BAGDAD: La fièvre hémorragique de Crimée-Congo dite fièvre du Congo a tué treize personnes sur une centaine de cas de contamination depuis début 2023 en Irak, a annoncé samedi le ministère de la Santé.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère de la Santé Saif al-Badr a assuré que l'intensité de la maladie transmise par les tiques ou le bétail, était "pour le moment plus faible" que l'année passée marquée par un pic épidémique avec au moins 212 contaminations et 27 décès.
"Depuis le début de l'année, le nombre de contaminations à la fièvre hémorragique est de 95, dont 13 décès", a-t-il indiqué samedi à l'agence de presse étatique irakienne INA.
Cette année encore, la province pauvre et rurale de Dhi Qar (Sud) enregistre le plus de cas avec 28 contaminations dont six décès, souligne le porte-parole.
Les personnes les plus touchées par la fièvre hémorragique sont les éleveurs de bétail ainsi que les employés des abattoirs, a précisé le porte-parole cité par INA.
La transmission de la maladie se produit "soit par les piqûres de tiques, soit par contact avec du sang ou des tissus d'animaux infectés, pendant ou immédiatement après l'abattage", selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le virus provoque la mort dans 10 à 40% des cas. Entre humains, la transmission de la maladie "peut survenir à la suite d'un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de sujets infectés", selon l'OMS.
La maladie est considérée comme endémique en Irak avec des cas signalés depuis 1979. Mais la flambée de 2022 est d'autant plus notable qu'entre 1989 et 2009, seuls six cas avaient été signalés, suivis par trois cas mortels en 2018 et "33 cas confirmés en 2021, dont 13 décès", selon l'OMS.
Parmi les hypothèses retenues par l'OMS pour expliquer ce bond, l'absence de campagnes de pulvérisation de pesticides sur les bêtes en 2020 et 2021 qui a permis à la population des tiques d'augmenter.
A l'époque, un responsable de l'OMS estimait que la multiplication des puces, ayant débuté environ deux à trois semaines plus tôt, pouvait partiellement être attribuée et "avec beaucoup de prudence" au réchauffement climatique, qui a allongé la période de multiplication des tiques.