Le risque d'attentats au Liban en période de fêtes est réel, révèlent les autorités

Le Hezbollah engage une action en justice contre les Forces libanaises et un ancien député et se prépare à poursuivre Bahaa Hariri
Le Hezbollah engage une action en justice contre les Forces libanaises et un ancien député et se prépare à poursuivre Bahaa Hariri
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

Le risque d'attentats au Liban en période de fêtes est réel, révèlent les autorités

  • Des informations avaient été obtenues auprès de plus d'un service de sécurité et de renseignement qui confirment un risque d’attentats au Liban
  • Le Hezbollah intente des procès à ceux qui l’accusent d'être impliqué dans l'explosion du port de Beyrouth le 4 août

BEYROUTH : Les services de sécurité libanais ont révélé jeudi qu’ils avaient reçu des informations concernant un complot visant à déstabiliser le pays par le moyen de l’assassinat de personnalités publiques pendant des prochaines vacances.

Lors d'une réunion du Conseil suprême de la défense, le directeur général de la sécurité générale libanaise, le major-général Abbas Ibrahim, et son homologue à la sécurité de l'État, le major-général Tony Saliba, ont tous deux, déclaré que les informations avaient été obtenues auprès de plus d'un service de sécurité et de renseignement. Toutefois, ils n'ont pas révélé les noms des personnes qui sont les cibles potentielles d'assassinats.

Les réunions du Conseil suprême de la défense sont généralement confidentielles, mais plusieurs médias locaux ont publié des rapports sur la réunion de jeudi, le lendemain, ainsi qu'un article affirmant que le Hezbollah avait déjoué un complot visant ses dirigeants, en particulier le secrétaire général Hassan Nasrallah.

Les informations révélées lors de la réunion du conseil suprême de la défense comprenaient des informations selon lesquelles les opérations pourraient cibler les lieux de culte, les lieux commerciaux et les destinations touristiques. Ces renseignements ont inclus également des détails sur un réseau de contrebande qui opère habituellement entre l'Irak et la Syrie, mais qui apparemment, veut maintenant élargir ses actions au Liban.

La réunion s'est clôturée par la décision d'élaborer un plan de sécurité préventive à mettre en œuvre pendant la période des vacances.

Le Hezbollah a recours à la justice

Vendredi également, le Hezbollah a intenté des poursuites contre l'ancien député Fares Souaid et le site Web des Forces libanaises pour «avoir accusé le Hezbollah d'être impliqué dans l'explosion du port de Beyrouth le 4 août».

Ibrahim Al-Mousawi, membre du bloc parlementaire Loyauté à la résistance, a déclaré aux médias à l'extérieur du palais de justice de Beyrouth: «Un procès est également en préparation contre Bahaa Hariri ainsi que d'autres poursuites qui seront bientôt enregistrées sur la base d'articles juridiques condamnant ceux qui essaient de semer la discorde.

Al-Mousawi a également ajouté: «Les accusations d’implication du Hezbollah dans l’explosion de Beyrouth sont totalement fausses et constituent un prolongement du crime. Lorsque le véritable coupable est perdu et que le doigt du blâme est pointé sur un parti sans aucune preuve, cela dissimule le vrai criminel, trompe l'opinion publique, attise la haine, incite à la sédition et menace la paix civile.

Souaid a révélé à Arab News: «Je ne me souviens pas avoir directement accusé le Hezbollah de l'explosion du port de Beyrouth. Ça m'est égal que le parti a recouru à la loi pour me poursuivre, la question la plus importante est de savoir pourquoi a-t-il choisi ce moment-là et les raisons derrière ce procès?»

Souaid a ensuite poursuivi en suggérant que la démonstration publique du Hezbollah d’engager des poursuites judiciaires contre lui pourrait être une ruse en vue de dissimuler ses véritables intentions.

«L’annonce du Hezbollah selon laquelle il intentera une action en justice contre moi alors que je suis un opposant politique permanent du parti est une étape qui coïncide avec des informations sécuritaires sur d’éventuels assassinats au Liban», a-t-il dévoilé. «Le Hezbollah veut-il effacer son nom de tout assassinat qui pourrait avoir lieu au Liban en disant qu'il a eu recours à la justice dans le but de poursuivre ses opposants? Le parti veut-il rayer son nom pour nous faire croire qu’il n’est pas du tout le meurtrier?»

Charles Jabbour, chef du Service des médias et de la communication des Forces libanaises, a souligné: «Nous espérons que le Hezbollah recourra fréquemment aux institutions et au pouvoir judiciaire, et que son engagement envers les institutions et le recours à la loi sera un point de départ pour enfin remettre ses armes à l’État».

Toutefois, l’ancienne ministre May Chidiac, affiliée aux Forces libanaises, a qualifié la décision du Hezbollah de «grossière». Elle a affirmé: «Vous n'avez pas le droit de vous plaindre devant les tribunaux pour diffamation lorsque tout le monde connaît vos crimes. En faisant ça, vous n'avez aucun respect pour le Tribunal international et le fait de croire qu’on vous accuse d'être impliqué dans l'explosion du port de Beyrouth est une fausse accusation. Cela, prouve absolument que vous n’avez pas la moindre honte».

Pendant ce temps, l'ambassade britannique au Liban a publié une déclaration dans laquelle le ministre d'État britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, James Cleverly - qui vient de terminer une visite de deux jours à Beyrouth - a souligné que «Le peuple libanais mérite un meilleur avenir. Rendre des comptes, être transparent et assumer la responsabilité sont des facteurs essentiels pour que le Liban se relève proprement».

Il a en outre ajouté: «Le Royaume-Uni est un fier partenaire des Forces armées libanaises, les seuls défenseurs légitimes du Liban».

La délégation de l'UE au Liban a pour sa part annoncé vendredi lors d'une conférence de presse le lancement de son «Plan de réforme, de redressement et de reconstruction du Liban», qui a été préparé par l'UE, l'ONU et le Groupe de la Banque mondiale en réponse à l'explosion du port de Beyrouth et qui doit être mis en œuvre dans les 18 mois à venir.

Najat Rochdi, coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations Unies et coordonnatrice spéciale adjointe pour le Liban, a renouvelé l'appel à la formation d'un nouveau gouvernement responsable qui se soucie des vrais problèmes de son peuple. Elle a de plus ajouté: «Nous avons communiqué cela ouvertement aux personnes concernées».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".