HIROSHIMA: Chaque sommet du G7 a lieu sous haute surveillance, mais le Japon, hôte à partir de vendredi de cette réunion de chefs d'Etat et de gouvernement, a davantage à prouver après l'attentat en avril contre le Premier ministre Fumio Kishida et l'assassinat l'an dernier de l'ex-dirigeant Shinzo Abe.
Quelque 24 000 personnels de sécurité seront déployés selon les médias locaux à Hiroshima (Ouest), où se tiendra le sommet des dirigeants des principales démocraties industrialisées jusqu'à dimanche.
La sécurité a été renforcée en amont de l'événement, avec des patrouilles de police déambulant parmi les groupes de touristes dans le célèbre Parc du Mémorial de la Paix.
Des agents circulaient également sur la rivière qui longe des sites comme le dôme de la bombe atomique et des hélicoptères survolaient régulièrement les lieux.
Des mesures de sécurité étaient aussi en vigueur jusqu'à Tokyo, où des casiers de consigne automatique ont été mis hors service dans de grandes gares. Des distributeurs automatiques situés sur les quais de métro ont aussi été débranchés et scellés, des écriteaux avertissant qu'ils ne seraient pas disponibles pendant le sommet pour des raisons de sécurité.
A Hiroshima, des panneaux à travers la ville et dans les hôtels rappellent aux habitants et aux touristes que le sommet entraînera des perturbations, notamment la fermeture de rues et d'accès à l'île de Miyajima, où les dirigeants doivent se rendre.
Des médias japonais ont aussi rapporté que des dizaines d'écoles et d'autres institutions avaient tout simplement choisi de fermer pendant le sommet.
Au G7, les ambitions contrariées d'un Biden plombé par le risque de banqueroute
Comment vanter une Amérique conquérante quand on risque la banqueroute? Joe Biden, encombré par une crise politique sur la dette, va malgré tout tenter au Japon de consolider ses alliances internationales face à Pékin.
"C'est difficile de +rivaliser avec la Chine+ quand on est si occupé à couler son propre navire. De quoi avons-nous l'air aux yeux du reste du monde?", s'est indigné sur Twitter Evan Feigenbaum, expert de l'Asie du centre de réflexions Carnegie Endowment for International Peace et ancien haut fonctionnaire du département d'Etat.
Compliqué de parler d'unité économique contre la Russie et Chine quand "le plus gros problème auquel fait face le reste du G7 dans l'immédiat est (le risque d') un défaut de paiement aux Etats-Unis", abonde Josh Lipsky du centre de recherches Atlantic Council.
Le président américain, qui partira bien mercredi pour un sommet du G7 à Hiroshima (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) mais a dû renoncer à se rendre ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée puis en Australie, assure qu'il peut être sur tous les fronts.
"La nature de la présidence est de gérer un million de sujets importants en même temps, je suis persuadé que nous allons continuer à avancer pour éviter un défaut de paiement, et pour remplir les responsabilités de l'Amérique en tant que moteur sur la scène internationale", a-t-il dit mardi.
Les mesures de sécurité ont été renforcées alors que le souvenir de l'assassinat en juillet dernier de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe lors d'un meeting de campagne dans l'Ouest est encore vif.
Et le mois dernier, un homme a lancé un engin explosif en direction de l'actuel Premier ministre Fumio Kishida lors d'un déplacement électoral dans le département de Wakayama (Ouest).
M. Kishida s'en est sorti indemne, mais le fait qu'un assaillant ait pu s'approcher si près de lui a suscité de nouvelles critiques sur les failles des dispositifs de sécurité au Japon.
Les dirigeants des pays membres du G7 (Japon, Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie) et de l'Union européenne seront rejoints cette année par des invités comme le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le Premier ministre indien Narendra Modi.