WASHINGTON: Un groupe américain de défense des droits des musulmans a offert vendredi d'accueillir les activités du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), dissous début décembre par le gouvernement français, qui l'accuse de "propagande islamiste".
Le conseil des relations américano-islamiques (CAIR), l'une des principales organisations de défense des musulmans aux Etats-Unis, a annoncé dans un communiqué avoir "offert un espace de bureaux et des ressources logistiques" au CCIF au sein de son siège à Washington.
"Nous voulons nous assurer que les organisations non-gouvernementales aux Etats-Unis et en Europe continuent de se battre contre la haine et l'intolérance", a expliqué Nihad Awad, le directeur général du CAIR.
"Si elles n'ont plus cette possibilité, nous voulons nous assurer qu'elles continuent leur mission et si elles ont besoin de bureaux ou de ressources, nous sommes prêts à les fournir, tant que ce qu'elles font est légal et sert les intérêts de la société", a-t-il dit.
"Notre offre est très sérieuse et nous avons pris cette initiative car nous sommes très inquiets par ce qui se passe" en France, a ajouté M. Awad, qui n'a pas voulu donner de détails sur ses contacts avec les dirigeants du CCIF.
Le CAIR dénonce les récentes décisions du gouvernement français, comme la dissolution du CCIF et de deux autres organisations, ou les contrôles visant 76 mosquées soupçonnées de séparatisme, qui, selon l'organisation, constituent autant d'atteintes au droit à la liberté religieuse des musulmans français.
Le CCIF était dans le viseur du gouvernement français depuis l'assassinat de Samuel Paty, un professeur d'histoire décapité le 16 octobre après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait accusé l'association d'être "manifestement impliquée" dans le meurtre de l'enseignant, la décrivant comme une "officine islamiste" oeuvrant "contre la République".
Le CCIF a réfuté ces accusations et a annoncé qu'elle contesterait sa dissolution, dénonçant un abus de pouvoir du gouvernement.
Avant sa dissolution le 2 décembre, le collectif avait annoncé son intention d'"internationaliser" ses activités.
Créé au début des années 2000, il se présente comme une "association de défense des droits humains dont la mission est de combattre l'islamophobie".
Il recense les actes islamophobes en France et apporte de l'aide juridique à des personnes, notamment aux femmes voilées, agressées ou victimes de discrimination.