Intelligence artificielle: Pour le patron d'OpenAI, l'intervention des gouvernements est «cruciale»

Sam Altman s'est régulièrement dit favorable à la mise en place d'un cadre réglementaire pour l'intelligence artificielle, de préférence au niveau international (Photo, AFP).
Sam Altman s'est régulièrement dit favorable à la mise en place d'un cadre réglementaire pour l'intelligence artificielle, de préférence au niveau international (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 mai 2023

Intelligence artificielle: Pour le patron d'OpenAI, l'intervention des gouvernements est «cruciale»

  • «Il est essentiel que l'IA la plus puissante soit développée avec des valeurs démocratiques», a estimé Sam Altman
  • Il a proposé la création d'une nouvelle agence fédérale, chargée d'attribuer des autorisations aux organisations qui développent des systèmes d'IA d'un certain niveau

SAN FRANCISCO: L'intervention des gouvernements pour réguler l'intelligence artificielle (IA) va être "cruciale" afin de "limiter les risques" liés à cette technologie, a plaidé mardi Sam Altman, le patron d'OpenAI, créateur de l'interface ChatGPT qui déchaîne les passions.

"Il est essentiel que l'IA la plus puissante soit développée avec des valeurs démocratiques", a estimé le jeune entrepreneur devant une commission parlementaire américaine, "ce qui signifie que le leadership des Etats-Unis est déterminant".

La mise en ligne de ChatGPT, en novembre, a suscité un immense intérêt du public et des entreprises pour l'intelligence artificielle dite générative, c'est-à-dire capable de créer du contenu - texte, images, sons ou vidéo - après avoir été entraînée sur d'immenses bases de données.

"Si vous écoutiez de la maison, vous avez sans doute pensé que c'était ma voix et mes mots, alors que ce n'était ni ma voix, ni mes mots", a déclaré le sénateur Richard Blumenthal, qui préside la sous-commission du Sénat sur la protection de la vie privée, la technologie et le droit.

Il venait de faire entendre ses remarques préliminaires sur les dangers de l'IA, rédigées avec ChatGPT et lues par un logiciel entraîné sur sa voix réelle.

Les technologies d'IA "ne sont plus des fantasmes de science-fiction, elles sont réelles et présentes", a-t-il ajouté.

Les élus ont débattu avec le patron d'OpenAi et deux autres experts de la nécessité de réguler des systèmes informatiques qui pourraient "littéralement détruire nos vies", selon la formule du sénateur Lindsey Graham.

Agence fédérale

Sam Altman a rappelé que si OpenAI LP, l'entité qui a développé ChatGPT, était une société privée, elle était contrôlée par une organisation à but non lucratif, qui "nous impose d'oeuvrer à la large distribution des bénéfices de l'IA et à maximiser la sécurité des systèmes basés sur l'IA", a-t-il ajouté.

Il a proposé la création d'une nouvelle agence fédérale, chargée d'attribuer des autorisations aux organisations qui développent des systèmes d'IA d'un certain niveau, et qui "pourrait les retirer si elles ne se conforment pas à des standards de sécurité".

"Seriez-vous qualifié (pour de telles fonctions) ?", lui a demandé le sénateur John Kennedy. "J'adore mon boulot actuel", lui a répondu l'entrepreneur.

Sam Altman s'est régulièrement dit favorable à la mise en place d'un cadre réglementaire pour l'intelligence artificielle, de préférence au niveau international.

"Je sais que ça paraît naïf de proposer quelque chose comme ça, cela semble très difficile" à réaliser, mais "il y a des précédents", a-t-il expliqué, évoquant l'exemple de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

L'idée de créer une agence fédérale a suscité un certain enthousiasme, mais il faudrait qu'elle soit dotée de ressources suffisantes, a souligné Richard Blumenthal. "Et je ne parle pas juste de dollars, je parle d'expertise scientifique", a-t-il précisé.

Sam Altman a cependant noté les risques liés à trop de régulation: "Si l'industrie américaine ralentit, la Chine ou quelqu'un d'autre peut progresser plus vite."

Il a aussi insisté pour que d'éventuelles mesures ne viennent pas étouffer la recherche indépendante, et se concentre plutôt sur les entreprises dominantes comme la sienne.

«Mauvais sens»

Pour l'instant, les Etats-Unis sont loin de suivre le chemin du Parlement européen, qui doit voter le mois prochain sur une nouvelle législation de vaste régulation de l'IA.

Le Congrès américain évoque régulièrement la nécessité de mieux protéger la confidentialité des données et de favoriser plus de concurrence sur internet. Mais les divisions politiques bloquent la plupart des propositions de loi depuis des années.

Le déploiement rapide de l'IA générative par OpenAI, Microsoft et Google a relancé la question de la régulation des technologies.

Beaucoup s'inquiètent de son impact potentiel sur les professionnels, du risque de suppression d'emplois au vol de propriété intellectuelle.

Les sénateurs ont passé de nombreux domaines en revue, comme les algorithmes biaisés et la propagation de désinformation de plus en plus sophistiquée en période d'élections.

"L'intelligence artificielle a le potentiel d'améliorer à peu près tous les aspects de nos vies", assure Sam Altman, espérant qu'à terme, l'IA générative permette à l'humanité de résoudre "ses défis les plus importants", comme le réchauffement climatique ou le cancer.

"Mais elle crée aussi des risques sérieux", a-t-il reconnu.

"L'une de mes plus grandes peurs, c'est que nous, cette industrie, cette technologie, causions des dommages significatifs à la société", a-t-il affirmé. "Si cette technologie va dans le mauvais sens, elle peut aller assez loin. (...) Et nous voulons travailler avec le gouvernement pour empêcher que cela ne se produise."


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com