PARIS: La députée écologiste Sandrine Rousseau a dénoncé dimanche l'absence de mobilisation de l'Etat pour soutenir et protéger les élus menacés, et fait part de son expérience personnelle faite de cyber-harcèlement, lettres d'intimidation et insultes dans l'espace public.
Le débat sur la sécurité des élus a été relancé par le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez (DVD), qui a démissionné après avoir été visé par un incendie criminel et des menaces de l'extrême droite. L'élu a déploré le "manque de soutien" de l'Etat.
Interrogée sur BFMTV, Sandrine Rousseau a jugé "ridicule" la proposition du gouvernement de créer un "centre d’analyse et de lutte des atteintes aux élus".
"On a besoin d'une mobilisation de l'Etat qui protège ses élus", a estimé la députée, qui suscite souvent débats et controverses par ses positions tranchées sur l'écologie et la défense des droits des femmes.
"Tous les moyens sont utilisés et évidemment que j'ai des menaces absolument directes", a-t-elle déclaré, rappelant avoir obtenu de la justice trois condamnations pour menaces de mort. "C'est quotidien", a ajouté l'élue Europe Ecologie les Verts (EELV).
Sandrine Rousseau a déclaré avoir adressé un dossier au cabinet du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, et n'avoir obtenu qu'une fin de non recevoir.
Sans aller jusqu'à une protection policière, la députée estime que les élus devraient pouvoir bénéficier de soutien et de conseils.
"Je fais partie des personnes menacées, la question c'est pourquoi je n'ai pas un rendez-vous avec quelqu'un de la sécurité des élus, quelqu'un de la sécurité des personnes en vue, avec quelqu'un du renseignement, avec une personne qui est en charge des questions de menaces, m'expliquant où faire attention ou pas, comment je dois me comporter dans l'espace public", a-t-elle expliqué.
"On ne sait par exemple pas si on doit continuer à prendre les transports en commun ou si on ne peut pas continuer à prendre le métro", a poursuivi la députée de Paris.
"Je prends énormément le métro, mais quand c'est tendu, je prends plus de taxis, parce qu'il y a des moments où je ne me sens pas en sécurité dans l'espace public", a-t-elle ajouté.
Sandrine Rousseau a précisé qu'elle n'avait pas songé à démissionner. "Je ne me suis jamais dit qu'il fallait arrêter, parce que j'ai une carapace".