RIYAD: Les récentes performances financières de l’Arabie saoudite, ainsi que la vaste gamme de programmes de diversification économique, pourraient aider le pays à réduire progressivement sa dépendance budgétaire aux hydrocarbures, indique l’agence de notation Moody’s Investors Services dans son dernier rapport.
Moody’s fait part de perspectives économiques positives et note que les points forts de l’Arabie saoudite sur le plan du crédit comprennent sa balance publique solide, soutenue par des niveaux d’endettement modérés et par d’importantes réserves budgétaires.
Le 17 mars, Moody’s a modifié la perspective du gouvernement saoudien de stable à positive, et a confirmé ses notations d’émetteur à long terme et de dettes non garanties de premier rang à A1. L’agence de notation a maintenu les plafonds de l’Arabie saoudite en monnaie locale et en devises étrangères inchangés à AA2.
«Les perspectives positives de l’Arabie saoudite reflètent la probabilité croissante que des réformes structurelles à grande échelle et des investissements dans un large éventail de projets de diversification contribuent à réduire considérablement la dépendance économique et budgétaire du pays aux hydrocarbures au fil du temps», soutient Christian Fang, vice-président et analyste principal chez Moody’s.
La diversification de l’économie est l’un des principaux objectifs de l’initiative Vision 2030, et le Royaume se positionne désormais comme un centre mondial du tourisme, tout en catalysant ses efforts pour renforcer d’autres secteurs, comme la logistique, la technologie et l’exploitation minière.
En outre, Moody’s souligne que l’efficacité des politiques et l’important stock de réserves prouvées d’hydrocarbures du Royaume avec de faibles coûts d’extraction sont également à l’origine de la grande résilience économique du pays.
Moody’s s’attend à ce que le bilan du gouvernement saoudien continue de s’améliorer au cours des prochaines années, sur la base d’un prix supposé du pétrole d’environ 85 dollars (1 dollar = 0,93 euro) le baril en 2023 et de 83 dollars le baril en 2024, avant de varier entre 50 à 70 dollars le baril à moyen terme.
L’Arabie saoudite a affiché un excédent budgétaire de 2,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, contre un déficit de 2,3% du PIB en 2022. En 2022, les recettes publiques ont également augmenté de 31% en glissement annuel pour atteindre 1 260 milliards de riyals saoudiens (335,6 milliards de dollars).
Selon Moody’s, l’un des problèmes de crédit auxquels l’Arabie saoudite est confrontée est une forte exposition budgétaire à la baisse des prix de la demande mondiale du pétrole.
L’Arabie saoudite pourrait également faire face à des problèmes de crédit à long terme, en raison des risques liés à la transition mondiale vers une économie à plus faible émission de carbone.
«Les risques géopolitiques, principalement liés aux tensions de longue date avec l’Iran, pèsent également sur son profil de crédit», conclut Moody’s dans son rapport.
L’agence ajoute que le fardeau de la dette publique saoudienne devrait tomber à moins de 25% du PIB en 2023 et à environ 23% du PIB en moyenne en 2024-2025.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com