Ukraine: attaques «sans précédent» sur Kiev en pleine visite d'un émissaire chinois

Cette photo publiée le 17 mai 2023 par le service de presse du ministère ukrainien des Affaires étrangères, montre le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba et l'envoyé spécial chinois Li Hui assistant à une réunion lors de leur pourparlers à Kiev (Photo, AFP).
Cette photo publiée le 17 mai 2023 par le service de presse du ministère ukrainien des Affaires étrangères, montre le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba et l'envoyé spécial chinois Li Hui assistant à une réunion lors de leur pourparlers à Kiev (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Ukraine: attaques «sans précédent» sur Kiev en pleine visite d'un émissaire chinois

  • «Une série d'attaques aériennes sur Kiev, sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété, se poursuit»
  • Ces nouvelles attaques se produisent pendant une visite à Kiev d'un haut responsable chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques et ancien ambassadeur à Moscou

KIEV: De nouvelles attaques aériennes ont frappé Kiev et plusieurs régions d'Ukraine jeudi à l'aube, au moment où un émissaire chinois se trouve dans la capitale pour tenter d'obtenir un "règlement politique" du conflit.

"Une série d'attaques aériennes sur Kiev, sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété, se poursuit. C'est la neuvième attaque aérienne consécutive sur la capitale depuis début mai!", a indiqué l'administration civile et militaire de la capitale dans un communiqué.

Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale. "Toutes les cibles ennemies dans l'espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites", a-t-elle affirmé.

Un incendie s'est déclaré dans une entreprise à la suite d'une chute de débris, mais aucun blessé n'a été signalé, a indiqué sur Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Un mort à Odessa

En revanche, une personne a été tuée et deux autres blessées dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, lors d'une attaque contre un site industriel, selon l'administration militaire régionale.

L'armée a également fait état d'attaques de "missiles de croisière" dans la région de Vinnytsia, dans le centre du pays, et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskyi, à une centaine de kilomètres plus à l'ouest.

Ces nouvelles attaques se produisent pendant une visite à Kiev d'un haut responsable chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques et ancien ambassadeur à Moscou, qui est censé selon Pékin discuter du "règlement politique" du conflit.

M. Li a rencontré mercredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, lequel a "expliqué en détail au représentant spécial chinois les principes du rétablissement d'une paix durable et juste, fondée sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

"Il a souligné que l'Ukraine n'acceptait aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit", a-t-il ajouté.

Kiev craint d'être poussé, à terme, à accepter un compromis avec Moscou, et exige un retour de tous les territoires occupés par la Russie, dont la Crimée annexée en 2014.

«Il n'y a pas de panacée» à la guerre en Ukraine, selon l'émissaire chinois à Kiev

L'émissaire de la Chine pour l'Ukraine Li Hui, en visite à Kiev, a déclaré jeudi qu'il n'existe pas de remède miracle pour mettre fin à la guerre en Ukraine, tout en appelant Kiev et Moscou à engager des pourparlers.

"Il n'y a pas de panacée pour résoudre la crise et toutes les parties doivent (...) bâtir une relation de confiance mutuelle et créer les conditions pour arrêter la guerre et dialoguer", a insisté M. Li, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Son voyage, destiné à promouvoir un règlement politique de la guerre, doit également le mener en Pologne, en France (en début de semaine prochaine), en Allemagne et en Russie.

La Chine, proche partenaire de Moscou, n'a jamais condamné publiquement l'invasion russe.

Pékin a en revanche proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux, et son président Xi Jinping s'est rendu à Moscou en mars, apportant un soutien symbolique à Vladimir Poutine face aux Occidentaux.

Possible rencontre avec Zelensky

Une rencontre entre M. Li et le président Volodymyr Zelensky est "possible", a indiqué mercredi à l'AFP un haut responsable ukrainien sous couvert d'anonymat. Cet échange serait une première entre M. Zelensky, qui encourage Pékin à faire pression sur le président russe Vladimir Poutine, et un haut responsable chinois.

Le voyage de Li Hui doit également le mener en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie.

La Chine, proche partenaire de Moscou, n'a jamais condamné publiquement l'invasion russe. Et lors d'une visite à Moscou en mars, le président Xi Jinping a apporté un soutien symbolique marqué à M. Poutine.

Pékin a proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux.

La visite à Kiev de M. Li intervient juste après une tournée européenne de M. Zelensky, lors de laquelle il a reçu la promesse de nouvelles livraisons d'armes nécessaires pour lancer une grande contre-offensive.

Il a été entendu sur plusieurs points -- missiles anti-aériens, drones d'attaque, blindés... -- et a progressé vers la livraison d'avions de combat occidentaux, que les Européens sont réticents à fournir.

Les Etats-Unis ont par ailleurs confirmé mercredi qu'un système Patriot avait été endommagé par un projectile non-identifié, mais restait opérationnel.

Mardi, l'armée russe avait assuré avoir détruit une batterie Patriot avec une "frappe de haute précision" effectuée "par un missile hypersonique +Kinjal+".

Accord céréalier prolongé

Washington avait annoncé fin 2022 la livraison à Kiev de systèmes Patriot, capables d'abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir jeudi (19H00 GMT) pour évoquer la situation en Ukraine.

Mercredi, Moscou et Kiev ont prolongé leur accord céréalier vital pour l'alimentation mondiale, après une médiation de la Turquie et de l'ONU.

Cet accord sur l'exportation via la mer Noire de céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 à Istanbul et qui expirait jeudi soir, a été prolongé "de deux mois", a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'accord a permis d'exporter ces dix derniers mois plus de 30 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, et de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre. Sa prolongation "est une bonne nouvelle pour le monde", a réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.