Violentes frappes sur Khartoum, l'ambassade du Qatar attaquée

De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments à Khartoum le 20 mai 2023, alors que les violences entre deux généraux rivaux se poursuivent. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments à Khartoum le 20 mai 2023, alors que les violences entre deux généraux rivaux se poursuivent. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 mai 2023

Violentes frappes sur Khartoum, l'ambassade du Qatar attaquée

  • Ignorant les appels à la trêve, l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, s'affrontent pour le contrôle des lieux stratégiques et de pouvoir
  • Depuis leur début le 15 avril, les combats ont fait près d'un millier de morts et plus d'un million de déplacés et de réfugiés

KHARTOUM: Des frappes aériennes et tirs d'artilleries ont secoué samedi la capitale soudanaise où l'ambassade du Qatar a été saccagée par des hommes armés, illustrant le chaos qui règne désormais dans le pays après plus d'un mois de guerre.

Des habitants de la capitale ont fait état à l'AFP de "frappes aériennes" de plus en plus violentes faisant même "trembler les murs des maisons".

Ignorant les appels à la trêve, l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, s'affrontent pour le contrôle des lieux stratégiques et de pouvoir.

Des bombardements ont lieu près du siège de la télévision publique, ont rapporté d'autres témoins, tandis que les deux camps continuent de revendiquer des victoires sur les réseaux sociaux et les médias.

Depuis leur début le 15 avril, les combats ont fait près d'un millier de morts et plus d'un million de déplacés et de réfugiés.

Alors que les négociations pour une trêve humanitaire piétinent, le général Burhane a nommé trois de ses fidèles au sommet de l'armée, limogeant vendredi le général Daglo de son poste d'adjoint au Conseil de souveraineté et nommant à sa place Malik Agar.

Armée «unifiée»

Cet ancien rebelle qui avait signé en 2020 la paix avec le pouvoir de Khartoum a annoncé samedi dans un communiqué au ton rassembleur, vouloir "arrêter la guerre et s'asseoir à la table des négociations".

"La stabilité du Soudan ne pourra être rétablie que par une armée professionnelle et unifiée", a-t-il indiqué en s'adressant au général Daglo.

C'est l'intégration des FSR dans l'armée qui a sonné le glas de l'union entre le général Burhane et le général Daglo, depuis le putsch de 2021, lors duquel ils avaient évincé ensemble les civils du pouvoir.

La lutte entre les deux hommes pour le pouvoir a fait plonger le Soudan dans le chaos. Des témoignages d'occupation de logements, de pillages et autres exactions se multiplient et les représentations diplomatiques n'ont pas été épargnées.

Samedi encore, le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé les "milices des FSR" d'avoir attaqué, vandalisé et pillé l'ambassade du Qatar à Khartoum, emportant ordinateurs et véhicules.

Khartoum avait déjà accusé les paramilitaires d'avoir attaqué des chancelleries évacuées: "les ambassades d'Inde et de Corée, le bureau culturel saoudien, la résidence des diplomates suisses et une section consulaire turque".

L'attaque n'a pas fait de victime, selon Doha qui avait déjà évacué le personnel de l'ambassade. Le ministère qatari des Affaires étrangères a dénoncé l'attaque , affirmant que son ambassade a été "prise d'assaut et vandalisée" par des "forces armées irrégulières".

Selon les experts, les deux généraux rivaux, sûrs de pouvoir l'emporter militairement mais jusqu'ici à forces égales, ont fait le choix d'une guerre longue plutôt que de concessions à la table des négociations.

Aides d'urgence

Si l'espoir d'une paix s'amenuise jour après jour, les initiatives régionales se multiplient pour parvenir à une trêve humanitaire.

Après avoir rencontré le président sud-soudanais à Juba mercredi, l'envoyé spécial du général Daglo s'est rendu à Kampala samedi où il a rencontré le président ougandais, d'après un communiqué des FSR.

L'émissaire de l'ONU pour le Soudan, Volker Perthes, resté dans le pays, s'est envolé samedi pour New-York où il doit s'adresser lundi au Conseil de sécurité.

Plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire, l'ONU a annoncé débloquer 22 millions de dollars d'un fonds d'urgence de l'ONU pour aider les Soudanais ayant fui vers les pays limitrophes.

Près d'un quart de cette somme sera utilisée pour répondre aux besoins des plus de 110.000 personnes ayant fui vers l'Egypte, grand voisin du nord, frappé par une grave crise économique.

Dans la région du Darfour (ouest) frontalière du Tchad, les combats "ont fait 22 morts" entre jeudi et vendredi et de "nombreuses familles ont dû fuir les obus qui tombaient sur leurs maisons" à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, s'alarme l'ordre des avocats du Darfour.

Alors que les pays voisins redoutent une contagion, les Etats-Unis ont annoncé vendredi une aide de 103 millions de dollars en faveur du Soudan et des pays limitrophes pour faire face à la crise humanitaire.


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.