LE CAIRE: Une action urgente est nécessaire afin de préserver l'avenir de l'industrie pharmaceutique égyptienne, a averti un spécialiste.
Ahmed Galal, figure de proue de l'industrie, a déclaré à Arab News que le secteur pharmaceutique était confronté à d'importants défis pour s'adapter au marché mondial, ainsi que pour «s'aligner sur la technologie moderne afin de fournir des médicaments efficaces à un prix abordable».
Ses commentaires ont été faits après une session parlementaire qui s'est tenue samedi et au cours de laquelle les députés ont discuté d'un rapport spécialisé décrivant une stratégie visant à «protéger l'avenir» de l'industrie pharmaceutique.
Le rapport invite le gouvernement à adopter de nouvelles politiques de financement pour le secteur, en avertissant que les fluctuations actuelles des taux de change entravent l'industrie, en particulier les petites et moyennes entreprises.
«La sécurité nationale des médicaments et le bien-être du patient égyptien sont les plus touchés en cas d'effondrement de l'industrie pharmaceutique», a prévenu Galal.
«Une action urgente est nécessaire afin de préserver cette industrie. Il s'agit d'une priorité qui doit être soutenue par tous les Égyptiens patriotes», a-t-il ajouté.
«La consommation de médicaments en Égypte a récemment connu une augmentation significative en raison de l'accroissement de la population, d'une meilleure sensibilisation à la santé et de l'élaboration de programmes de soins de santé. Bien que l'industrie pharmaceutique égyptienne soit l'une des plus performantes, son marché principal est local car elle se concentre sur la production de médicaments traditionnels. Ceux-ci manquent d'éléments innovants qui pourraient leur assurer une place sur le nouveau marché mondial», a-t-il expliqué.
Il a souligné la nécessité de «trouver un équilibre entre les technologies achetées et celles qui peuvent être développées en interne, afin de garantir la fourniture de médicaments sûrs, efficaces et de haute qualité en quantités suffisantes et à un prix abordable pour tous».
L'industrie pharmaceutique égyptienne a une riche histoire qui remonte à plusieurs décennies et a joué un rôle essentiel dans l'économie et le système de santé du pays.
Toutefois, l'avenir du secteur dépendra de sa capacité à relever les nombreux défis et à s'adapter à l'évolution des conditions du marché.
Des questions essentielles, telles que l'adoption de technologies pharmaceutiques modernes, la fourniture de médicaments de haute qualité à des prix abordables et le maintien d'un équilibre entre la production nationale et les importations, doivent être abordées.
Les recommandations formulées dans le rapport fournissent un schéma directeur pour le développement de l'industrie et offrent aux parties prenantes l'occasion de travailler ensemble à la mise en place d'un secteur durable.
Le Dr Mona Salem, médecin et activiste pharmaceutique, a signalé: «L'Égypte doit mettre en œuvre des politiques conformes aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé afin de garantir l'utilisation appropriée des médicaments. Il faut s'efforcer de mettre en place les infrastructures nécessaires pour superviser et réglementer l'utilisation des médicaments, et former et contrôler les prescripteurs afin de garantir la fourniture de médicaments sûrs, efficaces et de haute qualité.»
L'industrie pharmaceutique égyptienne remonte à 1939 avec la création de Misr Pharmaceuticals.
Le pays est l'un des plus grands producteurs de médicaments du Moyen-Orient et d'Afrique et est classé comme le quatrième marché pharmaceutique le plus attractif d'Afrique.
Le rapport a indiqué que la haute qualité et les prix raisonnables des médicaments égyptiens font du pays une destination convoitée pour les investissements dans le secteur pharmaceutique.
Le secteur bénéficie également de faibles coûts de main-d'œuvre et d'un grand nombre de pharmaciens qualifiés.
Selon le rapport, il existe environ 170 usines de production de médicaments autorisées en Égypte et 254 autres sont en cours de construction.
Le secteur privé possède 152 usines, le secteur public et les entreprises en contrôlent neuf et les multinationales en possèdent neuf autres.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com