Kiev dit avoir contré des missiles russes, nouvelles sanctions américaines

Un char ukrainien T-72 tirant sur des positions russes sur la ligne de front près de Bakhmut, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Un char ukrainien T-72 tirant sur des positions russes sur la ligne de front près de Bakhmut, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Kiev dit avoir contré des missiles russes, nouvelles sanctions américaines

  • L'administration civile et militaire de Kiev a jugé que les attaques russes devaient depuis le début mai étaient «sans précédent par leur puissance»
  • Sur le front diplomatique, un émissaire chinois, Li Hui, a conclu mercredi une visite de deux jours à Kiev où il a eu des discussions sur le «règlement» du conflit

KIEV: L'Ukraine a confirmé jeudi avoir abattu dans la nuit la quasi-totalité des missiles russes ayant visé Kiev et plusieurs régions, tandis que de nouvelles sanctions "significatives" ont été annoncées par Washington contre la machine de guerre russe.

Cette neuvième série de frappes de missiles russes visant en particulier la capitale depuis le début du mois intervient à l'heure où Kiev dit accomplir ses préparatifs en vue d'une offensive d'ampleur pour bouter les Russes hors du territoire ukrainien.

Au cours de cette dernière "attaque nocturne", les forces ukrainiennes ont réussi à détruire "33 cibles aériennes - 29 missiles et 4 drones !", a déclaré le commandant de l'armée de l'air, Mykola Olechtchouk, sur un total de 30 missiles tirés par la Russie, selon la hiérarchie militaire.

À l'inverse, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "atteint" et "détruit" toutes les cibles de ses frappes nocturnes.

Il n'a pas précisé quels objectifs étaient visés, se bornant à souligner que des "stocks significatifs d'armements et de munitions ukrainiens" avaient été détruits et que des déplacements de troupes avaient été "enrayés".

L'administration civile et militaire de Kiev a jugé que les attaques russes devaient depuis le début mai étaient "sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété".

Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale.

Dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une attaque contre un site industriel, selon un porte-parole de l'armée.

L'armée a également fait état d'attaques de "missiles de croisière" dans la région de Vinnytsia (centre-ouest), et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskiï (ouest).

Le chef de la diplomatie ukrainienne à Lisbonne pour la discrète réunion Bilderberg

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba figure parmi les participants à la très confidentielle réunion Bilderberg, qui se tient cette année à Lisbonne de jeudi à dimanche.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel sont également sur la liste des quelque 130 participants fournis par les organisateurs de cette conférence.

M. Stoltenberg doit s'exprimer à la presse jeudi après-midi à l'issue d'une rencontre officielle avec le Premier ministre portugais Antonio Costa.

L'Ukraine, la Russie, l'Otan et les menaces transnationales sont parmi les thèmes des discussions de la 69e édition de la réunion Bilderberg, qui rassemble des personnalités politiques et économiques européennes et nord-américaines autour d'enjeux mondiaux.

70 entités en Russie visées
Ces nouvelles attaques interviennent alors que les États-Unis ont décidé de nouvelles sanctions "significatives" visant la "machine de guerre russe".

Ces mesures ont pour objectif de "restreindre de manière importante l'accès de la Russie aux produits nécessaires à ses capacités de combat", a déclaré un haut responsable de l'administration américaine peu avant le début du sommet du G7 à Hiroshima (ouest du Japon) vendredi, auquel doit participer le président américain Joe Biden.

Elles empêcheront "environ 70 entités en Russie et dans d'autres pays de recevoir des biens américains exportés, en les ajoutant à la liste noire du département du Commerce", a ajouté ce responsable, évoquant plus de 300 nouvelles sanctions contre "des personnes, des organisations, des navires et des avions" à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie.

Ces mesures ont été annoncées au lendemain de la prolongation par Moscou et Kiev de l'accord céréalier pour deux mois, si important pour la sécurité alimentaire mondiale.

Jeudi, un train de marchandises transportant des céréales a déraillé sans faire de victimes en Crimée annexée par la Russie, selon les autorités, en pleine vague d'incidents et de sabotages régulièrement imputés par Moscou à Kiev.

Les chemins de fer locaux ont affirmé que l'incident était le résultat des agissements de "tierces personnes", euphémisme semblant faire référence à un sabotage.

Un responsable parlementaire russe a évoqué lui une déflagration due à un engin explosif.

Sur le front diplomatique, un émissaire chinois, Li Hui, a conclu mercredi une visite de deux jours à Kiev où il a eu des discussions sur le "règlement" du conflit.

La présidence ukrainienne n'a pas souhaité confirmer un entretien entre le diplomate et le président Volodymyr Zelensky, mais Pékin, dans un communiqué, a dit que les deux hommes s'étaient bien vus, sans donner plus de détails.

Sans surprise, le déplacement de M. Li -- le plus haut responsable chinois à s'être rendu en Ukraine depuis le début de l'invasion russe -- n'a permis aucune percée.

Sa tournée en Europe doit le mener vendredi en Pologne, puis dans les jours qui suivent en Allemagne, en France et en Russie.

L'Ukraine a décrit par ailleurs jeudi la Journée de la "vychyvanka", ces chemises amples brodées traditionnelles, devenues un symbole de l'unité nationale contre l'invasion russe.

Volodymyr Zelensky a retenu sur Telegram "la force de notre culture" face aux "régimes totalitaires", célébrant à l'occasion le 79e anniversaire du début de la déportation des Tatars de Crimée, une minorité musulmane, par les autorités soviétiques.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.