par ailleurs jeudi la Journée de la "vychyvanka", ces chemises amples brodées traditionnelles, devenues un symbole de l'unité nationale contre l'invasion russe.
Volodymyr Zelensky a retenu sur Telegram "la force de notre culture" face aux "régimes totalitaires", célébrant à l'occasion le 79e anniversaire du début de la déportation des Tatars de Crimée, une minorité musulmane, par les autorités soviétiques.